- 09 Déc 2017
Jonas Boussifet est un jeune militant
belge, engagé dans les mouvements de solidarité et des droits humains à
Bruxelles. Après avoir vu des reportages sur la “répression” au
Venezuela, il a décidé d’aller voir de ses propres yeux et de recueillir
des témoignages. Mais en arrivant, il a découvert une réalité bien
différente de celle qu’avaient présentée les médias. Dans cet entretien,
nous abordons ses impressions sur le Venezuela, la propagande
occidentale et ce qu’elle nous cache…
Vous avez un témoignage à contre-courant sur le Venezuela. Racontez-nous…
En fait très simplement j’y suis allé avec un regard de citoyen du
monde, et pour plus précis : de citoyen européen. Et je me posais la
question de savoir ce qui se passait réellement au Venezuela, j’avais
entendu parler des fameux 120 morts qu’il y avaient eu sur place, les
120 morts que le gouvernement avait soi disant abattus ou laissé tuer
pendant les manifestations. Et voilà, mon premier objectif était d’aller
là-bas pour observer, voir ce qui s’y passait.
Et aussi dans un second temps je reconnais que c’était un objectif
très naïf et très, très égoïste : en tant que photographe amateur et
militant, je voulais prendre des photos des manifestations sur place. Je
voulais revenir avec des clichés représentant les manifestations et la
répression policière…
C’était dans le cadre de votre travail?
Non, c’était totalement personnel. Et c’est ce que j’expliquais :
j’étais « déçu » à mettre entre guillemets ; parce que sur les trois
semaines où j’étais là-bas, il n’y a eu que deux manifestations. Une
était une mobilisation du gouvernement et l’autre une manifestation de
l’opposition et qui était très, très loin de ce que de ce qu’on pouvait
voir ici aux informations par rapport aux répressions et aux valeurs
défendues par l’opposition. Les manifestations que j’ai vues se sont
toujours déroulées dans un cadre bienveillant et où la répression
policière était aux abonnés absents… les policiers étaient là pour
encadrer mais il n’y a eu aucune répression telle qu’on peut voir sur
nos écrans.
J’avais aussi entendu parler des fameux “cacas bambas”, le principe
était de lancer des bouteilles contenant des excréments pour éviter de
lancer des cocktails molotov et voilà sur le temps que je suis resté
là-bas je n’ai pas pu assister aux manifestations tels que les médias
mainstream la diffuse. Je n’ai pas pu prendre le cliché parfait non
plus. Donc ça m’a permis de creuser et de me renseigner sur ce qui se
passait là-bas. Pourquoi les informations qui étaient relayées ici
étaient si tronquées ? et donc mon ambition après était de me balader
dans les rues de Caracas, de Miranda de Bello Monte et d’apprendre à
connaître la population.
Vous y êtes resté combien de temps et aussi à quelle période ?
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