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lundi 31 juillet 2017

Semaine solidmar, titres du 23 au 30/7/2017


Plus personne n'évoque le cas d'Imad El Attabi...



Salah Elayoubi a ajouté 2 photos.
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Plus personne n'évoque le cas d'Imad El Attabi, le militant que la version officielle présente comme étant tombé dans le coma, suite à un jet de pierre qui lui aurait fracassé le crâne.
En réalité, notre ami gît sur son lit de mort depuis son transfert subreptice de l'Hopital Mohamed V, d'Al Hoceima à l'hôpital militaire de Rabat, après avoir reçu un projectile dont tout porte à croire qu'il s'agit d'un morceau de bombe lacrymogène qui s'est profondément niché dans son cerveau.
Le Makhzen honni, manipulateur, comme à son habitude, a soustrait le corps à la famille et aux proches, leur refusant même l'accès au dossier médical, espérant cacher la sordide réalité, jusqu'à ce que la situation s'apaise dans le Rif.
Résultat de recherche d'images pour "cinq manifestants retrouvés carbonisés dans une banque à Al Hoceima"Ça nous rappelle les cinq manifestants retrouvés carbonisés dans une banque. La version officielle du régime voulait qu'ils soient entrés par effraction dans la banque pour cambriolage et y auraient bouté le feu dans lequel ils auraient péri ! Vous connaissez beaucoup de cambrioleurs qui s'immolent sur les lieux de leur larcins, alignés en rond d'oignon ?
Des sketchs comme ceux-là ne s'inventent pas !




Omar est mort alors qu'il n'avait que 16 ans.

Zakia Syouda

Hommage à Omar.
Omar est mort alors qu'il n'avait que 16 ans.
Omar est mort dans les forteresses dorées de l'Europe.
Poussé par le désespoir et par le rêve d'une vie meilleure, tu as quitté les tiens pour une aventure qui t'a coûté la vie à l'âge où tu aurais dû goûter à l'insouciance.
Les pays de cette forteresse ont failli à leur devoir. Ils ne t'ont pas protégé alors que tu n'avais que 16 ans.
Loin des tiens, dans un pays que tu ne connaissais pas, tu as rendu ton dernier souffle dans des conditions effroyables.
Juste quelques compagnons de voyage pour raconter qui tu étais et d'où tu venais.
D'ailleurs c'est à eux que revenait la lourde tâche d'annoncer ton malheureux départ à ta famille.
Ce jour-là, nous avons fait une promesse aux tiens, nous avons promis que tu aurais droit à des obsèques dans la dignité et dans le respect de tes croyances.
Animés par une foi peu commune, ils nous ont demandés de t'enterrer loin d'eux dans le seul souci de respecter les prescriptions islamique.
Hier, à la prière, ils étaient des centaines à prier pour ton âme. Parmi eux, Tes compagnons d'exil, tes compagnons de galère.
Ils nous ont suivis jusqu'au cimetière par leur propre moyen. Chargés de leur lourd sac à dos, ils nous ont suivi pour que tu puisses être entouré par ta communauté de foi avant d'être déposé dans la terre.
À côté d'eux, assis à même le sol, ton ami Ayoub se tient la tête entre les mains. Il est dépité. Ayoub est trop jeune pour t'enterrer. Il aurait besoin des bras réconfortant de sa maman pour le consoler mais elle n'est pas là.
D'ailleurs la tienne non plus n'est pas là.
Elle nous parle au téléphone, elle pleure à chaudes larmes, elle peine à croire que c'est toi qu'on enterre.
À la force de leurs bras, ils t'ont recouvert de terre, ils t'ont arrosé d'eau et se sont rassemblés autour de toi pour prier le Miséricordieux de t'offrir une meilleure place auprès de Lui, dans un paradis qui ne connaît ni passeport, ni frontière.
Omar, toi qui n'était qu'un anonyme il y a quelques jours. Nous sommes désormais liés par une histoire commune. Une histoire humaine qui commence dans le malheur mais qui se termine par une merveilleuse leçon d'humanité. Parce que toi, à travers ta courte vie ponctuée de malheur, tu nous as touché, tu nous as ému, tu nous as changé.
À toi Omar et à tous tes compagnons d'exils.

dimanche 30 juillet 2017

Pour répondre au Hirak, changement majeur dans la structure du discours


Salaheddine Lemaizi

Victoire n°1 : Le hirak concurrence le roi sur son espace médiatique
Le timing. Dans cette séquence de la « Fête du trône » le roi a été toujours maître du « temps » politique. Or cette année, il a bien été obligé de diffuser un jour avant la Fête du trône son discours pré-enregistré. En concurrence avec le Hirak, le monarque devait occuper l’espace médiatique le plus longtemps possible.

