Lettre ouverte à Messieurs :
Secrétaire Général des Nations Unies
Secrétaire Général du Comité des
Droits de l'Homme des Nations Unies
Secrétaire Général de l'Organisation
Internationale du Travail
Secrétaire Général de l'Union
Marocaine du Travail
Chef d’Instance des Avocats du Maroc
Le Procureur du Roi Procureur en Chef
à Rabat
Contre
Chef du Gouvernement Marocain
Ministre de l'Intérieur
Ministre de l'Agriculture, de la
Pêche maritime, des Eaux et Forêts et du Développement Rural
Directeur général de l’Agence Nationale de la Conservation Foncière,
du Cadastre et de la Cartographie
La Fédération Nationale du Secteur Agricole
Objet:
Plainte concernant la répression des petits paysans, l’exploitation de leurs
terres collectives et le déni du droit à leur syndicat paysan pour défendre
leurs droits devant les autorités et les tribunaux.
Nous sommes honorés au sein du
Syndicat Nationale des
Petits Paysans et Professionnels Forestiers affilié à l'Union Marocaine du Travail, de
vous déclarer que nous sommes une organisation syndicale fondée depuis le 23
juin 2012 travaillant au sein de la communauté des petits paysans et professionnels forestiers
et que nous avons cumulé une expérience importante dans ce domaine et réalisé plusieurs dossiers sur les droits humains en faveur de cette classe
opprimée dans le monde rural, productive, considérée comme l'un des piliers de
la production nationale, essentielle à la sécurité alimentaire du peuple
marocain. Mais nous sommes exposés à la persécution systématique des
gouvernements marocains successifs, au vol de nos terres et de nos forêts collectives et privées. Ces richesses
héritées de nos ancêtres et préservées depuis plusieurs siècles, le colonialisme français les a reconnues pendant la
phase coloniale et y a appliqué des restrictions administratives qui
garantissaient leurs droits historiques et naturels. Cependant, le gouvernement
marocain, par le biais du ministère de l'Intérieur, du ministère de l'agriculture
et des eaux et Forêts, a depuis 2012 créé des lois en réalisant de
nouvelles divisions de groupes dynastiques et des restrictions par les nouveaux
bureaux de décisions administratives à travers des demandes de mémorisation basées
sur des documents illégaux pour occuper les terres des petits paysans et des
professionnels forestiers collectifs et privés, ce qui leur promet des millions
d'hectares carrés, y compris leurs habitations, grottes, cimetières, routes,
sources d'eau et jungle. Jusqu'à ce qu'ils deviennent étrangers sur leurs propres
terres, ils ont été poursuivis par les autorités administratives, les gendarmes,
les agents des eaux et forêts et les agents des autorités, et ils sont devenus
des réfugiés dans leur pays en attendant leur mort.
Leur Syndicat Paysan, le Syndicat
National des Petits Paysans et Professionnels Forestiers, est soumis à la
répression par les autorités régionales et locales depuis l'assassinat de l'un
de ses militants les plus éminents dans le sud, le martyr Brahim Saika, le 15 avril
2016. Ses militants sont soumis à des suivis judiciaires et à des
arrestations, en tête les deux anciens détenus politiques : Zaid Takrayout
arrêté à cause de sa défense des droits des paysans de Tamtatoucht au barrage
Toudra à Tinghir au sud-est et Said Oba Mimoun à cause de sa défense des droits des paysans à
Sidi Ayad à Midelt au sud-est. Les petits paysans font l'objet des suivis
judiciaires par les autorités, la mafia immobilière et les faux témoins du fait
de leur défense de leur droit à la terre et l'exploitation des richesses
forestières. Les professionnels forestiers, que le gouvernement marocain
appelle des nomades, sont persécutés par les abus des autorités et des agents
des eaux et forêts.
Aussi nous, au sein du Syndicat Nationale
des Petits Paysans et Professionnels Forestiers, nous avons l’honneur de vous
envoyer aujourd'hui notre lettre, après toutes nos tentatives pour ouvrir un
dialogue sérieux avec le gouvernement marocain aux noms du Ministre de l’Intérieur
et du Ministre de l'Agriculture et de Eaux et Forêts sur notre dossier que nous
avons avions posé à la wilaya de Rabat lors de l'organisation du sit-in de protestation
le 28 décembre 2017 devant le parlement, mais sa réponse est fondée sur les mêmes systèmes de répression
contre nos militants, d'arrestations des combattants, Zayed Takrout et Said Oba Mimoun,
et de viol des droits de notre syndicat au reçu du dépôt légal après notre congrès
du 23 juillet 2018 au siège de l'Union Marocaine du Travail. Nous avons poursuivi
les autorités auprès du Tribunal Administratif de Casablanca.
Pour continuer à abuser de nos
droits, un deuxième syndicat a été créé par la Fédération Nationale du Secteur
Agricole au sein de l’Union Marocaine du Travail, qui est dirigé par des
ingénieurs et des techniciens et qui ne permettent pas l'indépendance des
syndicats qu'ils ont fondés, en tête le Syndicat National des Ouvriers Agricoles,
cette couche appartenant à la communauté des petits paysans et des
professionnels forestiers qui ont été expropriés des terres et sont devenus les
paysans sans terre, persécutés par les grands propriétaires immobiliers qui
les ont exploités dans leurs domaines.
Toutes ces pratiques répressives à
l'encontre des petits paysans et des professionnels forestiers et de leur
syndicat visent à faciliter l'exploitation de leurs terres et forêts par de
grands propriétaires immobiliers appuyés par le Ministre de l'Intérieur et le
Ministre de l'Agriculture et des Eaux et Forêts avec le soutien des Partis Politiques
au Pouvoir.
Aussi, notre syndicat a réalisé un
dossier détaillé de demande, qu'il a inclus dans un livre avec le numéro de
dépôt légal dans la Bibliothèque nationale Numéro: Dépôt Légal: 2018MO0194 et
ISBN: 978-9920-35-035-8, afin d'assurer sa sécurité que la Fédération Nationale
du Secteur Agricole cherche à liquider, à la façon dont elle avait fait avec
les dossiers de demande des ouvriers agricoles, notamment Sodia et Sogeta.
De même que nous nous vous présentons les
points les plus importants de notre dossier de demande, nous vous demandons de
mener une enquête impartiale sur notre cas afin de protéger les droits des
petits paysans et des professionnels forestiers et de leur syndicat.
Agadir le
14 janvier 2020
Secrétaire
Général
Lahoucine
Amal
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