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mardi 18 janvier 2022

Les Occidentaux doivent garder un oeil sur ce qui se passe au Sahara occidental- Claude Mangin

 L'Expression  15/1/2022

La militante des droits de l'homme, Claude Mangin, a indiqué que les puissances occidentales, la France particulièrement, devaient "garder un œil sur ce qui se passe au Sahara occidental", appelant le Conseil de sécurité à "donner plus de moyens" au nouvel émissaire de l'ONU en vue de relancer le plan de règlement des Nations unies.

"Les puissances occidentales doivent garder un œil sur ce qui se passe au Sahara occidental, d'autant plus que l’Europe n'est pas loin du Maghreb du point de vue géographique, et personne n'a intérêt à ce que les choses s'enveniment dans la région", a souligné Mme Mangin jeudi soir dans une déclaration à Radio Algérie internationale (RAI), estimant que "le gouvernement français a tout à fait intérêt à pousser le Maroc à reprendre le dialogue".

Pour elle, tout le monde est conscient de "la dangerosité" de la situation qui prévaut au Sahara occidental depuis la reprise de la lutte armée le 13 novembre 2020, et que "cela ne peut pas durer très longtemps".

Commentant la tournée en cours de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, dans la région, Mme Mangin dira qu’"il était temps de reprendre attache avec les protagonistes pour mettre fin au blocage", une situation créée par le départ de Horst Kohler qui avait démissionné de son poste d'envoyé de l’ONU.

Et de poursuivre: "S'il n’y a pas de volonté politique des membres permanents du Conseil de sécurité, De Mistura va rejoindre la grande liste de ceux qui n'ont pas pu faire grand-chose" pour résoudre le conflit au Sahara occidental, vieux de 47 ans.

A vrai dire, "le Conseil de sécurité ne s'est jamais donné les moyens d’obliger le Maroc à honorer son engagement à respecter la mise en œuvre du plan de règlement de l'ONU comme l’a toujours fait, et durant 30 ans, le Front Polisario", a-t-elle estimé. Le cessez-le-feu, qui n'a pu avoir pour résultat que la consolidation de la colonisation des territoires sahraouis et l'exploitation illégale des ressources naturelles du peuple sahraoui, et finalement c’est bien le Maroc qui l'a rompu, a-t-elle fait remarquer.

Par conséquent, il est clair, pour les Sahraouis, d'après l'activiste, que "la reprise de la lutte armée qui leur a été imposée suite à l’agression d’El Guerguerat, est une chose sur laquelle ils ne reviendront pas tant qu’ils n’auront pas de vraies garanties que des négociations réelles vont avoir lieu".

Par ailleurs, elle a alerté sur la dégradation de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental, soumis à un véritable black-out médiatique depuis 2014. Le harcèlement que subissent les militants sahraouis pour l'indépendance et l'autodétermination dans les territoires occupés est "épouvantable" depuis maintenant un an et demi.

Qualifiant la situation "de grande prison à ciel ouvert", l'épouse du prisonnier politique sahraoui, Naama Asfari, n'a pas manqué de dénoncer le silence des organismes internationaux pourtant alertés via des rapports et communications.

"Les prisonniers politiques sahraouis (un millier) sont torturés, privés de soins et laissés dans l'isolement total. Pour se faire entendre, certains ont observé des grèves de la faim. C'est le cas de Mohamed Lamine Haddi, qui a mené une grève de la faim durant 69 jours l’année dernière et on n'a aucune nouvelle de lui depuis le mois de juillet", selon elle.

Aussi, la pandémie de Covid-19 est venue compliquer leur situation déjà précaire. L’interdiction des visites depuis deux ans accentue encore leur isolement. Pour cela, il est important, pour la militante, de pouvoir saisir toute occasion comme celle qui a été donnée, la semaine dernière, aux militants de la cause sahraouie, à l’Assemblée nationale française pour pouvoir montrer la résistance que mènent les Sahraouis dans les territoires occupés, dont Sultana Khaya, victime, elle et sa famille, d'un siège imposé par l'occupation marocaine depuis plus de 400 jours.


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