par
Nadir Dendoune, Le Courrier de l'Atlas, 27/6/2018
L'avocat franco-palestinien est détenu arbitrairement en Israël depuis aout 2017 |
On s’y attendait. Salah Hamouri, avocat franco-palestinien
détenu arbitrairement en Israël depuis le 23 août 2017, reste en prison.
Il devait sortir le 30 juin. La justice israélienne en a décidé
autrement et vient de prolonger sa détention de trois mois.
« Après 10 mois de détention, toujours aucune charge n’est prononcée
contre notre compatriote. Après 10 mois de détention, les demandes des
autorités françaises, y compris du Président Emmanuel Macron en personne
à Netanyahou n’ont eu aucun effet sur les autorités israéliennes qui
s’acharnent sur Salah Hamouri », dénonce ce mercredi 27 juin son comité
de soutien.
« Après 10 mois d’injustice qui se prolongent aujourd’hui, nous
demandons une nouvelle fois quels moyens sont mis par la diplomatie de
notre pays. C’est un homme, une famille qui sont atteints brutalement
par cette décision perverse. Mais c’est aussi la France qui est insultée
avec cette prolongation alors qu’elle n’a de cesse de dérouler le tapis
rouge aux dirigeants israéliens », continuent encore les proches de
Salah Hamouri.
Le 23 août 2017, trois jours après avoir obtenu son diplôme d’avocat,
Salah Hamouri était arrêté par l’armée israélienne à son domicile de
Jérusalem puis placé arbitrairement « sans procès et sans charge » en
détention administrative pour six mois, une durée renouvelable
indéfiniment comme le prévoit la loi israélienne. Une peine qui avait
été reconduite pour quatre mois le 28 février dernier.
Salah Hamouri devait officiellement sortir de prison le 30 juin, mais
son épouse, Elsa Lefort, une Française du Val de Marne, redoutait il y a
quelques jours dans nos colonnes que sa peine soit reconduite.
« Lors de l’audience dite de “mi-peine”, le 22 mai, le juge israélien a
laissé planer la prolongation de trois mois de l’emprisonnement de mon
mari », expliquait-elle alors.
Ce n’est pas la première fois que Salah Hamouri a affaire à la justice israélienne.
Celui qui était alors étudiant avait été incarcéré entre 2005 et 2011.
Salah Hamouri avait été reconnu coupable par un tribunal militaire
d’avoir voulu assassiner le rabbin Ovedia Youssef et d’appartenir au
FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), une organisation
jugée terroriste par Israël. Des accusations fausses selon Hamouri. À
quelques mois de la fin de sa peine, Alain Juppé, alors ministre des
Affaires étrangères, avait fini par admettre que le dossier d’accusation
contre Salah Hamouri était vide.
« Dans ces conditions nous demandons solennellement au Président Macron
de manifester publiquement sa position de soutien à Salah Hamouri et
qu’il reçoive son épouse, Elsa Lefort, afin de l’informer des
dispositions qu’il entend prendre face à cette situation qui n’a que
trop duré. La liberté de Salah Hamouri ne saurait s’arrêter aux
frontières de l’État israélien. La liberté est universelle, la France
doit en être dépositaire et actrice majeure », conclut le comité de
soutien.
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