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Télégrammes

Polémique sur la réforme du Code de procédure pénale
Un vif débat a opposé le ministre de la Justice et des députés sur l’article 7 du projet de loi sur la procédure pénale, perçu comme une restriction du rôle de la société civile. L’article limite la possibilité pour les associations de se constituer partie civile. Des parlementaires dénoncent une atteinte à la démocratie et à la lutte contre la corruption. Le ministre, lui, estime que certaines associations abusent du système et que la protection du bien public relève d’institutions officielles, et non de la société civile.

mercredi 21 novembre 2018

À la mémoire d’un juste : hommage à Abraham Serfaty (1926-2010)



Né le 16 janvier 1926 à Casablanca Abraham Serfaty est mort le 18 novembre 2010 à Marrakech. Ce huitième anniversaire de sa disparition est l’occasion de lui rendre hommage.
Indépendantiste et militant politique marocain opposant au régime du roi Hassan II, il a passé plus de 17 ans en prison où il a subi la torture, et il a été condamné à 13 ans d'exil pour ses opinions politiques, notamment pour son opposition à la position du Maroc sur le Sahara Occidental. Pour cette raison et d’autres analogies, il a été surnommé « le Mandela marocain 
Pendant presque toute sa carrière politique, il aura été une épine dans le pied des autorités de Rabat, depuis le « protectorat » français jusqu’au règne d’Hassan II.
Juif marocain, il n'a jamais soutenu le sionisme. Après la guerre de 1967, il a pris ses distances avec Israël et a défendu le mouvement palestinien. Il a déclaré à cette époque : "Transmettre l'image d'un Israël démocratique est un fantasme. Vous ne pouvez pas prétendre être un démocrate tout en opprimant un autre peuple. Le sionisme va à l'encontre de la démocratie. J'avais 10 ans en 1936, quand mon père m'a dit à la synagogue : « Le sionisme va à l'encontre de notre religion. » "
Sa forte personnalité lui a permis de briser les tabous et de développer le concept de « Juif arabe ». Il n’a en effet renoncé à aucun élément de ses origines culturelles en tant que Juif marocain et Arabe. Il a aussi fait la preuve qu’on pouvait être à cent pour cent juif et à cent pour cent antisioniste.
En collaboration avec Abdellatif Laabi, Serfaty a animé un journal artistique intitulé "Souffles"., édité en arabe et en français. Il s'agissait d'un espace créatif d'expression politique longtemps réduit au silence par les autorités politiques coloniales puis par la monarchie.
En tant que militant progressiste, il s’est associé aux combats de Che Guevarra, Martin Luther King et Patrice Lumumba, dans le fil du courant mondial voulant mettre fin aux régimes autoritaires, à la guerre, à la pauvreté, au racisme et à la menace nucléaire.
Malheureusement, huit ans après la mort d'Abraham Serfaty, le Moyen-Orient est toujours aux prises avec un grand nombre des problèmes qui le préoccupaient.
 

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