GENEVE- Les 306 organisations membres du Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l'Homme au Sahara Occidental ont appelé mercredi le Maroc à abandonner ses politiques coloniales et à appliquer le droit international dans ce territoire non autonome.
Ces ONG ont appelé dans un communiqué "les porteurs de la résolution sur le Sahara Occidental au Conseil de Sécurité des Nations Unies à inclure les dimensions des droits de l'homme et de l'état de droit dans le mandat de la MINURSO et à donner à l'Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara Occidental (Staffan de Mistura) les moyens de remplir son mandat et de laisser au peuple du Sahara Occidental l'opportunité d'exprimer librement son droit à l'autodétermination et à l'indépendance".
Le groupe, qui a suivi avec un "grand intérêt" la première tournée dans la région de Staffan de Mistura, a exhorté le Maroc à "abandonner ses ambitions et ses politiques coloniales et à respecter et à mettre en œuvre le droit international pour le bénéfice du peuple sahraoui et celui des populations des régions du Maghreb et du Sahel".
Dans ce sens, les membres du Groupe ont regretté "vivement" que De Mistura n'ait pas visité le territoire non autonome occupé par le Maroc, "qui est totalement bloqué à toute inspection indépendante depuis 2015, y compris du Haut-Commissariat aux droits de l'homme".
Les membres du Groupe ont rappelé que toutes les résolutions de l'ONU "réaffirment le droit inaliénable de tous les peuples à l'autodétermination et à l'indépendance", conformément aux principes énoncés dans la Charte de l'ONU et dans la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale du 14 décembre 1960 contenant la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés.
Dans ce contexte, les 306 ONG ont dénoncé la persistante position marocaine selon laquelle la seule solution possible au conflit est "l'intégration du Territoire non autonome au Maroc". "Cette position contrevient fondamentalement aux buts et principes de la Charte de l'ONU, ainsi qu'aux termes des résolutions du Conseil de Sécurité, dont les membres ne cessent d'appeler les parties à reprendre les négociations sans conditions préalables et de bonne foi".
Le texte souligne que l'"occupation militaire illégale de longue date du Territoire non autonome du Sahara Occidental, soutenue par la France, les Etats-Unis et Israël, a causé et continue de causer de graves violations des droits de l'homme, ainsi que des violations des normes du droit international humanitaire, y compris le pillage illégal des ressources naturelles sahraouies, la disparition forcée, l’usage de la torture, la détention arbitraire, le pillage, les représailles, la destruction de biens personnels, la déportation, le transfert de civils marocains dans le territoire occupé, le traitement inhumain des prisonniers politiques ainsi que la violation persistante de la liberté d'expression et de la liberté de réunion pacifique et d'association".
"Alors que l'AG de l'ONU réaffirme constamment dans sa résolution annuelle sur la +Question du Sahara Occidental+ la responsabilité de l'ONU envers le peuple du Sahara Occidental, ni le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, ni le Secrétaire général de l'ONU, ni le Comité spécial de cette organisation chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés, ni l'Assemblée générale de l'ONU, ni le Conseil de sécurité, ne dénoncent ces violations", a-t-on regretté.
"Au contraire, le langage adopté ces dernières années par les rédacteurs des résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU pour le renouvellement de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) soutient la position de l'occupant et laisse le peuple du Sahara Occidental de côté, soumis à toutes sortes d'abus par les forces d'occupation du Royaume du Maroc", conclut le document.
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