Translate Traduire Traducir ترجمة

mercredi 15 janvier 2020

Plainte concernant la répression des petits paysans au Maroc

Lettre ouverte à Messieurs :

Secrétaire Général des Nations Unies

Secrétaire Général du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies

Secrétaire Général de l'Organisation Internationale du Travail

Secrétaire Général de l'Union Marocaine du Travail

Chef d’Instance des Avocats du Maroc

Le Procureur du Roi Procureur en Chef à Rabat

Contre

Chef du Gouvernement Marocain

Ministre de l'Intérieur

Ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, des Eaux et Forêts et du Développement Rural

Directeur général de l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie

La Fédération Nationale du Secteur Agricole

Objet: Plainte concernant la répression des petits paysans, l’exploitation de leurs terres collectives et le déni du droit à leur syndicat paysan pour défendre leurs droits devant les autorités et les tribunaux.


Nous sommes honorés au sein du Syndicat Nationale des Petits Paysans et Professionnels Forestiers affilié à l'Union Marocaine du Travail, de vous déclarer que nous sommes une organisation syndicale fondée depuis le 23 juin 2012 travaillant au sein de la communauté des petits paysans et professionnels forestiers et que nous avons cumulé une expérience importante dans ce domaine et réalisé plusieurs dossiers sur les droits humains en faveur de cette classe opprimée dans le monde rural, productive, considérée comme l'un des piliers de la production nationale, essentielle à la sécurité alimentaire du peuple marocain. Mais nous sommes exposés à la persécution systématique des gouvernements marocains successifs, au vol de nos terres et de nos forêts collectives et privées. Ces richesses  héritées de nos ancêtres et préservées depuis plusieurs siècles, le colonialisme français les a reconnues pendant la phase coloniale et y a appliqué des restrictions administratives qui garantissaient leurs droits historiques et naturels. Cependant, le gouvernement marocain, par le biais du ministère de l'Intérieur, du ministère de l'agriculture et des eaux et Forêts, a depuis 2012 créé des lois en réalisant de nouvelles divisions de groupes dynastiques et des restrictions par les nouveaux bureaux de décisions administratives à travers des demandes de mémorisation basées sur des documents illégaux pour occuper les terres des petits paysans et des professionnels forestiers collectifs et privés, ce qui leur promet des millions d'hectares carrés, y compris leurs habitations, grottes, cimetières, routes, sources d'eau et jungle. Jusqu'à ce qu'ils deviennent étrangers sur leurs propres terres, ils ont été poursuivis par les autorités administratives, les gendarmes, les agents des eaux et forêts et les agents des autorités, et ils sont devenus des réfugiés dans leur pays en attendant leur mort.

Leur Syndicat Paysan, le Syndicat National des Petits Paysans et Professionnels Forestiers, est soumis à la répression par les autorités régionales et locales depuis l'assassinat de l'un de ses militants les plus éminents dans le sud, le martyr Brahim Saika, le 15 avril 2016. Ses militants sont soumis à des suivis judiciaires et à des arrestations, en tête les deux anciens détenus politiques : Zaid Takrayout arrêté à cause de sa défense des droits des paysans de Tamtatoucht au barrage Toudra à Tinghir au sud-est et Said Oba Mimoun  à cause de sa défense des droits des paysans à Sidi Ayad à Midelt au sud-est. Les petits paysans font l'objet des suivis judiciaires par les autorités, la mafia immobilière et les faux témoins du fait de leur défense de leur droit à la terre et l'exploitation des richesses forestières. Les professionnels forestiers, que le gouvernement marocain appelle des nomades, sont persécutés par les abus des autorités et des agents des eaux et forêts.

Aussi nous, au sein du Syndicat Nationale des Petits Paysans et Professionnels Forestiers, nous avons l’honneur de vous envoyer aujourd'hui notre lettre, après toutes nos tentatives pour ouvrir un dialogue sérieux avec le gouvernement marocain aux noms du Ministre de l’Intérieur et du Ministre de l'Agriculture et de Eaux et Forêts sur notre dossier que nous avons avions posé à la wilaya de Rabat lors de l'organisation du sit-in de protestation le 28 décembre 2017 devant le parlement, mais sa réponse est  fondée sur les mêmes systèmes de répression contre nos militants, d'arrestations des combattants, Zayed Takrout et Said Oba Mimoun, et de viol des droits de notre syndicat au reçu du dépôt légal après notre congrès du 23 juillet 2018 au siège de l'Union Marocaine du Travail. Nous avons poursuivi les autorités auprès du Tribunal Administratif de Casablanca.

Pour continuer à abuser de nos droits, un deuxième syndicat a été créé par la Fédération Nationale du Secteur Agricole au sein de l’Union Marocaine du Travail, qui est dirigé par des ingénieurs et des techniciens et qui ne permettent pas l'indépendance des syndicats qu'ils ont fondés, en tête le Syndicat National des Ouvriers Agricoles, cette couche appartenant à la communauté des petits paysans et des professionnels forestiers qui ont été expropriés des terres et sont devenus les paysans sans terre, persécutés par les grands propriétaires immobiliers qui les ont exploités dans leurs domaines.

Toutes ces pratiques répressives à l'encontre des petits paysans et des professionnels forestiers et de leur syndicat visent à faciliter l'exploitation de leurs terres et forêts par de grands propriétaires immobiliers appuyés par le Ministre de l'Intérieur et le Ministre de l'Agriculture et des Eaux et Forêts avec le soutien des Partis Politiques au Pouvoir.

Aussi, notre syndicat a réalisé un dossier détaillé de demande, qu'il a inclus dans un livre avec le numéro de dépôt légal dans la Bibliothèque nationale Numéro: Dépôt Légal: 2018MO0194 et ISBN: 978-9920-35-035-8, afin d'assurer sa sécurité que la Fédération Nationale du Secteur Agricole cherche à liquider, à la façon dont elle avait fait avec les dossiers de demande des ouvriers agricoles, notamment Sodia et Sogeta.

De même que nous nous vous présentons les points les plus importants de notre dossier de demande, nous vous demandons de mener une enquête impartiale sur notre cas afin de protéger les droits des petits paysans et des professionnels forestiers et de leur syndicat.


Agadir le 14 janvier 2020

Secrétaire Général

Lahoucine Amal

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire