Amar Belani a dévoilé et dénoncé ce mercredi 2 février les agissements et les manœuvres du Maroc pour empêcher une mission de contrôle de l’Union africaine de se rendre au Sahara occidental.
L’Envoyé spécial chargé du dossier du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères s’exprimait lors de l’examen par le Conseil exécutif du rapport de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
Le représentant de l’Algérie a affirmé que la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental est « très préoccupante. » « Elle s’est particulièrement aggravée suite à la rupture brutale du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020, par la puissance occupante marocaine qui a réprimé sauvagement des manifestants sahraouis qui exerçaient leur droit le plus élémentaire à la liberté d’expression et de manifestation pacifique et occupé militairement la zone démilitarisée de Guerguerat, en violation flagrante des accords militaires signés par les deux parties au conflit et endossés par le Conseil de Sécurité », a-t-il détaillé.
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Poursuivant son intervention, Amar Belani a rappelé que le Conseil exécutif, « lors de sa 20eme session a demandé expressément à la commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) de mener une mission au Sahara Occidental afin d’évaluer la situation des droits de l’homme et de formuler des recommandations en la matière (décision 775). Mais rien n’a été fait. « Depuis le Conseil exécutif ne cesse de réitérer sa demande pressante mais malheureusement cette mission n’a pas pu se rendre dans les territoires sahraouis occupés », a déploré Amar Belani qui a pointé du doigt le Maroc d’être à l’origine de ce blocage.
L’ambassadeur algérien, a ajouté que « contrairement au Maroc qui s’obstine à refuser l’accès à la CADHP parce qu’il a certainement des choses à cacher, l’Algérie a, de tout temps pleinement coopéré avec toutes instances régionales et internationales qui ont effectué , à plusieurs reprises, des missions dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, notamment la CADHP et la Commission de l’Union africaine. »
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Amar Belani a ajouté que « paradoxalement, le rapport d’activités de la CADHP qui est soumis à débat, ne rend pas compte du blocage de cette mission par les autorités marocaines » « Ceci constitue un précédent grave que nous dénonçons énergiquement », a-t-il dénoncé.
« Lecture sélective, partielle et partiale »
Pour Amar Belani, les tentatives « malavisées d’utiliser abusivement » la décision 693 de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA pour faire « l’impasse sur la question essentielle des droits de l’homme qui relève indiscutablement du mandat de la CADHP en vertu de la charte africaine, sont maladroites, non pertinentes et inopérantes. »
« Ces mêmes tentatives, orchestrées par le Maroc et certains de ses alliés, ne peuvent en aucune manière remettre en cause la décision du 14eme Sommet extraordinaire sur « faire taire les armes », dont le paragraphe 15 appelle « à faire ressortir la situation critique des droits de l’homme dans les territoires occupés » », a rappelé l’ambassadeur algérien.
Amar Belani dénonce que « cette même décision 693 fait l’objet d’une lecture sélective, partielle et partiale » et demande au président de la commission d’ « engager des consultations pour la réactivation du bureau de l’Union Africaine à Laâyoune auprès de la Minurso ».
« Compte-tenu de ce qui précède, l’Algérie déplore vivement toutes ces manipulations et exhorte la CADHP à rendre compte fidèlement de la situation des droits de l’homme dans notre continent, y compris au Sahara Occidental », a demandé Amar Belani.
L’Algérie demande aussi au Conseil exécutif et à la CADHP de « prendre leurs responsabilités pour la concrétisation de la mission d’établissement des faits dans les territoires sahraouis occupés », a-t-il conclu.
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