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mercredi 7 octobre 2020

Calais : l'interdiction faite à des associations de distribuer des repas aux migrants est prolongée

Saisis par une dizaine d'associations scandalisées par l'arrêté initial du 10 septembre, le tribunal administratif de Lille et le Conseil d'Etat ont refusé respectivement le 22 et le 25 septembre de suspendre cette décision, laquelle sera même prolongée jusqu'au 19 octobre.

Des migrants sont évacués d\'un camp installé à Calais (Pas-de-Calais), mardi 29 septembre 2020. 
Des migrants sont évacués d'un camp installé à Calais (Pas-de-Calais), mardi 29 septembre 2020.  (BERNARD BARRON / AFP)

Les associations non-mandatées par l'Etat ne peuvent toujours pas distribuer de repas aux migrants rassemblés à Calais. Mercredi 30 septembre, la préfecture du Pas-de-Calais a prolongé et étendu cette interdiction, estimant qu'elle a "permis de réduire les troubles à l'ordre public". Ce nouvel arrêté préfectoral entre en vigueur jeudi jusqu'au lundi 19 octobre et englobe de nouvelles zones, précise la préfecture dans un communiqué, s'appuyant sur deux décisions de justice favorables aux autorités étatiques.

Saisis en urgence par une dizaine d'associations scandalisées par l'arrêté initial du 10 septembre, le tribunal administratif de Lille et le Conseil d'Etat ont refusé respectivement le 22 et le 25 septembre de suspendre cette décision.

"Pas des conditions de vie indignes", selon le tribunal administratif

Dans la mesure où La Vie Active, mandaté par l'Etat, distribue "2 402 par jour" et que les autres associations "se sont déplacées de quelques centaines de mètres" mais continuent de faire leurs distributions, le tribunal administratif a estimé que "cette situation ne caractérise pas des conditions de vie indignes de nature à justifier la suspension en urgence".

Samedi, quelque 250 militants d'associations et migrants ont manifesté à Calais pour dénoncer les conditions de vie de ces derniers et l'interdiction de leur distribuer des repas dans le centre-ville.

Calais est un point de passage privilégié des migrants pour sa proximité des côtes britanniques. A la recherche d'une vie meilleure, fuyant des troubles dans leur pays pour certains, ces migrants - actuellement essentiellement Iraniens, Irakiens, Afghans, Soudanais et Érythréens - se regroupent dans cette ville pour tenter de rejoindre clandestinement l'Angleterre. Mardi matin, les forces de l'ordre y ont démantelé un campement, où vivaient environ 800 migrants, la plus importante opération de ce type depuis l'évacuation de la "Jungle" en 2016. Les services de l'Etat estimaient à un millier le nombre de migrants vivant à Calais, les associations à 1 500.

 

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