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Et à la fin, c’est la droite qui gagne | |
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Par Ilyes Ramdani | |
Qui aurait pu prédire ? Quand Emmanuel Macron a prononcé la dissolution de l’Assemblée nationale, le soir du 9 juin, la droite traditionnelle s’est demandé si elle y survivrait. Le 7 juillet, elle sauvait une quarantaine de sièges en réunissant 5,4 % des suffrages exprimés. Et la voilà, début septembre, à Matignon, en attendant d’occuper les ministères de l’intérieur, de la justice ou de l’économie. C’est le jeu du « qui perd gagne », édition politique. Dans les rangs du parti Les Républicains (LR), où l’on se demandait ce qu’on allait devenir après l’accord entre Éric Ciotti et le Rassemblement national (RN), on se prépare à l’effervescence grisante de l’exercice du pouvoir. Plus seulement avec le sceau infâme de la trahison, comme Gérald Darmanin, Damien Abad ou Rachida Dati ces dernières années, mais au grand jour, avec l’assentiment du parti. Alors, LR se met en branle : une flopée de maires et de parlementaires se rêve au gouvernement, les collaborateurs peaufinent déjà leurs CV pour intégrer les cabinets, les hauts fonctionnaires proches du parti activent leurs réseaux… Privée de pouvoir depuis douze ans, la droite traditionnelle est de retour, elle dont la quasi-totalité des dirigeant·es n’a jamais été ministre (Annie Genevard, Bruno Retailleau, Olivier Marleix…). Tant pis si cela nécessite de sacrifier quelques principes et de renier quelques promesses. « Une alliance avec les macronistes ? Jamais ! », jurait-on encore mi-juillet chez LR. Et avec l’extrême droite ? Encore moins ! Le gouvernement Barnier sera pourtant, bel et bien, un gouvernement soumis au bon vouloir de Marine Le Pen. L’énième clou sur le cercueil du « cordon sanitaire ». L’aventure a pourtant l’arrière-goût de l’éphémère. Privée de majorité au Parlement, l’alliance entre le camp présidentiel et LR se noue sur des bases bancales, comme le montrent les réticences de l’ancienne majorité à y plonger. Prévu fin décembre, le vote du budget ressemble déjà à une épreuve insurmontable. Sur ce texte comme sur les autres, Marine Le Pen n’aura besoin que d’un mot à ses député·es pour que soit renversé le gouvernement Barnier. *** Non, la gauche n’est pas responsable du casse de LR à Matignon
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