dimanche 10 décembre 2017

Venezuela : dictature ou démocratie ? un citoyen belge témoigne


Jonas Boussifet est un jeune militant belge, engagé dans les mouvements de solidarité et des droits humains à Bruxelles. Après avoir vu des reportages sur la “répression” au Venezuela, il a décidé d’aller voir de ses propres yeux et de recueillir des témoignages. Mais en arrivant, il a découvert une réalité bien différente de celle qu’avaient présentée les médias. Dans cet entretien, nous abordons ses impressions sur le Venezuela, la propagande occidentale et ce qu’elle nous cache…

Vous avez un témoignage à contre-courant sur le Venezuela. Racontez-nous…

En fait très simplement j’y suis allé avec un regard de citoyen du monde, et pour plus précis : de citoyen européen. Et je me posais la question de savoir ce qui se passait réellement au Venezuela, j’avais entendu parler des fameux 120 morts qu’il y avaient eu sur place, les 120 morts que le gouvernement avait soi disant abattus ou laissé tuer pendant les manifestations. Et voilà, mon premier objectif était d’aller là-bas pour observer, voir ce qui s’y passait.
Et aussi dans un second temps je reconnais que c’était un objectif très naïf et très, très égoïste : en tant que photographe amateur et militant, je voulais prendre des photos des manifestations sur place. Je voulais revenir avec des clichés représentant les manifestations et la répression policière…

C’était dans le cadre de votre travail?

Non, c’était totalement personnel. Et c’est ce que j’expliquais : j’étais « déçu » à mettre entre guillemets ; parce que sur les trois semaines où j’étais là-bas, il n’y a eu que deux manifestations. Une était une mobilisation du gouvernement et l’autre une manifestation de l’opposition et qui était très, très loin de ce que de ce qu’on pouvait voir ici aux informations par rapport aux répressions et aux valeurs défendues par l’opposition. Les manifestations que j’ai vues se sont toujours déroulées dans un cadre bienveillant et où la répression policière était aux abonnés absents… les policiers étaient là pour encadrer mais il n’y a eu aucune répression telle qu’on peut voir sur nos écrans.
J’avais aussi entendu parler des fameux “cacas bambas”, le principe était de lancer des bouteilles contenant des excréments pour éviter de lancer des cocktails molotov et voilà sur le temps que je suis resté là-bas je n’ai pas pu assister aux manifestations tels que les médias mainstream la diffuse. Je n’ai pas pu prendre le cliché parfait non plus. Donc ça m’a permis de creuser et de me renseigner sur ce qui se passait là-bas. Pourquoi les informations qui étaient relayées ici étaient si tronquées ? et donc mon ambition après était de me balader dans les rues de Caracas, de Miranda de Bello Monte et d’apprendre à connaître la population.

Vous y êtes resté combien de temps et aussi à quelle période ?

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