Mohamed
Bouhennouch, lorsqu'il a été condamné à 15 ans de prison ferme en 2017
par un juge marocain, était un enfant de 15 ans, condamné à 15 ans de prison ferme, flagrante coïncidence qui
choque extrêmement tout un chacun sauf les ennemis de l'humanité et les
partisans de la dictature.
Mohamed
Bouhennouch, l'enfant de 15 ans a comparu devant le juge dans le
tribunal de Casablanca comme un quidam accusé d'atteinte à la
sécurité de l'État. Il n'a été entendu par le juge qu'avec la présence
d'un traducteur, puisqu'il ne maîtrise que le rifain. «Monsieur le Juge,
je vais vous raconter aujourd'hui une histoire très triste. A cause de
l'horreur que j'ai vécu, je ne trouve aucun mot pour commencer», ainsi
s'est exprimé l'enfant Bouhennouch pour entreprendre son plaidoyer
devant le juge «C'était le
premier jour du Ramadan, à 6 heures du matin, lorsque je me suis
réveillé aux cris de mes frères et de mes parents, je croyais que
c'était le tremblement de terre. Il s'est avéré plus tard qu'ils sont
venus pour m'arrêter» a-t-il raconté de son arrestation.
L'enfance et l'immaturité ne semblent plus un rempart
contre la torture dans un État policier. «L'un d'eux m'a dit: "Profite
du soleil parce que tu ne le verras plus désormais". Et quand je suis
arrivé à Casablanca, j'ai été battu. Même si j'étais un meurtrier,
Monsieur le Juge, ils n'auraient pas dû me traiter de la sorte», insiste
l'enfant Mohamed Bouhennouch.
Le
malheureux mineur rifain tombé dans les mains d'un régime impitoyable et
inhumain a révélé dans le tribunal et devant tout le monde que des
éléments de la Direction générale de la Sûreté nationale lui
avaient demandé de faire des déclarations qui condamnent les leaders de
la contestation du Rif Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik, en échange de
la clémence dans la poursuite intentée contre lui. L'enfant Bouhennouch
peut-être espérait-il avec sa révélation trouver la justice chez un juge
qui est tout sauf indépendant !
Il a expliqué au juge qu'il a beaucoup souffert depuis
son arrestation en évoquant l'horreur qu'il a vécu dans l'avion: des
«menaces de la part de membres de la DGSN de me tuer en me jetant de
l’avion qui me transférait d’Al Hoceima à Casablanca».
Le pauvre
petit a fait aussi lors de son discours dans le tribunal une déclaration
difficile à encaisser, il a fait connaître qu'il a souhaité, dans un
moment d'incertitude, que la voiture de police -qui le transférait de
l'aéroport de Casablanca vers un destin inconnu-, soit renversée pour
qu'il meure en martyr.
Le
mineur de 15 ans s'est trouvé sous le poids de l'une des plus
graves accusations et de plus dans un État policier : atteinte à la
sécurité de l'État, a nié toutes les accusations qui pesaient sur lui.
Et avant de terminer son discours dans le tribunal de la honte,
Bouhennouch a révélé qu'il a rédigé un livre dans sa cellule en rifain
qu'il a intitulé "5 jour dans les ténèbres" dans lequel il raconte les
souffrances et les brimades qu'il a subies au siège de La brigade nationale de la police judiciaire.
Quelle était la décision du juge ? Il a condamné Mohamed Bouhennouch à 15 ans de prison ferme au nom du roi Mohamed Six.
F.B
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