Amal Lahoucine, président du Syndicat des
paysans du Maroc, visite régulièrement les familles sinistrées depuis le
terrible tremblement de terre de septembre dernier. Il envoie à Solidmar le compte-rendu de sa dernière visite
"Je suis très occupé par les problèmes
des paysannes sinistrées. Elles vivent dans des camps comme des
prisonnières, dans des cellules en plastique. Elles n'ont rien à manger,
leurs cuisines sommaires en plein air enfument le ciel et leurs enfants
qui jouent dans la poussière attendent quelque chose à manger. Tout a
l'apparence d'un camp de réfugiés après une guerre. Les femmes qui sont
en grossesse sans suivi sanitaire, ne savent pas encore comment se
passera le moment de leur accouchement. Trente-six familles paysannes
pauvres vivent dans ce camp, dans une situation qui ressemble à de
l'esclavage. Elles ont perdu leur travail des champs, victimes de
survivances du féodalisme. Elles n'ont pas obtenu le droit à la
réhabilitation car elles ne sont pas propriétaires des maisons qu'elles
habitaient avant le tremblement de terre, elles ne sont pas couvertes
par le droit du travail, elles vivent dans la misère. Dans leur camp,
elles sont harcelées chaque jour par les agents des autorités qui les
menacent de les chasser de ce camp de concentration qui est pourtant
leur seul refuge. Ces femmes ont besoin de soutien, de solidarité et d'aide..!
Voilà un résumé de la situation du seul camp
que j'ai visité, non loin du barrage AOULOUZ et des domaines des
grands propriétaires fonciers."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire