Translate Traduire Traducir ترجمة

Télégrammes

La Chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Casablanca a rendu son verdict dans le procès d'Ismaïl Lghazaoui, militant de Boycott désinvestissement et sanctions (BDS) au Maroc, ce soir 10 décembre 2024. Le jeune militant a été condamné à 1 an de prison et 5000 dh d’amendes . C'est ainsi que la justice marocaine a célébré la Journée internationale des droits humains

mardi 10 décembre 2024

Au Maroc, le mouvement antinormalisation avec Israël gêne les autorités

 Camélia Echchihab, Mediapart, 9/12/2024

À Casablanca, un activiste du mouvement propalestinien Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) va être jugé pour « incitation à commettre des crimes et des délits ». Un procès dénoncé comme politique par les associations de défense des droits humains.

  (Maroc).– « Non à la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien » : tel sera le mot d’ordre mardi 10 décembre, devant le tribunal de première instance d’Aïn Sebaa. Ismaïl Lghazaoui, un activiste opposé à la « normalisation », nom de la politique menée par le régime du Maroc à l’égard d’Israël, y sera jugé pour « incitation à commettre des crimes et des délits ». Arrêté le 19 novembre dernier après avoir mené plusieurs actions dénonçant les relations entre les deux pays, ce militant du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) risque la prison. Il est déjà en détention, ses demandes de liberté provisoire ayant été rejetées. 

Derrière Ismaïl Lghazaoui, c’est toute une coalition qui se mobilise pour défendre la liberté d’expression : le Front de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation, créé à la signature des accords d’Abraham, qui ont acté le rapprochement Maroc-Israël, fin 2020. Formé par des partis, des syndicats ou encore des associations de défense des droits humains, le Front a pris beaucoup d’ampleur depuis le 7 octobre 2023. Dénonçant une normalisation « honteuse », ses rassemblements ne faiblissent pas, et ce, aux quatre coins du royaume.

Le gouvernement, lui, n’a pas l’intention de revenir sur les accords d’Abraham, qui lui ont permis d’obtenir la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis. Mais les autorités montrent des signes de crispation face à certains aspects de la protestation.

Saadia Elouallous, membre du Comité de soutien des prisonniers politiques et d’opinion, et présidente de la Fédération marocaine des droits humains, éclaire le contexte de l’arrestation d’Ismaïl Lghazaoui : « Le 25 octobre, Ismaïl a été agressé par la police, arrêté, puis rapidement relâché, alors qu’il se dirigeait vers le consulat américain de Casablanca pour manifester, en portant son keffieh. »

Tanger Med, 16 novembre 2024 : protestation filmée contre des navires de l’entreprise de transport Maersk, chargés d’équipement militaire provenant des USA ET à destination d’Israël. bds.maroc

Une vidéo le montrant en train de protester, face à la police, aurait alors circulé. « On l’y voit crier que ce n’est pas normal d’être empêché. Il dit aussi qu’il serait prêt à donner son sang pour la Palestine », détaille Saadia Elouallous, qui a eu accès à la vidéo par l’intermédiaire des avocats de l’activiste. « Ismaïl n’a pas appelé à la violence », défend-elle. Pour elle, le traitement particulièrement dur de l’activiste, auquel a été refusée la liberté en attente de son jugement, s’expliquerait par son implication sur un sujet « sensible » : la campagne #MaskOffMaersk.

Le 16 novembre dernier, Saadia Elouallous a accompagné Ismaïl Lghazaoui au port de Tanger pour réaliser une protestation filmée s’appuyant sur les révélations d’une enquête du Palestinian Youth Movement. Des navires de l’entreprise de transport et de logistique danoise Maersk, chargés d’équipement militaire provenant des États-Unis, transiteraient par le port de Tanger Med à destination d’Israël.

