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jeudi 3 décembre 2020

Blocage du processus de paix au Sahara Occidental : Le Maroc et la France pointés du doigt

Dans une déclaration au journal français « La Marseillaise », Oubi Bouchraya Bachir, membre du Secrétariat national du Front Polisario chargé de l’Europe et de l’Union européenne, a endossé la responsabilité de la paralysie du processus de paix au Sahara occidental et l’effondrement de tous les efforts de l’ONU pour le règlement de la question sahraouie, à l’occupant marocain et son allié au sein du Conseil de sécurité, la France.

La Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) est, certes, présente sur les territoires, mais elle ne dispose d’aucune possibilité de superviser le respect des droits de l’Homme au Sahara occidental, à cause du veto de la France, entre autres, a-t-il expliqué à ce sujet.

S’agissant des appels lancés çà et là pour une trêve et un cessez-le- feu entre les deux parties, le responsable sahraoui, estime qu’ils (appels) sont arrivés « tardivement », et n’ont d’autres objectifs que le maintien en l’état de la situation qui ne profite qu’au Maroc et accentue les souffrances des Sahraouis dans les territoires occupés, les camps, les territoires libérés et l’exil, tout en qualifiant la situation dans la région de « préoccupante ».

Cette situation constitue, ajoute la même source, « un cumul de frustrations et de déceptions pour les Sahraouis qui a fait qu’au même moment au sein du commandement du Front Polisario il n y a « plus d’arguments pour convaincre le peuple d’avoir confiance en ce processus ».

Revenant sur les derniers développements connus dans la région, l’intervenant a imputé l’entière responsabilité au Maroc qui a violé le cessez-le-feu en cours depuis 29 ans, suite à l’ouverture illégale d’une brèche dans le mur de la honte.

« L’accord militaire de 1991 stipule clairement qu’aucune des deux parties ne doit changer la réalité au moment de la signature de cet accord », a souligné le responsable sahraoui.

Pour Oubi Bouchraya Bachir, « la rupture du cessez-le-feu est le résultat logique de la position du Maroc, qui refuse le règlement politique du conflit par le référendum », non sans accabler le Conseil de sécurité de l’ONU, coupable à ses yeux, d’avoir été « complaisant » envers le Maroc. « Cela fait plus d’un an qu’il n’y a plus de médiateur pour superviser le processus politique, à cause du refus de plusieurs candidats par le Maroc. Il a eu un manque d’intérêt et de volonté pour résoudre ce conflit », a-t-il encore regretté. Et de rappeler que « le statut du territoire doit être déterminé par l’expression de la volonté du peuple du Sahara occidental ».
De son côté, le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati a invité le gouvernement français à adopter la neutralité dans ce conflit, estimant que le rôle négatif que joue la France dans le conflit au Sahara occidental complique l’application du plan de règlement de l’ONU. « Si ce n’était le rôle négatif de la France dans le conflit du Sahara occidental, la question aurait été réglée, justement et pacifiquement, il y a belle lurette », a-t-il affirmé lors d’une réunion sur les derniers développements survenus dans la région, organisée mercredi par le Groupe d’études sur la Sahara occidental, estimant que la France a les moyens de convaincre le Maroc pour qu’il retrouve la voie de la légalité Internationale et pour respecter le droit inaliénable du peuple Sahraoui à l’autodétermination.

« Le Maroc porte un coup dur aux efforts menés jusqu’ici par l’ONU au Sahara occidental » en violant le cessez-le-feu signé par les deux parties en 1991 sous les auspices de l’ONU, a-t-il ajouté.
Le président du groupe, le député Jean Paul Lecoq a, pour sa part, déploré la position du gouvernement français qui, selon lui, « n’observe pas une équidistance vis-à-vis des deux parties le Maroc et le Front Polisario » avant de rappeler le statu quo des instances internationales face aux multiples agressions marocaines contre les Sahraouis.

« Nous comprenons la colère et la frustration du peuple sahraoui assujetti, discriminé, opprimé, par l’occupant marocain », a conclu le député français.

Abondant dans le même sens, la diplomate sahraouie, Mahfouda Rehal Bida a tenu l’Onu pour responsable de la dégradation de la situation dans la région en raison de sa passivité dans le traitement du plan de règlement. Une passivité, a-t-elle mentionné, qui a entrainé « l’effondrement du cessez-le-feu et le déclenchement d’affrontements armés le long du mur de la honte ».

Profitant du cessez-le-feu, a-t-elle ajouté, le Maroc a imposé la politique du fait accompli pour servir ses intérêts et sa politique expansionniste au détriment des Sahraouis qui, affirme-t-elle, sont « victime de ce plan qui manquait de mesures concrètes et d’une volonté réelle attendues par l’ONU pour faire respecter les clauses de l’accord ».

La diplomate sahraouie n’a pas omis de lancer un appel à la communauté internationale afin qu’elle sorte de sa léthargie et prenne les mesures qui s’imposent pour la tenue du référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, tout en souhaitant également voir les prérogatives de la Minurso élargies pour lui permettre de relever les violations commises dans les territoires occupés.
 
Brahim Oubellil
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