Le processus de paix des Nations unies au Sahara occidental n’a pas atteint ses objectifs, car les alliés du Maroc, à savoir la France, l’Espagne et les Etats-Unis, ont fait passer leurs intérêts avant le droit des Sahraouis à l’indépendance, assure Vivan Solana, professeur d’anthropologie à l’université d’Ottawa, au Canada.
«L’inefficacité systématique du processus de paix des Nations unies
au Sahara occidental peut être expliqué en examinant ce que les alliés
du Maroc (spécialement la France, l’Espagne et les Etats-Unis)
considèrent comme opportunités et profits à tirer à travers l’occupation
du Sahara occidental», soutient l’universitaire dans une tribune
publiée dernièrement sur le site du Middle East Research and information
Project (MERIP), un groupe de recherche qui s’intéresse, notamment aux
conflits en cours dans la région du Moyen-Orient. D’après elle, des
firmes nord-américaines et européennes ont investi au Sahara occidental,
dans le cadre d’accords économiques avec le Maroc, pour exploiter les
ressources des territoires occupés en dépit de l’illégalité de ce genre
d’investissement. Le phosphate, les ressources halieutiques, les
produits agricoles, le pétrole sont autant de ressources qui intéressent
les alliés occidentaux du Maroc. Autant de motivations, selon l’auteur
de la tribune, qui «poussent les Occidentaux à accorder la priorité à
leurs relations avec le Maroc plutôt qu’aux droits politiques du peuple
sahraoui et au détriment du respect du droit international».
Selon Vivian Solana, la France a utilisé, plusieurs fois, son droit de
véto, à l’ONU (Organisation des Nations unies) contre les résolutions
proposant de doter la Minurso (Mission des Nations unies pour
l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) d’un mandat pour
s’assurer du respect des droits de l’Homme dans les territoires sahraoui
occupés. L’universitaire estime, par ailleurs, que le processus de paix
des Nations unies au Sahara occidental a assuré au Maroc un certain
nombre d’avantages pour consolider sa présence dans les territoires
occupés. Il lui a également permis de gagner du temps en attendant
d’obtenir un soutien politique de ses alliés, ce qui a eu lieu avec la
proclamation faite par l’ancien président américain, Donald Trump le 10
décembre 2020 au sujet de sa reconnaissance de la prétendue souveraineté
marocaine sur le Sahara occidental. En revenant à la lutte armée en
novembre dernier, le Front Polisario a exprimé son refus de continuer à
se plier à un processus de paix qui «a plus servi l’occupation que la
paix elle-même», poursuit l’auteur.
D’après elle, il y a une «volonté d’occulter la guerre qui se déroule
dans les territoires occupés afin de protéger ce statu quo bénéfique
pour le Maroc et ses puissants alliés». Les unités de l’Armée populaire
de libération sahraouie (APLS) ont mené des attaques ayant ciblé les
positions des forces de l’occupant marocain dans des endroits distincts
le long du mur de la honte, a indiqué le ministère sahraoui de la
défense dans son communiqué militaire n 162. Selon le communiqué, les
unités de l’APLS ont bombardé, mercredi, les retranchements des forces
de l’occupant marocain dans les régions de Mesmar et Laria (secteur
Atouiziki) et Rathrathiat (El Ketla), ayant entrainé la destruction du
siège du commandement de la base ciblée. Les attaques sahraouies ont
ciblé également la région de Ankab El Abd dans le secteur de Houza et
celle de Ankab Azerki du même secteur.
Les forces de l’armée sahraouie ont également bombardé les positions des
soldats de l’occupant marocain dans les régions de Azemoul Oum Khemla
(Oum Adrika), Lakaad (Mehbes) et Adim Oum Djeloud (Aousserd). Jeudi, les
unités de l’APLS ont ciblé les positions de l’occupant marocain dans la
région de Akouira Ould Ablal dans le secteur de Mehbes. Les attaques de
l’armée sahraouie se poursuivent contre les forces de l’occupant
marocain qui a subi des pertes humaines et matérielles le long du mur de
la honte, ajoute la même source. Les unités de l’Armée populaire de
libération sahraouie (APLS) ont mené des attaques intenses ciblant les
tranchées des forces de l’occupant marocain, dans des points distincts
du mur de la honte, selon le communiqué militaire n 163 du ministère
sahraoui de la Défense.
Dans la journée de jeudi, les unités de l’APLS ont bombardé la zone
d’Oum El Dakn dans le secteur d’Al-Bikari. Ce vendredi, les unités de
l’APLS ont bombardé les retranchements des forces d’occupation marocaine
dans la zone de Dous dans le secteur d’Al-Bikari, précise le communiqué
qui signale des colonnes de fumées depuis la position ciblée. Les
unités de l’APLS ont bombardé la zone de Touarchit dans le secteur d’Oum
Adrika, la zone d’Abirat Tnouchad et de Rouss Aoudiat Al-Dhamrane
(secteur Mehbes) et la zone d’Al-Rafrafiat (Secteur El Guelta). Des
colonnes de fumées ont été aperçues depuis la position ciblée. Les
unités de l’APLS ont également ciblé la zone de Ajbilet El Khodhr
(Secteur El Guetla) et le nord d’Arbib Assouilem (Secteur Haouza). Les
attaques de l’APLS se poursuivent contre les forces d’occupation qui
subissent de lourdes pertes humaines et matérielles le long du mur de la
honte, ajoute le communiqué.
R. I.
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