Des arrestations pour « faire des exemples »

Entre septembre 2023 et 2024, la flotte aurait transporté près de 23 500 tonnes de cargaison, a alerté BDS Maroc, qui détaille sur sa page Instagram : « Cette opération suit un système en deux phases : lors de la première phase, 12 vaisseaux transportent des cargaisons à travers l’Atlantique vers un port méditerranéen ; lors de la seconde phase, 5 vaisseaux basés en Méditerranée transfèrent ces cargaisons vers les ports israéliens de Haïfa ou Ashdod. » BDS Maroc a aussi salué la position de certains employés du port, qui auraient refusé de charger les bateaux à destination d’Israël. Saadia Elouallous insiste : « Ce sujet est sensible pour les autorités, car elles veulent pouvoir faire leur business tranquillement. En arrêtant un jeune comme Ismaïl, l’État veut faire un exemple. »

Le 22 décembre, la normalisation des relations Maroc-Israël marquera ses quatre ans. Le mouvement de contestation des accords d’Abraham n’a véritablement explosé que l’année dernière, avec l’embrasement du conflit à Gaza. Mais même avant cela, trois Marocains avaient déjà été condamnés pour avoir critiqué la normalisation sur les réseaux sociaux.

Saïd Boukyoud, un Marocain résidant au Qatar, avait par exemple été arrêté en juillet 2023, alors qu’il arrivait au Maroc pour des vacances. Il avait écopé de cinq ans de prison et de 40 000 dinars d’amende pour « atteinte à la personne du roi ». Les trois ont été graciés par le roi à l’occasion de la Fête du trône, en août dernier, aux côtés notamment d’autres prisonniers d’opinion comme les journalistes Omar Radi et Souleiman Raissouni.

Les manifestations antinormalisation, devenues régulières, depuis le 7 octobre, se passent généralement sans heurts… à quelques exceptions près. Mohammed Ghafri, coordinateur du Front de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation, note : « Dans la région du Souss, à chaque fois que l’on organise quelque chose, c’est tendu. » « Quoi que l’on fasse, il y a toujours des blessés. C’est une région verrouillée par les autorités », explique-t-il, en soulignant également qu’il est devenu interdit de se rassembler devant les ambassades et les consulats.

« La semaine dernière, il y a eu des violences policières à Chefchaouen ou encore à Meknès, où normalement ça se passe bien, ajoute Mohammed Ghafri. Nous n’avons pas compris pourquoi la police s’est montrée agressive avec les manifestants. »

En parallèle, depuis un an, 13 activistes du Front sont poursuivis en état de liberté pour « appel à la manifestation » et « participation à une manifestation non autorisée », alors qu’ils appelaient au boycott, rassemblés devant un magasin Carrefour, à Salé. Reportée à plusieurs reprises, l’audience devrait avoir lieu bientôt.

من الإسكندرية إلى طنجة، صوت شعوبنا عالٍ رفضاً للتواطؤ في الإبادة ودعماً لنضال الشعب الفلسطيني، والذي كان وما يزال زَاد هذه الأمة الذي يدفعها للمضي في تحقيق حلمها المنشود بتحرير فلسطين وتحقيق الحرية والكرامة والعدالة الاجتماعية لكافة شعوب المنطق
لنقف يداً واحدة، ونواصل الضغط من أجل إغلاق سفارات العدو الإسرائيلي وإنهاء جميع الاتفاقيات التطبيعية والتحالفات العسكرية-الأمنية معه، وعلى رأسها التجارة العسكرية المشينة
D'Alexandrie à Tanger, nos peuples ont exprimé leur voix en rejetant la complicité avec le génocide et en soutien à la lutte du peuple palestinien, qui a été et est toujours poussé par cette nation à poursuivre son rêve de libérer la Palestine et d'atteindre la liberté, la dignité et la justice sociale pour tous les peuples de la région.
Soyons unis et continuons de faire pression pour la fermeture des ambassades de l’ennemi israélien et la fin de tous les accords de normalisation et alliances militaro-sécuritaires avec lui, notamment le commerce militaire honteux.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire