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dimanche 29 novembre 2020

Au pays du faux la vente des reins

    Pour 50.000 Dirhams, des compatriotes misérables se transformeraient en faux touristes pour s'en aller faire commerce de leur rein dans des conditions dignes des plus sombres trafics. 
     Les receveurs, une main à la poche et un pied dans la tombe, prennent une tranche de rein, mettent en péril une tranche de vie, ruinent parfois l’avenir d’une famille puis retournent s’en vanter. Le bouche-à-oreille fera le reste et drainera tout ce que le monde compte de dyalisés. Ils font le bonheur des trafiquants sans foi ni loi. Au demeurant, notre pays tout entier est livré à d'infâmes trafiquants. On deale dans le cannabis, dans la cocaïne, dans les psychotropes. On deale même dans le henné en poudre qu'on vous présente en pollen de cannabis. On “clandestine” des candidats à une vie meilleure, dans des pateras, des semi-remorques, des double-fonds, des malles de voiture ou des mariages blancs.
    Dans ce pays ou l’imitation est au centre de tous les trafics criminels, on vous vend de l’âne pour du cheval, une rosse pour du boeuf, du boeuf fourbu pour du veau, de la bique pour de l’agneau, du chien pour du kebab, du colorant pour du safran, de la mauvaise herbe pour des épices.
    On vous fourgue de l’imitation à toutes les rues et à tous les étages: du toc pour du roc, du chinois pour du français, du marocain pour de l’italien, du turc pour du british, du vieux pour du neuf. Enfin on vous vend des crapules pour des politiciens, des opportunistes pour des technocrates, des fantômes pour des parlementaires, des parlementeurs pour des députés, des sicaires pour des sécuritaires, des torchons pour des journaux. 
    Cerise sur le gâteau, on vous bazarde un prédateur pour un chef de l’Etat.
    Avec tout ça, on vous vend le pays de tous les trafics pour le plus beau du monde.

 

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