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La
Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne avec la plus grande fermeté
les faits qui se sont déroulés le 11 octobre au Conseil régional de
Bourgogne-Franche-Comté, à l’initiative des élus Rassemblement national
(RN). Les propos et les comportements tenus par ces élus sont
révélateurs d’un climat de haine croissante à l’égard de nos concitoyens
de confession musulmane à raison de leurs croyances et pratiques
religieuses.
Stigmatiser une
mère accompagnatrice d’un groupe d’enfants en raison du port du voile,
alors même qu’elle n’était aucunement soumise au principe de neutralité,
l’humilier publiquement, faire pleurer son enfant, la contraindre de
quitter la salle, la poursuivre en l’invectivant dans les toilettes de
l’Hôtel de région, lier sa pratique religieuse à la commission d’actes
terroristes, sont des faits intolérables qui ne sauraient demeurer sans
conséquences politiques et judiciaires.
La
LDH apporte son entier soutien à cette famille ainsi qu’à Madame
Marie-Guite Dufay, la présidente de Région qui a immédiatement réagi
avec justesse et fermeté face à ces faits islamophobes et qui lui valent
un déversement d’insultes sur les réseaux sociaux. La LDH demande
l’ouverture dans les meilleurs délais d’une enquête sur tous ces actes
insupportables.
Cet événement
n’est pas isolé. Il s’inscrit dans un contexte politique et médiatique
de multiplication des provocations et des propos islamophobes comme la
diffusion sur une chaine nationale de discours politiques véhiculant la
thèse complotiste et nauséabonde du grand remplacement ayant conduit aux
meurtres de masse de Christchurch. La LDH s’inquiète vivement des
derniers discours de l’Exécutif d’appel à la vigilance et au repérage
des « signaux faibles » qui alimentent une suspicion généralisée envers
les musulmans au nom de la lutte contre le terrorisme. De même, elle
dénonce l’insistance de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education
nationale et de la Jeunesse, à considérer que les mères voilées ne
seraient pas les bienvenues dans les sorties scolaires, en contradiction
avec la loi en vigueur et stigmatisant une partie des parents d’élèves
en raison de leur religion.
La
LDH attend une prise de position ferme et sans ambiguïté du
gouvernement afin de rappeler les principes de la loi de 1905 sur la
laïcité, une condamnation explicite de tous propos et actes islamophobes
en particulier lorsqu’ils sont tenus par des représentants de la
République et l’engagement d’une action plus générale pour endiguer ce
phénomène violant les principes républicains les plus fondamentaux.
Paris, le 13 octobre 2019
Ce "voile" n'était en réalité qu'un foulard, comme ces "fichus" que portaient nos grand-mères.(ndlr)
Ce "voile" n'était en réalité qu'un foulard, comme ces "fichus" que portaient nos grand-mères.(ndlr)
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