Pages

mardi 25 juin 2019

Des eurodéputés interpellent le Maroc sur le sort de militants sahraouis

 Publié le : jeudi, 20 juin 2019 

 Des eurodéputés interpellent le Maroc sur le sort de militants sahraouis


BRUXELLES - Des eurodéputés ont interpellé le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, sur la situation "préoccupante" des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme détenus dans des prisons marocaines, appelant à l'abandon immédiat des charges retenues contre ces militants politiques.
Dans une lettre adressée au chef de la diplomatie marocaine, signée par treize parlementaires, dont Florent Marcellesi, Ana Maria Gomes, Ivo Vajgl, Miguel Urban Crespo et Ana Miranda, les eurodéputés ont exprimé leur "vive préoccupation" quant aux sorts de trois militants sahraouis des droits de l'Homme détenus dans des prisons marocaines.
Il s'agit d'Ali Salem Boujama Saadouni, de Brahim Dihani et Naziha El Khalidi, militants au sein de l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'Homme (ASVDH).


"Des organisations internationales de défense des droits de l'Homme nous ont informés que des défenseurs sahraouis des droits humains et des associations au Sahara occidental ont été de plus en plus ciblés par les autorités marocaines au cours des derniers mois", ont écrit les eurodéputés.

Lire aussi: L’Algérie réaffirme: le conflit au Sahara occidental est une question de décolonisation

Dans ce contexte, ils ont évoqué en particulier la condamnation du défenseur des droits humains, Ali Salem Boujama Saadouni, en mai 2019, à sept mois de prison et à une lourde amende en raison de ses activités de défense des droits de l'homme au Sahara occidental occupé.        
Le cas de Brahim Dihani, également défenseur des droits de l'Homme et membre de l'ASVDH, a été cité dans la missive des élus européens, précisant que le militant sahraoui, arrêté le 18 décembre 2018 par les autorités marocaines, avait été accusé d'"entrave à la vie privée" juste pour avoir documenté sur les manifestations pacifiques dans la ville de Laayoune occupée.
Le 6 février 2019, la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Laayoune occupée a acquitté Brahim Dihani et a abandonné toutes charges qui pesaient contre lui. La cour avait ordonné aussi la restitution des appareils photo de l'ASVDH qui avaient été saisis.
Mais, le procureur a fait appel de l'acquittement le 30 mai 2019 et Brahim Dihani a reçu une nouvelle citation à comparaitre devant la cour d'appel de Laayoune le 20 juin.
           
Des militants visés pour avoir défendu des droits de l'Homme
Quant à la journaliste sahraouie Naziha El Khalidi, qui doit comparaître quant à elle le 24 juin devant le tribunal, les parlementaires européens ont dénoncé les conditions d'arrestation de cette militante.
Elle avait été détenue, maltraitée et battue par la police marocaine pour avoir filmé une manifestation pacifique des Sahraouis à Laâyoune occupée en décembre 2018, ont-ils relevé.
 Lire : www.aps.dz/monde/90907-des-eurodeputes-interpellent-le-maroc-sur-le-sort-de-militants.www.aps.dz/monde/90907-des-eurodeputes-interpellent-le-maroc-sur-le-sort-de-militants.
Accusée de "revendiquer un titre protégé par la loi " et de "prétendre faussement être une journaliste", elle encourt une condamnation entre 3 mois et 2 ans de prison.
"L'accusation contre Naziha El Khalidi serait liée en fait à son travail au sein d'Equip Media, qui enquête sur les violations des droits de l'homme commises par les autorités marocaines contre les Sahraouis", ont précisé les eurodéputés.
Dans leur correspondance, les eurodéputés ont évoqué, en outre, des entraves marocaines aux activités de l'ASVDH en faveur des droits de l'Homme.
"Nous avons été informés que les forces de sécurité marocaines ont encerclé le 9 mai 2019 les locaux de l'ASVDH et bloqué la livraison de nouvel équipement. Le 11 mai 2019, les forces de sécurité ont également encerclé le siège de l'association et empêché tout le personnel d'entrer.

Lire aussi: Sahara occidental : Le NMLWS réaffirme sa solidarité avec le peuple sahraoui

L'ONG sahraouie avait porté plainte, mais n’aurait reçu aucune suite à ce jour du bureau du procureur de Laayoune", ont fait savoir les députés.
"Sur la base des informations ci-dessus, nous sommes extrêmement préoccupés par la situation de ces trois défenseurs des droits de l'Homme et celui de l'ASVDH. Nous pensons qu'ils sont uniquement visés en raison de leurs activités légitimes dans la défense des droits de l'Homme", ont-ils ajouté.
Partant de ce constat, les eurodéputés ont demandé aux autorités marocaines l'annulation des peines prononcées à l'encontre de Brahim Dihani et d'Ali Salem Boujama Saadouni, exigeant leur acquittement et leur libération immédiate.
Ils ont, aussi, exigé l'abandon des accusations portées contre Naziha El Khalidi et la fin du harcèlement à l'encontre de tous les défenseurs sahraouis des droits de l'Homme, insistant à ce propos sur la garantie de
la sécurité à tous les militants pour qu'ils puissent mener à bien leurs tâches dans les territoires sahraouis occupés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire