Toujours
incarcéré dans la prison d’Oukacha et en attente de son procès, Nasser
Zefzafi a remis une lettre à son avocat, Me Mohamed Bouziane, où il
exhorte ses partisans à ce que leurs manifestations soient pacifiques.
Elle commence par des chaleureuses salutations à ses concitoyens du
Rif et de tout le Maroc, du Nord au Sud et d’Est à Ouest ainsi qu’aux
frères de la diaspora sans oublier de rendre un sublime hommage à la
« femme rurale rifaine libre et pure ».
“Les serrures tentent d’emprisonner mon corps” mais elles sont
incapables d’enfermer « la volonté, la conscience et l’espoir de
liberté », dit-il tout en rappelant que l’histoire se répète dans le Rif
avec la répression et les accusations de séparatisme.
Il parle des conditions difficiles de son incarcération, dans la prison d’Okacham dans son cachot.
Il exhorte les destinataires de sa lettre à la retenue, au non
recours à tout acte de violence, à ne pas répondre à la répression des
forces de l’ordre et à leurs provocations jusqu’à ce que toutes les
revendications économiques, culturelles et de justice sociale soient
concrétisées. « Tout jet de pierre, tout acte de violence, tout
dépassement constituerait une trahison du Hirak du Rif », écrit-il.
Zefzafi affirme sa ferme détermination à mener cette lutte légitime
des rifains jusqu’à la victoire quel que soit le prix à payer, même si
c’était sa propre vie. Je ne trahirai pas, je ne négocierai pas, même
aux dépens de ma liberté et de ma vie », a-t-il dit.
La lettre de Nasser Zefzafi n’est pas passé inaperçue. Le Makhzen,
par la voix des autorités pénitentiaires, s,est empressée de démentir
la lettre. Pourtant, l’écriture et la signature de Zefzafi ont été
confirmés par son père. C’est dire que le Makhzen panique devant cette
lettre.
Lire la lettre (arabe)
http://maroc-leaks.com/maroc-lettre-de-zefzafi-seme-zizanie-rangs-makhzen/