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Des centaines de sinistrés du séisme dans les provinces d’Al Haouz ont participé à une manifestation devant le Parlement, exigeant une révision du mode de répartition de l’aide royale allouée à la reconstruction des habitations détruites. Les manifestants ont exigé la création d’un comité indépendant pour traiter le dossier de soutien et garantir la transparence dans la distribution de l’aide. Les personnes touchées ont dénoncé les manipulations et les violations dans le versement de l’aide, car beaucoup d’entre elles ont été exclues des bénéfices, malgré la destruction de leurs maisons.

dimanche 2 août 2020

VOICI LA LETTRE QU'OMAR RADI A LAISSEE A SES AMIS.

OMAR RADI MIS EN PRISON ET POURSUIVI POUR ESPIONNAGE ET VIOL. VOICI LA LETTRE QU'IL A LAISSEE A SES AMIS.
Notre confrère marocain Omar Radi, un homme connu pour ses qualités journalistiques et sa liberté de ton, est harcelé par le régime. D'abord poursuivi pour "espionnage" (pour la Couronne britannique!), voilà maintenant qu'une plainte pour viol est ajoutée au menu de ses tourments et lui vaut depuis le 29 juillet une incarcération. Il avait, la veille, écrit une lettres à ses amis à diffuser au cas où... Voici la traduction française:

"Samedi 25 juillet, immédiatement après ma sortie d'un interrogatoire mené par la Brigade nationale de la police judiciaire [au sujet des soupçons d’« espionnage » et de « financement étranger » pour lesquels il fait l'objet d'une enquête préliminaire depuis juin dernier, et pour lesquels il est aujourd'hui poursuivi en état de détention], l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) m'a informé, par le biais de son bureau central de Rabat, qu'une femme s'était rendue à leur siège pour les informer du dépôt d'une plainte m'accusant de viol dans la nuit du 12 au 13 juillet. La plaignante a sollicité le soutien de l'AMDH. J'ai par la suite pu relater ma version des faits à l'association.
Le 26 juillet, soit un jour plus tard, j'ai été convoqué par la Gendarmerie royale en compagnie d'une personne présente au moment des faits visés par la plainte susmentionnée. Nous nous sommes présentés devant la gendarmerie royale le 27 juillet, et j'ai été interrogé pendant une dizaine d'heures. La personne qui m'accompagnait a elle aussi été entendue en qualité de témoin. Bien que je sois obligé de respecter le secret de l'enquête et de l'instruction, je considère qu'il est de mon devoir d'apporter les précisions suivantes, qui ne parviendront à l'opinion publique que dans l'éventualité où je ne serais plus en mesure de communiquer par mes propres moyens:
- Au cours de l'enquête, j'ai fermement réfuté les accusations fausses et fallacieuses portées à mon encontre. J'ai assuré aux enquêteurs qu'il s'agissait d'une plainte malveillante, et que contrairement aux allégations de la plaignante, cette nuit-là, elle et moi avions eu à deux reprises des relations sexuelles consenties. J'ai également présenté aux enquêteurs des éléments confirmant l'acceptation mutuelle de cette relation, ainsi que d'autres preuves que je me réserve le droit de taire à ce stade, et qui seront présentées devant l'opinion publique le moment venu.
- Lors de la confrontation qui s'est tenu entre moi et la plaignante en présence du témoin, j'ai défendu mon innocence et mis la plaignante face aux multiples contradictions que comportait sa version. S'étant sentie en difficulté, elle a attaqué le témoin, qui a lui aussi présenté des éléments allant à l'encontre de son récit, en le menaçant de poursuite pour intention criminelle. Or, celui-ci n'a aucune implication dans ce dossier, mis à part sa présence au moment des faits ayant constitué l'objet de cette plainte infondée.
Outre les données très sommaires partagées dans ce communiqué, s'expliquant par le fait que l'instruction étant toujours en cours, je souhaiterais attirer l'attention de l'opinion publique sur les points suivants:
- Je suis absolument certain que l'opinion publique nationale et internationale, ainsi que toutes celles qui me connaissent, qu'elles soient amies, collègues ou camarades, ne se laisseront pas flouer par les mensonges et la calomnie ciblant ma personne. Et nul ne peut croire que l'activation de cette plainte malveillante, en ce moment précis, n'est qu'une innocente coïncidence, ou un dossier tout à fait séparé du harcèlement judiciaire dont je fais l'objet. Tout le monde se souvient du piège qui m'a récemment été tendu en compagnie du journaliste Imad Stitou*.
- J'ai été victime d'un coup monté savamment orchestré, préparé depuis des mois. Les efforts visant à m'entraîner dans ce piège ont duré de longues semaines, en conjonction avec mes convocations répétées, qui m'épuisaient sur les plans physique et psychologique. J'assume l'entière responsabilité des décisions relevant de ma vie privée, ainsi que mes relations en tant qu'adulte, en conformité avec les convictions que j'ai toujours défendu, notamment durant l'enquête qui a porté sur ma liberté à entretenir des relations consenties. J'assure à l'opinion publique que mon seul crime dans ce dossier/coup monté est mon exercice de ma liberté individuelle avec une certaine indifférence face aux dangers qui me guettaient, et une insouciance vis-à-vis des oppresseurs qui me poursuivaient nuit et jour, recensaient mes déplacements et mes mouvements. Quelle que soit l'issue de ce dossier, je ne me laisserai pas abattre. Je garderai la tête haute. Je n'ai aucune crainte et aucune inquiétude. Je n'ai nui à personne, et n'ai trahi ni mes principes, ni les fondements de mon éducation, ni mes référentiels politiques, ni la confiance de mes amies et amis.
- L'oppression n'est pas un horizon. La liberté arrivera, inévitablement. Si le moment est venu pour moi de payer le prix de mes engagements, au nom de la jeune génération tourmentée née entre l'ancien régime de Hassan II et le prétendu nouveau régime de Mohammed VI, je suis prêt à le payer avec courage, et j'irai vers mon destin rassuré, souriant et la conscience tranquille.
Ecrit le mardi 28 juillet 2020 à Casablanca."

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