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lundi 17 octobre 2022

Ayour Anoual · Nouvelles informations à propos de Rida Benotmane, privé de liberté

Rabat,14 octobre 2022
C'est la trente quatrième nuit(34) que notre fils Rida se trouve privé de liberté. Chaque jour sans cette liberté arbitrairement confisquée est incontestablement une épreuve douloureuse et ingérable. Qu'il soit incarcéré pour des opinions exprimées est une aberration en soi. Qu'on le prive d'eau chaude depuis plus de 15 jours, de son procès verbal lui permettant de préparer sa défense lors de l'audience du 17 du mois courant et qu'il soit contraint à un enfermement sévère et pointilleux, c'est tout simplement de la torture psychologique d'une violence inouïe ( les fins de semaines, samedi et dimanche, la porte de sa cellule demeure fermée durant 48 heures). 

Au-delà de la souffrance de la séparation, de l'absence imposée, la famille se retrouve, elle aussi, victime collatérale d'une peine qui ne lui a pas été destinée.
Face à ces conditions de détention inhumaine exercées et renforcées par l'Institution carcérale, j'ai décidé d'adresser un courriel à la Délégation Générale de l'Administration Pénitentiaire et au Conseil National des Droits de l'Homme , ayant respectivement prérogatives et missions d'agir par souci d'amélioration et d'humanisation des conditions de détention des détenus dont mon fils fait partie. À mon humble connaissance, la préservation et la protection de la dignité du détenu est un droit stipulé par la nouvelle stratégie de la Délégation Générale de l'Administration Pénitentiaire (2022-2026) et c'est aussi l'une des missions dont le CNDH est investi.
Je n'évoque pas, ici, la condition des visites précédentes (une tous les 15 jours pour une durée de 15 mn, un plaisir de voir mon fils autant qu'une frustration) à cause de cette isolation vitrée. J'ai appris jeudi 13 octobre, lors de ma tentative à demander une entrevue avec le Directeur de la Prison Locale Al Arjate1 à propos justement de ces conditions de détention, que La Délégation Générale venait d'envoyer une note à toutes les prisons du Royaume recommandant des visites directes. Par conséquent, j'attends la visite du 21 octobre pour voir si les contraintes qui entachaient ce moment des retrouvailles tant attendues sont levées ou pas, car il y a beaucoup à dire à propos de ce lourd constat: "Surveiller et punir", titre d'un ouvrage de Michel Foucault datant de 1993 et que j'avais lu sans réaliser un instant qu'un jour je m'y confronterais.
Je rêve de lendemains meilleurs pour Rida et pour tous ceux/celles privéEs de liberté, un rêve éveillé qui nourrit l'espérance et l'espoir même dans les pires moments cauchemardesques, car " celui qui se dresse contre les maîtres du jour doit s'attendre à n'avoir que très peu de partisans, étant donné l'immortelle lâcheté des hommes"
Stéphane Zweig( in Conscience contre violence, p. 17).

 

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