Salah Elayoubi, 14/3/2022
Toute honte bue, ils ont ordonné de nettoyer, frotter, panosser, asperger les sols à l’eau de Javel, au Sanicroix. Ils ont repeint les murs, rafistolé les fissures. Ils ont même peinturluré quelques images bucoliques que n’aurait même pas osé un enfant du CM2.
Les écoliers ont été sommés de s’habiller comme pour l’aid. Et le maître invité à étrenner la blouse blanche immaculée parce que jamais portée. L’enseignant s’est même coiffé, lavé les mains, coupé les ongles et parfumé histoire de faire bonne figure. On ne sait jamais, des fois qu’on le bombarderait quelque chose. Normal: vous êtes au Maroc, un pays dont les habitants passent leur vie à attendre quelque chose, à espérer une vie meilleure, à quémander à celui-ci ou à supplier celui-là en l’absence de leurs droits élémentaires. Le film est à vomir !
Le visiteur du jour, Chakib Benmoussa est ministre de l'Éducation nationale, dans le gouvernement Akhannouch. Ce n’est pas peu dire. Les deux hommes font partie intégrante de la mafia de Mohammed VI. Il est venu faire du marketing pour son département largement ravagé en raison de l’incurie, de la corruption et du détournement des deniers public. Il est venu tourner un sketch qui n’aura fait rire personne mais pleurer de désespoir les sains d’esprit. L’exercice auquel vous assistez sert à faire oublier l’état désastreux dans lequel le Makhzen a mis l’école pour ne parler que de ce secteur. Sorti de ce scénario qui n’aura trompé que ceux qui veulent bien, hors de ces murs et de cette ville, les classes sont plongées dans la misère noire, les élèves entassés à 3 ou 4 par pupitre lorsque ce dernier mérite encore ce qualificatif. Les maîtres vivent souvent de l’aumône des parents d’élèves lorsque ces derniers arrivent enco20
Toute honte bue, ils ont ordonné de nettoyer, frotter, panosser, asperger les sols à l’eau de Javel, au Sanicroix. Ils ont repeint les murs, rafistolé les fissures. Ils ont même peinturluré quelques images bucoliques que n’aurait même pas osé un enfant du CM2. Les écoliers ont été sommés de s’habiller comme pour l’aid. Et le maître invité à étrenner la blouse blanche immaculée parce que jamais portée. L’enseignant s’est même coiffé, lavé les mains, coupé les ongles et parfumé histoire de faire bonne figure. On ne sait jamais, des fois qu’on le bombarderait quelque chose. Normal: vous êtes au Maroc, un pays dont les habitants passent leur vie à attendre quelque chose, à espérer une vie meilleure, à quémander à celui-ci ou à supplier celui-là en l’absence de leurs droits élémentaires. Le film est à vomir !
Le visiteur du jour, Chakib Benmoussa est ministre de l'Éducation nationale, dans le gouvernement Akhannouch. Ce n’est pas peu dire. Les deux hommes font partie intégrante de la mafia de Mohammed VI. Il est venu faire du marketing pour son département largement ravagé en raison de l’incurie, de la corruption et du détournement des deniers public. Il est venu tourner un sketch qui n’aura fait rire personne mais pleurer de désespoir les saints d’esprit. L’exercice auquel vous assistez sert à faire oublier l’état désastreux dans lequel le Makhzen a mis l’école pour ne parler que de ce secteur. Sorti de ce scénario qui n’aura trompé que ceux qui veulent bien, hors de ces murs et de cette ville, les classes sont plongées dans la misère noire, les élèves entassés à 3 ou 4 par pupitre lorsque ce dernier mérite encore ce qualificatif. Les maîtres vivent souvent de l’aumône des parents d’élèves lorsque ces derniers arrivent encore à manger à leur faim. Je ne parle même pas de l’hygiène de l’enseignant logé dans ce qui est qualifié de salle de classe aux murs trempés d’humidité et au toit vermoulu quelques fois s’éclairant à la bougie et se chauffant au vieux poêle à bois, cuisinant à l’emporte-pièce au petit bonheur. Tout ce que ces fichus clichés et ces fieffés bonimenteurs ne vous raconteront jamais.
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