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mardi 4 décembre 2018

L’Assemblée nationale française améliore la prise en charge santé des chibanis



La mesure votée concerne 330 000 pensionnés, dont 240 000 résident au Maghreb, principalement en Algérie, au Maroc et en Tunisie.
Le Monde avec AFP  29 /12/ 2018 à 12h25 -


Des chibanis à la cour d’appel de Paris le 31 janvier 2018, après avoir gagné leur procès contre la SNCF pour discrimination.
Des chibanis à la cour d’appel de Paris le 31 janvier 2018, après avoir gagné leur procès contre la SNCF pour discrimination. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
L’Assemblée nationale a voté mercredi 28 novembre une extension de la prise en charge des frais de santé des chibanis, ces immigrés du Maghreb qui ont travaillé en France pendant des dizaines d’années avant, pour certains, de retourner dans leur pays. Cet amendement gouvernemental s’inscrit dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale qui a été adopté en seconde lecture dans la soirée par l’Assemblée nationale par 39 voix contre 24.
Le texte, porté par la ministre de la santé, Agnès Buzyn, va maintenant retourner au Sénat en nouvelle lecture jeudi, avant sa lecture définitive programmée à l’Assemblée lundi 3 décembre. Le rapporteur du texte, Olivier Véran (La République en marche, LRM), a salué dans l’Hémicycle le vote de l’amendement chibanis comme « une avancée extrêmement importante ».

« Les cheveux blancs »

« Ceux qu’on appelle “les cheveux blancs” sont venus en France dans les années 1960-1970. Ils ont effectué des métiers pour lesquelles la France avait besoin d’eux et, après toute une vie de labeur, ont exprimé le souhait de pouvoir rentrer chez eux », a-t-il rappelé. Mais « ils étaient jusqu’ici traités distinctement de tous les autres, ce qui n’était pas normal », a souligné l’élu, citant l’obligation qui leur était faite de résider sur le territoire français pour bénéficier de la couverture santé.
L’amendement adopté vise « à étendre la prise en charge des frais de santé des pensionnés résidant à l’étranger et ayant travaillé plus de quinze ans en France lorsqu’ils sont soignés lors de leur séjour temporaire en France ». « Dans ce cas, la France prendra en charge unilatéralement les soins de ces personnes », a expliqué la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé, Christelle Dubos. « Cet amendement permet également de rétablir la prise en charge des enfants mineurs de ces pensionnés », a-t-elle précisé.
Quelque 750 000 personnes titulaires d’une pension vieillesse française et pouvant justifier de quinze ans de cotisations résident aujourd’hui en dehors de la France. Parmi eux, 420 000, installés dans l’Union européenne, sont déjà couverts. La mesure votée concerne les 330 000 pensionnés restants, dont 240 000 résident au Maghreb, principalement en Algérie, au Maroc et en Tunisie, a précisé Mme Dubos.
 

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