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jeudi 2 novembre 2017

Surfer à Dakhla, être complices d'un mensonge ?






Comment contrer le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par la puissance occupante qu'est le Maroc? En utilisant l'arme du droit.

« Encore peu fréquentée par les surfeurs malgré la grande qualité des vagues et de ses paysages, la presqu’île de Dakhla est une destination surf d’exception avec ses longues plages de sable désertiques. C’est là que se trouve notre surf camp à Dakhla. Les vagues du Sahara sont uniques et proposent des conditions de surf peu égalées dans le monde, idéales pour l’initiation et le perfectionnement en Surf et en Stand Up Paddle. » (1)
Accompagnée d’images idylliques, cette publicité pour les vacances sportives d’Océan Vagabond situe Dakhla au Maroc… Sauf qu’il ne s’agit pas du Maroc mais du Sahara Occidental, occupé par le Maroc qui y exerce une répression brutale sur la population sahraouie.
Grave problème donc pour les créateurs de rêves vacanciers : l’occupation est contraire au droit international et y collaborer - même en faisant du commerce - rend tous ceux qui y participent complices de cette violation.
Cela a été rappelé en décembre 2016  par la Cour européenne de justice dans un arrêt sur les accords d’association et de libéralisation conclus entre l’UE et le Maroc (2). Ces accords ne sont pas applicables au Sahara occidental qui bénéficie d’un statut séparé et distinct en vertu de la charte des Nations Unies et du principe d’autodétermination. Or, un traité, quel qu’il soit, ne doit ni nuire ni profiter à des tiers sans leur consentement. Donc, des accords entre l’UE et le Maroc concernant, par exemple, l’exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental, ne peuvent être conclus qu’avec l’accord du peuple sahraoui, représenté politiquement par le Front Polisario.

En conséquence, un accord commercial entre des opérateurs de voyages, de séjours sportifs ou autres et le Maroc ne sont pas valables à moins d’obtenir l’autorisation du Front Polisario qui, lui, ne surfe pas sur les textes légaux et continue à revendiquer avec détermination pacifique (plus de quarante ans déjà !) le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui par le biais d’une procédure de référendum sous l’égide des Nations Unies. Cette procédure est  refusée avec obstination par le Maroc qui profite donc de l’exploitation des ressources naturelles des territoires occupés, sans vergogne tout en terrorisant les populations par une occupation militaire et policière violente : destructions de campements, arrestations arbitraires, tortures et absence d’assistance judiciaires en prison… De multiples violations des droits humains sont dénoncées sans relâche par des observateurs et des militants pour les droits humains du monde entier mais aussi dans des rapports très documentés des Nations Unies.
Le point sur les ravages de l’occupation marocaine vient d’être établi lors de la 42eme Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (Eucoco) à Vitry-sur-Seine. (3)
A cette occasion, a été annoncé par l’avocat Me Gilles Devers le lancement de la procédure contre Transavia, compagnie néerlandaise low cost du groupe Air France/KLM, qui ouvrait ce 26 octobre la liaison Paris-Dakhla. Dans une assignation en justice déposée au tribunal de Créteil, le Front Polisario demande l’interdiction de cette desserte ainsi que 400.000 € de dommages et intérêts.
Aux surfeurs du monde entier de choisir s’ils veulent surfer sur les droits d’un peuple ou exiger de pratiquer leur passion dans le cadre d’un arrangement politique et économique respectant ces droits !
(2) Arrêt dans l’affaire C-104/16P Conseil/Front populaire pour la libération de la saguia-el-hamra et du rio de oro (Front Polisario).

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