 
Victoire n°2 : Un roi sans propositions face à un Hirak revendicatif

Le ton. Ce discours est une longue série de justifications, d’accusations, de reproches, de questionnements, avec un brin de fébrilité. Certes, ce discours s’inscrit dans le style de ses récentes sorties faites de formules « chocs », sauf que cette année, les citoyens s’attendaient à des réponses, des annonces, des projets, des décisions…Même les "ultras" du régime s’attendaient à du concret, ils sont restés sur leur faim.


Victoire n°3 : Pour répondre au Hirak, changement majeur dans la structure du discours

Les thèmes. C’est la plus grande victoire symbolique du Hirak. Le discours de la "Fête du trône" est nodal dans la prise de parole publique royale durant l’année. Habituellement, ce discours-bilan est structuré autour de : Economie-social-politique-Sahara-International. Exception 2017: La situation au Rif s’est accaparée ce discours. Cette année, il s’est transformé en une réponse à cette petite crise (restons lucide) que vit le régime. En choisissant de ne pas faire de sortie réservée exclusivement au Hirak, Mohammed VI cède son MOMENT de communication politique annuelle à ce Hirak et rien que le Hirak. En soi, c’est une ENORME victoire dans ce bras de fer salutaire.

 Victoire n°4 : Un discours défensif et un mauvais choix tactique.
Sur la défensive. Ce que je retiens de ce discours ce sont ses réponses sur le déni de « l’approche sécuritaire » et sur les supposés « divisions au sein du régime ». Et sur ces deux points, Mohammed VI s’est senti obligé de faire des mises au point défensives.
Précisons une chose: Malgré ses attaques répétées contre les « acteurs politiques » ou « les nihilistes »  le style de l’actuel roi n’est finalement pas si belliqueux, en comparaison à Hassan II. Mohammed VI préfère la prudence et les mots feutrés. Or, dans ce discours, il a tenté de sortir de ses gonds pour répondre aux attaques le visant, lui et ceux qui gèrent à ses côtés le pays (El Himma, Hamouchi, Majidi, Mansouri). Dans ce jeu, il a été pris au piège. Durant ce match, sa défense était piteuse, avec un mauvais choix tactique.

Mohamed VI fait un geste qui ne suffira pas à désamorcer la crise du Rif


Le roi Mohamed VI a fait un geste, mais il n’est pas certain qu’il soit suffisant pour apaiser le brasier du Rif qui couve au Maroc depuis plus de neuf mois. Hier samedi, veille de la Fête du Trône célébrée ce dimanche, il a gracié une quarantaine d’activistes rifains emprisonnés depuis fin mai, quand l’État marocain a opté pour la répression de la révolte de cette région traditionnellement frondeuse du nord du Maroc, la plus grave sans doute depuis le « printemps arabe » à la marocaine.

Quarante, c’est moins d’un quart des 180 jeunes rifains mis en tôle ces deux derniers mois. Qui plus est ces 40 sont presque tous des seconds couteaux. Les leaders, à commencer par Nasser Zefzafi, restent en effet derrière les barreaux et en grève de la faim pour la plupart. Est-ce parce qu’ils n’ont pas voulu demander le pardon royal, qui signifie confesser sa culpabilité, ou parce que le palais n’a pas voulu leur octroyer la grâce ?
Le Conseil Consultatif des droits de l’Homme, un organisme officiel marocain qui a fait le va et vient ces derniers jours entre le palais royal et les activistes emprisonnés, doit connaître la réponse. Va-t-il d’ailleurs se remettre à la tâche rapidement ? Dans trois semaines, se présente une autre occasion pour le monarque, son 54e anniversaire, de « pardonner » aux révoltés rifains.

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