Un résumé pour ceux qui n'ont pas suivi les enchainements de ces simulacres de procès...
Le CORELSO (Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme au Sahara Occidental) avait lancé une souscription pour la défense des prisonniers politiques sahraouis qui a
permis de collecter près de 2000 €. Jean-Paul Le Marec remercie les participants et profite de ce courrier pour rappeler les péripéties de ce procès qui n'a pas encore abouti au nouveau procès.
Le procès des prisonniers politiques sahraouis (PPS) du groupe de
Gdeim Izik devant un tribunal militaire a été cassé en juillet 2016 et
renvoyé devant un tribunal civil de Rabat mais ils n'ont pas été libérés dans
l'attente de ce nouveau procès qui s'est ouvert le 26 décembre 2016 à
Rabat
Les audiences ont eu lieu de décembre 2016 à juin
2017 (près de cinquante jours d’audition).
En liaison avec chaque
audience, nous ( le CORELSO) avons organisé des rassemblements pour soutenir les prisonniers et demander
leur libération. Ce procès, que le pouvoir marocain prétendait
équitable est devenu une véritable mascarade : interruptions des avocats de
la défense pendant leurs plaidoiries allant jusqu’à l’insulte en
plein tribunal ; comparution de faux témoins (certains sont apparus plus
de six ans après les faits) ; tortionnaires admis comme témoins
; partialité manifeste de la Cour et du président du tribunal
; interrogatoires sur la base d’aveux signés sous la torture (le
Comité contre la torture de l’ONU a condamné le Maroc le 16 décembre
2016); réalisation d’expertises médicolégales truquées pour écarter
les allégations de torture sans oublier les provocations
permanentes devant le tribunal à l’égard des familles sahraouies venues
soutenir les prisonniers.
Comme l’a noté fort justement l’ACAT (Action
des chrétiens pour l’abolition de la tortue) : « Il ne se trouve
personne d’un tant soit peu honnête pour louer la qualité de la justice dans
ce procès ».
Le 16 mai, lassés par cette parodie de
procès, les prisonniers et leurs avocat(e)s français, marocains et sahraouis
ont décidé de ne plus participer à ce qu’ils ont estimé être un
simulacre de procès. Les deux avocates françaises, Mes Olfa Ouled et
IngridMetton, ont été privées de parole et expulsées de force du
tribunal par les services de sécurité (voir déclarations du barreau de
Paris,
de l’ACAT et de l’association des Avocats européens
démocrates : http://plan-paix-onu.blogspot.fr/2017/05/proces-de-gdeim-izik-le-barreau-de.html
Le 5 juin, le procès a repris et les prisonniers
y ont été amenés de force (l’un d’eux a eu le poignet cassé). A
l’audience suivante, le 15 juin, les parties civiles ont demandé
la requalification des chefs de poursuite contre les accusés en atteinte à
la sureté de l’Etat. Pour la défense, l’unique objet de cette requalification
est de « présenter les militants de l’autodétermination(…) comme des
terroristes ou des fomenteurs d’un état de guerre soutenue par des forces
obscures et, à en croire la presse, un Etat étranger.. ». Le verdict devrait
être rendu le 11 juillet.
Jean-Paul Le Marec 0633436493
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