Courrier du Rif
5/08/2020
actualite
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Alors que de nouveaux cas de Covid-19
sont apparus dans les prisons au Maroc, le régime continue de faire la
sourde oreille comme si rien n'était jamais grave malgré les mises en
garde exprimées par les ONG de défense des droits humains et l'ONU.
La plus grande coalition pour défendre les droits humains au Maroc, la Coalition marocaine des instances des droits humains (CMIDH), a lancé une alerte concernant la situation dans les prisons marocaines pendant l'épidémie de Covid-19, faisant part de ses craintes quant à la transformation des prisons en tombes pour les prisonnières et les prisonniers, notant que la prison de Ouarzazate est devenue un foyer pour l'épidémie et un repaire de l'échec de la politique pénale au Maroc, selon un communiqué de la coalition relayé par le site d'informations Lakome.
A cet égard, l'Association Pro Droits de l'Homme d'Andalousie (APDHA) a lancé une campagne pour la libération des prisonniers politiques du Rif, en adressant une lettre ouverte au roi du Maroc, lui demandant d'étendre son "action positive" aux prisonniers politiques et d'opinion dont font partie les prisonniers politiques du Rif qui se trouvent à présent dans les prisons marocaines, et leur accorder la liberté dans le contexte de la crise humanitaire actuelle.
Au mois de mars de cette année, on comptait 110 personnes déclarées privées de liberté dans tout le pays pour avoir exprimé légitimement leurs opinions. Les familles des prisonniers politiques et d'opinion, y compris les prisonniers politiques du Rif, expriment leur angoisse face au fait que, vu l'état de santé déjà dégradé de leurs proches à l'intérieur des prisons, leur vie est en grave danger du fait qu'ils sont exposés à des situations d'extrême vulnérabilité à la contagion, des cas positifs ayant déjà été signalés tant des fonctionnaires que des prisonniers dans certaines prisons du pays, indique l'APDHA.
De l'autre côté, Amnesty International a demandé le 4 mai la libération immédiate et sans condition de tous les prisonnières et prisonniers d’opinion partout dans le monde.
« Les prisonnières et prisonniers d’opinion, qui n’ont commis aucun crime, sont maintenus de façon arbitraire en détention dans des conditions qui deviennent de plus en plus dangereuses. La surpopulation et le manque d’installations sanitaires dans de nombreuses prisons à travers le monde empêchent les détenu·e·s d’appliquer les mesures de prévention de cette maladie, telles que la distanciation physique entre les personnes et le lavage régulier des mains. Leur incarcération injustifiée leur fait courir des risques accrus. » a déclaré Sauro Scarpelli, directeur adjoint des campagnes à Amnesty International.
L'Afrique du Sud donne l'exemple
Après plusieurs gros foyers de malades du Covid-19 signalés dans les établissements pénitentiaires sud-africains, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé vendredi la remise en liberté sous contrôle judiciaire de 19 000 détenus afin de vider les prisons du pays, dont la surpopulation en fait des cibles privilégiées de la pandémie de coronavirus.
Le chef de l’Etat a pris cette décision « en réponse à l’appel des Nations unies en faveur d’une réduction de la population des prisons de façon à y rendre possibles les mesures de distanciation sociale et d’isolement », ont indiqué ses services dans un communiqué relayé par l'AFP.
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