Jean-François Debargue, le 11 avril 2017
« Les Sahraouis ? On s’en fout !
Ils sont inoffensifs et pacifiés
maintenant. On n’a plus qu’à attendre qu’ils s’éteignent tranquillement,
étouffés par l’aide humanitaire dans leur désert ».
Ces mots, prononcés par un fonctionnaire du Quai
d’Orsay il y a déjà quelques années, reflètent à la fois le cynisme du pays dit
des « Droits de l’homme » et l’instrumentalisation de l’aide
humanitaire.
J’ai repensé à ces propos en tenant la main d’un
vieil homme mourant sous une tente en février dernier. J’ai repensé à ces
personnes disparues depuis 10 ans de fréquentation des campements Sahraouis, à
ces enfants morts nés, à ceux emportés par la maladie, par le handicap, par
l’injustice , à tous ceux « éteint tranquillement, étouffés par
l’aide humanitaire »…
Les caravanes d’aides alimentaires continuent leurs
incessantes navettes. Les négociateurs continuent de creuser la fosse commune
du peuple Sahraoui comme on fait creuser leurs tombes aux condamnés. Vingt-six
ans qu’ils creusent, pour avoir accepté ce marché de dupe : l’arrêt des
combats contre l’organisation d’un référendum dans les neuf mois à suivre. Une
durée de gestation de l’espoir qui s’est transformée en une nouvelle génération
née dans les camps.
Les historiens mettront en avant ce calcul qui
consiste à faire en sorte qu’une absence voulue de solution politique sous anesthésie humanitaire finisse par
résoudre un problème en devenant solution finale.
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