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vendredi 19 octobre 2018

Un Marocain condamné à de la prison pour avoir protesté contre la mort d'une migrante en Méditerranée

Soufiane Al-Nguad, un Marocain de 32 ans, a été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir appelé à protester contre la mort d'une migrante en mer Méditerranée, le 25 septembre. La jeune femme, originaire de Tétouan, avait été tuée par les garde-côtes marocains alors qu'elle tentait de gagner l'Espagne.


Un Marocain a été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir protesté sur les réseaux sociaux contre la mort d'une jeune migrante tuée le 25 septembre par des tirs de la Marine marocaine, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat. Hayat Belkacem, une étudiante de 22 ans, avait été abattue par les balles des garde-côtes marocains alors qu’elle tentait de gagner clandestinement les côtes espagnoles.
Pour protester contre ce décès, Soufiane Al-Nguad, 32 ans, avait appelé, à travers des publications sur sa page Facebook, à "manifester et à porter des habits noirs de deuil" lors d’un match de foot le 30 septembre à Tétouan. "Votre présence est un devoir", commentait Soufiane Al-Nguad sur sa publication. Il a été condamné à deux ans de prison ferme.
Dix-neuf autres supporters âgés de 14 à 23 ans avaient également appelé à "venger Hayat". Ils sont eux aussi jugés à Tétouan pour "outrage au drapeau national", "manifestation non autorisée" et "destruction de biens publics et privés". Ils avaient manifesté le soir du même match en brandissant des drapeaux espagnols et en criant "Viva Espana".

Selon les autorités marocaines, la Marine nationale a été "contrainte" d’ouvrir le feu sur l’embarcation illégale pilotée par un Espagnol car ce dernier "refusait d’obtempérer". L’embarcation était composée de 25 personnes, dont les passeurs espagnols. Tous les migrants à bord étaient d'origine marocaine.
Ces dernières semaines, des dizaines de vidéos montrant des jeunes Marocains en route vers l'Espagne à bord de bateaux pneumatiques sont devenues virales sur les réseaux sociaux dans un pays marqué par de grandes inégalités sociales sur fond de chômage élevé chez les jeunes.
Depuis le début de l'année, l'Espagne est devenue la première porte d'entrée vers l'Europe, avec près de 43 000 arrivées par voie maritime et terrestre, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
 

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REUTERS/Jon Nazca | Des migrants en provenance du Maroc traversent le détroit de Gibraltar vers Tarifa en Espagne, le 27 juillet 2018.

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