30-11-2019
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La militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haidar, a
plaidé, mercredi à Berlin, pour l'intervention du gouvernement allemand
pour changer la situation actuelle au Sahara occidental occupé,
soutenant que les pays européens ne doivent pas entretenir des relations
avec le Maroc, un pays expansionniste et connu pour ses violations
constantes du droit international.
Des militants sahraouis et la lauréate du prix "Nobel alternatif 2019"
Aminatou Haidar ont rencontré le commissaire aux droits de l'Homme et à
l'aide humanitaire du gouvernement fédéral allemand, Mme Barbel Kofler,
pour un échange de vues sur la situation au Sahara occidental occupé et
le travail de la communauté internationale pour faire avancer le
processus de décolonisation dans la dernière colonie en Afrique. Au
cours de la réunion avec les responsables allemands, Haidar a exposé en
détail le scénario actuel, affirmant que la situation est préoccupante
face aux violations constantes commises par le Maroc dans les zones
occupées et un avenir incertain en l'absence de perspectives réelles et
de progrès dans les travaux de la Mission des Nations unies pour
l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.
Mme Haidar a demandé au membre du gouvernement allemand d'utiliser ses
positions au niveau international pour changer la situation actuelle et
de soutenir davantage l'action internationale dans la recherche d'une
solution permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à
l'autodétermination. "L'Allemagne ne peut pas permettre que les droits
de l'Homme soient violés au XXIe siècle, emprisonnant des innocents,
torturant des militants pour la simple revendication d'un droit
légitime. Les pays européens ne doivent pas entretenir des relations
avec un pays expansionniste et connu pour ses violations constantes du
droit international", a plaidé la militante sahraouie.
Mme Haidar a soutenu qu'il est également nécessaire et urgent de lancer
des actions de pression afin de forcer le Maroc à libérer tous les
prisonniers politiques sahraouis et de veiller à ce que le Conseil de
sécurité proroge le mandat de la MINURSO afin de garantir les droits
fondamentaux du peuple sahraoui. "Compte tenu de la grave situation dans
les zones occupées du Sahara occidental, il est nécessaire que l'ONU,
mais également l'Union européenne, assume sa responsabilité d'empêcher
la condamnation à des peines illégales et d'emprisonner des Sahraouis
innocents", a demandé l'activiste sahraouie. Elle a dénoncé également la
récente arrestation de la jeune militante sahraouie Mahfouda Bamba
Lefkir et la condamnation illégale à 12 ans de prison de l'activiste
Hussein Bachir Brahim, le qualifiant d'"acte de vengeance manifeste, qui
témoigne de l'escalade de la répression marocaine contre la population
sahraouie à une époque délicate".
L'implication de l'UE dans le pillage des ressources sahraouies dénoncée
De même, Mme Haidar a déploré l'implication de l'Union européenne dans
l'exploitation illégale des ressources naturelles et a demandé à
l'Allemagne de prendre clairement la position qui s'impose pour mettre
fin aux accords avec le Maroc visant l'inclusion des zones occupées du
Sahara occidental. Pour la "Gandhi sahraouie", la potion allemande et
son soutien à la légalité internationale seront essentiels pour limiter
les manœuvres de la France et son soutien inadmissible à l'occupant
marocain. Pour sa part, Barbel Kofler a été attentive aux données et les
arguments présentés par l'activiste sahraouie et s'est engagée à
transmettre les informations et les préoccupations à son gouvernement
afin de continuer à défendre les droits universels. La réunion de
travail, qui a duré plus d’une heure, fait partie du programme organisé
par la Fondation "Right Livelhood Foundation" pour les droits de l’Homme
et à travers lequel la militante sahraouie organise des réunions
importantes dans des institutions ou universités de prestige
international.
La "Gandhi Sahraouie" assistera en tant qu'invitée d'honneur à la
cérémonie qui se tiendra le 4 décembre à Stockholm où elle recevra le
prix Nobel alternatif en reconnaissance de son parcours de lutte pour
les droits humains du peuple sahraoui et le recours à la lutte
non-violente les zones occupées du Sahara occidental. Aminatou Haidar a
déjà dénoncé, lundi, devant le Parlement allemand (Bundestag), la grave
situation des droits humains dans les zones occupées du Sahara
occidental, exprimant sa plus grande préoccupation face à l'escalade des
agressions et à la campagne de répression du régime d'occupation
marocain contre la population civile sahraouie. Mme Haidar a souligné
que l'intensification de la répression marocaine intervient à un moment
crucial pour le processus de paix, marqué par l'absence de médiateur
onusien et les obstacles marocains au travail de l'ONU sur le dernier
territoire en voie de décolonisation en Afrique. La lauréate du prix
"Prix Right Livelihood 2019", aussi connu comme "Prix Nobel alternatif",
a demandé aux députés de différentes forces politiques allemandes et
aux membres du corps diplomatique accrédités à Berlin, l'intervention
urgente de la communauté internationale, en particulier des pays de
l'Union européenne, pour faire face aux pratiques illégales de
l'occupant marocain sur le territoire sahraoui et à prendre des mesures
pour "faire respecter les résolutions des Nations unies afin que le
peuple sahraoui puisse exercer son droit inaliénable à
l'autodétermination et à l'indépendance".
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