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Ce jeudi 1er juillet 2021, le journaliste marocain Soulaiman Raissouni, en détention depuis plus d’un an, entamera son 85ème jour de grève de la faim.
Commencée le 8 avril dernier, elle avait pour but de faire cesser l’isolement auquel il est astreint depuis la date de son arrestation, le 22 mai 2020 et d’exiger sa mise en liberté provisoire en attendant l’ouverture et l’issue de son procès.
Un autre journaliste, Omar Radi, arrêté quelques semaines après Soulaiman, avait lui aussi entamé une grève de la faim à la même période, mais a décidé de la suspendre au bout de 21 jours, sa situation de santé ne lui permettant pas de résister à une telle épreuve.
À ce jour, aucune des revendications de Omar et Soulaiman n’ont été satisfaites, ils sont toujours maintenus à l’isolement et se présentent désormais à leurs procès, qui ont commencé après un an d’atermoiements, en état de détention.
Les conditions dans lesquelles se déroulent les deux procès font également craindre que la garantie de procès équitables ne soit pas au rendez-vous.
Actes d’accusations montés de toute pièce, refus de présenter les témoins de la défense, absence des plaignants,… les conditions de ces procès sont pour le moins questionnables.
Ce mardi 29 juin, un avocat de la défense de Omar Radi a été empêché d’accéder au territoire marocain et par conséquent d’assurer ce pourquoi il avait fait le déplacement, la défense de son client. En outre, c’est actuellement l’administration pénitentiaire et l’autorité judiciaire qui décident si Soulaiman Raissouni est en mesure de se présenter à son procès, en l’absence d’avis médical et de consultation des souhaits de l’intéressé.
Dans de telles conditions, la détermination de Soulaiman Raissouni — qui clame depuis le début son innocence, inculpé avant même qu’aucune plainte ne soit déposée (il est accusé de viol avec violence et séquestration) —, est tout à fait compréhensible et elle force le respect et l’admiration. Mais elle suscite aussi une immense angoisse pour sa famille et les très nombreuses organisations et personnes qui le soutiennent au Maroc et de par le monde.
Sa vie est désormais en grand danger, elle ne tient plus qu’à un fil et s’il parvient à sortir d’une telle épreuve, on ne peut qu’être extrêmement inquiets des séquelles qu’une grève aussi longue peut entraîner sur son organisme.
Des centaines de journalistes, de personnalités et d’organisations du monde artistique, académique, politique, syndical, associatif, se sont exprimées afin de demander la libération immédiate de Soulaiman Raissouni et Omar Radi.
Dernièrement, le Secrétaire d’Etat Antony Blinken, a fait part à son homologue marocain Nasser Bourita de sa préoccupation au sujet de la situation des droits humains au Maroc et de la liberté de la presse. Il n’est pas trop tard pour que les autorités marocaines sortent de leur surdité et s’engagent résolument dans la voie du droit et de l’humanité. Elles en sortiraient grandies.
Nous lançons donc un appel pressant à tous ses collègues journalistes, à tous les élus, à toutes les personnes et organisations éprises de droits de l’homme et de justice, aux corps diplomatiques, et tout particulièrement au gouvernement français, à tout mettre en œuvre pour sauver la vie de Soulaiman Raissouni et obtenir sa libération immédiate ainsi que celle de son collègue Omar Radi.
Comité France de soutien à Maati Monjib, Omar Radi et Soulaiman Raissouni
www.maatimonjib.net
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