La dissolution n’est pas la solution, la culture reste la solution ». C’est la devise de la campagne de soutien lancée le 23 janvier sur Facebook, pour dénoncer la dissolution de l’association Racines,
prononcée le 26 décembre dernier par le tribunal civil de première
instance de Casablanca.
Une décision qui fait suite au tournage de
l’émission « 1 dîner, 2 cons » dans ses locaux. « Cette décision
judiciaire agit comme une épée de Damoclès sur la liberté associative au
Maroc, mettant en évidence les contradictions entre le discours
dominant et la réalité du terrain. Elle risque encore plus d’amplifier
les clivages au sein de la société marocaine, là où le besoin urgent est
celui de se concentrer sur l’émancipation des citoyens, les services
publics, la reddition des comptes, la lutte contre les radicalismes », peut-on lire sur la page « Solidaires avec Racines ».
On peut également y voir des portraits, réalisés entre autres, par le photographe Fayssal Zaoui, de personnes portant des pancartes avec l’inscription « Je soutiens Racines » écrite plusieurs langues.
https://telquel.ma/2019/01/24/dissoute-lassociation-racines...
https://telquel.ma/2019/01/24/dissoute-lassociation-racines...
« Nous avons reçu pas de mal de témoignages de soutien et de
photos de la part de nos amis, mais aussi de la part d’associations en
Europe, en Afrique et ailleurs », nous confie Aadel Essaadani, co-fondateur de l’association née en 2010. « Au
total, nous avons 200 photos réalisées entre autres, par Fayssal Zaoui
sur son initiative personnelle. Comme il a un studio, il a décidé de
l’ouvrir à ceux qui veulent venir se prendre en photo pour exprimer leur
soutien à Racines », poursuit l’acteur associatif.
Plusieurs personnes ont également changé leurs photos de profil sur
Facebook, avec l’outil Picture Frame, pour signifier leur soutien à
l’association. Mais ce n’est pas tout.
Une pétition en cours
Un appel de soutien, lancé par le journaliste et chercheur en
sociologie politique Mohamed Sammouni et l’ancien secrétaire général de
l’association ATTAC Youssef Mezzi, a déjà récolté plus de 200
signatures. Parmi les signataires, on retrouve de « jolis noms » comme
l’intellectuel américain Noam Chomsky, l’acteur et réalisateur français
Mathieu Kassovitz ou encore les écrivains marocains Leila Slimani et
Fouad Laroui. L’appel n’a pas encore été rendu public. « Cet appel va se transformer en pétition que nous allons rendre public la semaine prochaine sur la page de soutien », explique Aadel Essaadani.
« Il s’agit de liberté d’expression et d’association. Beaucoup
ont donc voulu s’associer à nous. Cela va au-delà de Racines. Peut-être
qu’il y aura un avant et un après. Si on perd cette bataille, on fera un
grand pas en arrière », poursuit-il.
La semaine dernière déjà, plusieurs ONG nationales et internationales
ont condamné la décision de dissolution de l’association marocaine.
« Les autorités marocaines devraient renoncer immédiatement à
dissoudre l’association culturelle Racines à cause d’un talk-show
critique qu’elle a hébergé, ont déclaré aujourd’hui Human Rights Watch
et Amnesty International. Racines a été ciblée parce qu’un épisode de
l’émission « 1 Dîner 2 Cons » avait été enregistré dans ses locaux à
Casablanca, le 5 août 2018. Ahmed Benchemsi, de Human Rights Watch,
était l’un des six participants invités à commenter l’actualité
marocaine, lors de cet épisode qui a été posté sur YouTube le 24 août.
Pendant l’émission, des invités ont critiqué les discours et la
politique du roi Mohammed VI, dans un contexte d’intensification de la
répression policière des manifestations de rue. L’épisode a réalisé plus
d’un demi-million de vues », rappellent Amnesty International et Human Rights Watch dans un communiqué conjoint, diffusé le 18 janvier dernier.
« Pas question de mourir »
« La décision de dissoudre Racines est un mauvais coup,
manifestement destiné à intimider les critiques et les réduire au
silence. Personne ne devrait être puni pour avoir exprimé ses opinions
pacifiquement ou critiqué les institutions. Si les autorités marocaines
prennent au sérieux leurs engagements constitutionnels et internationaux
à garantir la liberté d’expression et d’association, elles devraient
renoncer immédiatement à fermer Racines », a déclaré Heba Morayef, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
De son côté, l’association Racines ne compte pas baisser les bras. « Nous
sommes une équipe très soudée. Aujourd’hui, l’appel est suspensif. Nous
en avons reçu la notification avant-hier. Nous allons voir notre avocat
lundi pour déposer mardi l’appel », nous fait savoir Aadel Essaadani.
En attendant, « nous poursuivons nos activités puisque la loi
nous y autorise. Il n’est pas question de mourir. Nous continuons nos
actions. Je crois qu’on est bons dans l’adversité. Nous faisons de la
résistance. Sinon, nous ne pourrons même plus ouvrir nos gueules, notre
métier repose sur ça. C’est comme ça », conclut l’acteur associatif.
https://telquel.ma/2019/01/24/dissoute-lassociation-racines...
https://telquel.ma/2019/01/24/dissoute-lassociation-racines...
Appel à solidarité suite
à la décision de dissolution de Racines
L’association Racines a été dissoute,
suite à une plainte du parquet général à la demande du ministère de
l’intérieur, par le biais du gouverneur de Casablanca-Anfa.
La décision de dissolution a été
prononcée par le tribunal civil de 1ère instance de Casablanca le 26 décembre
2018.
Cette décision judiciaire agit comme une
épée de Damoclès sur la liberté associative au Maroc, mettant en évidence les
contradictions entre le discours dominant et la réalité du terrain. Elle risque
encore plus d’amplifier les clivages au sein de la société marocaine, là où le
besoin urgent est celui de se concentrer sur l’émancipation des citoyens, les
services publics, la reddition des comptes, la lutte contre les radicalismes…
Ce texte est un appel à soutenir les
libertés d’expression et d’association pour que la société civile marocaine,
dans sa diversité, puisse exercer sereinement son rôle constitutionnel de
contre pouvoir démocratique et de redditon des comptes. .
Parce qu’une des conditions d’existence
de la démocratie est la liberté d’expression et d’association, la dissolution
de Racines est inquiétante à plusieurs égards. Elle laisse augurer des
lendemains incertains pour la société civile marocaine, suivant davantage une
voie liberticide, là où l’accent devrait être mis sur les valeurs universelles
de libertés fondamentales - notamment la liberté d’expression - et
d’émancipation des citoyens, présentes dans la Constitution marocaine et dans
les traités internationaux ratifiés par le Maroc.
Nom et prénom
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Organisation ou
Profession
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Pays
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Fressard Marie-Jo
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retraitée
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