Dans
une tribune au « Monde », le psychanalyste Gérard Miller estime qu’on a
tort de reprocher à Jean-Luc Mélenchon son absence de consigne de vote.
TRIBUNE.
Electeur non repenti de Jean-Luc Mélenchon, je sais à quelles
admonestations je dois m’attendre si je ne montre pas immédiatement
patte blanche en commençant cette tribune.
Aussi
j’annonce d’emblée que le 7 mai je voterai contre Marine Le Pen en
glissant un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne. Cela étant, maintenant
que j’ai exorcisé de mon corps tout soupçon de compromission avec
l’infâme, j’aimerais en dire un peu plus.
Tout
d’abord, je l’avoue, le futur électeur d’Emmanuel Macron que je suis
depuis le 23 avril a déjà du mal à supporter nombre de ses nouveaux
amis. Parce que Mélenchon ne s’est pas illico mis en rang, comme eux et
moi, derrière notre nouveau Goliath, voilà ces tartuffes qui claironnent
que le leader des « insoumis » serait un quasi-suppôt du fascisme. Je
ne veux pas accabler mes nouveaux amis, mais si l’indécence était une
déesse, ils seraient ses prêtres !
« Mozart de la finance »
Que
Macron soit aujourd’hui un rempart provisoire — très provisoire, hélas —
contre le Front national, je peux l’admettre puisque je vais voter pour
le leader d’En marche ! Mais à condition qu’on soit un peu lucide : en
matière de lutte contre l’extrême droite, rien, à commencer par son
programme et son passé – qui détonnent avec ceux de Mélenchon –, rien ne
plaide en faveur de l’ancien ministre de l’économie. « Quand Mélenchon
était sénateur, j’étais encore au collège », a-t-il ironisé récemment.
La
pique est amusante, mais ne donne pas l’absolution : car toutes ces
dernières années, qu’a fait de sa vie d’homme l’ex-petit collégien,
alors même que Mélenchon ne cessait de combattre l’extrême droite, y
compris à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sur des terres que tout le
monde considérait comme acquises à Marine Le Pen ?
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