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samedi 27 mai 2023

Attaque frontale contre Salah Hamouri : la dégringolade morale du CRIF

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mercredi 17 mai 2023
Communiqué de l’AFPS

Attaque frontale contre Salah Hamouri : la dégringolade morale du CRIF

Hier soir, 16 mai, lors d’une réunion organisée à Toulouse par un ensemble d’organisations dont le groupe local AFPS et la CGT, des personnes ont gravement perturbé la réunion organisée avec Salah Hamouri, en tentant de l’interrompre et de l’empêcher de parler. Des violences ont été commises contre des militant présents, un stand de produits artisanaux d’une organisation partenaire a été vandalisé, un ordinateur arraché puis mis à la poubelle.

Il n’est pas anodin qu’une ancienne présidente régionale du CRIF, Nicole Yardeni, ait revendiqué sa participation à cette action, et qu’elle ait été immédiatement soutenue sur Twitter par le président actuel du CRIF, Yonathan Arfi.

Rappelons que Salah Hamouri est un avocat franco-palestinien, déporté [1] de Jérusalem par Israël en décembre dernier après des années d’emprisonnement et de détentions arbitraires. En 2004, Salah Hamouri avait été contraint d’accepter un « plaider coupable » devant la justice militaire d’occupation, une pratique courante de celle-ci, avec à la clé un doublement de la peine en cas de refus. Faut-il préciser que cette justice militaire d’occupation n’a de « justice » que le nom, et que la quasi-totalité des Palestiniens qui passent devant ses tribunaux sont condamnés, le plus souvent sans aucune preuve ?

Le CRIF est partie prenante d’une campagne haineuse de dénigrement menée actuellement contre Salah Hamouri, une campagne qui reprend mot pour mot le narratif du pouvoir israélien d’extrême-droite. Au nom de quoi une organisation française communautaire se fait elle ainsi le relai du pouvoir d’un pays tiers, qui opprime le peuple palestinien, dont Salah Hamouri, qui est aussi notre compatriote, fait partie ? Cet acharnement n’a qu’un seul but : tenter de le faire taire, lui et toutes celles et ceux qui veulent défendre les droits humains en Palestine.

Qui s’en souvient ? Le CRIF est né de la résistance à l’occupation nazie, et c’est de ce passé qu’il tenait une part de son autorité morale… Son glissement vers le soutien inconditionnel à la politique israélienne a été progressif, et ne l’a pas empêché, vers la fin des années 90, d’avoir des positions différentes.

L’alignement sur le pouvoir israélien, amorcé au début des années 2000, est maintenant total. Le CRIF n’a pas hésité, il y a quelques années, à participer à la campagne de diffamation contre le journaliste Charles Enderlin, il a manifesté en janvier 2017 contre la conférence de paix qui se tenait à Paris, il s’est opposé à la politique française et au consensus international sur le statut de Jérusalem. Il part en croisade contre l’utilisation de la qualification juridique d’apartheid concernant l’oppression du peuple palestinien par Israël. Pour défendre la politique israélienne, pour disqualifier toute critique, il use et abuse du chantage à l’antisémitisme.

Cette dégringolade morale du CRIF est dangereuse pour le « vivre ensemble » dans notre pays. Elle s’attaque également à notre liberté d’expression, souvent par l’intimidation, et cette fois comme à Toulouse par une forme d’action directe.

L’Association France Palestine Solidarité dénonce ce positionnement du CRIF et demande aux autorités publiques de protéger notre liberté d’expression et celle de Salah Hamouri contre les tentatives d’intimidation menées par le CRIF, et contre ses passages à l’acte.

Le Bureau national de l’AFPS,
17 mai 2023

[1Nous utilisons effectivement ce terme de « déporté », violemment contesté encore hier soir par le CRIF. Salah Hamouri a été emmené de force, menotté, de sa terre natale de Jérusalem vers la France. Il s’agit bien de « déportation » au sens du droit international humanitaire, qui l’interdit formellement (https://dictionnaire-droit-humanitaire.org/content/article/2/deportation/). Le fait qu’en France ce terme soit utilisé aussi pour désigner les victimes de la barbarie nazie, emmenés de force dans les camps d’extermination, n’interdit pas de l’utiliser dans d’autres cas. Salah Hamouri a été arraché de force de sa terre natale par la puissance occupante, devrions-nous lui interdire d’utiliser le mot français qui désigne cet acte dont il a été victime ?

 

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