samedi 23 mars 2019

Maroc, Midelt : le deuxième jugement du détenu politique Said Oba Mimoun le 28/03/2019


Pièces jointes 22/3/2019



Maroc, Midelt : le deuxième jugement du détenu politique Said Oba Mimoun le 28/03/2019



Qui est le détenu politique Said Oba Mimoun ?

D'où vient-il ?

Son ancêtre Ayad, fondateur de la ville antique, douar Sidi Ayad, est découvreur de la mine d’or à Ahouli au 17ième siècle. Il a fondé la ville, la Zawiya, l’ancienne école et a exploité la mine.

Tout l’or qu’avait accumulé pendant un an de travail, grâce à ses ouvriers/esclaves, a été volé par l’un des Sultans du Maroc. Selon l’histoire circulant au sein des paysans, un sultan1 aurait demandé à Sidi Ayad de collecter le produit en or pendant une année entière, une énorme quantité d’or. Le sultan avait besoin de cette quantité d’or pour la construction de la route entre Meknès et Fès. L’armée du sultan était venue pour récupérer l’or, mais Sidi Ayad est mort et l'or a disparu. Sa famille avait quitté le lieu après avoir  installé un sanctuaire pour lui rendre visite, et pour chercher l’or perdu/volé.
 Sidi Ayad, l'ancêtre de Said Oba Mimoun qui avait fondé la ville antique dans une zone stratégique de la vallée, est devenu riche après la découverte de la mine d’or, mais tout l’or recueilli pendant un an fut volé par le sultan  et sa ville fut détruite. Les membres de sa famille sont devenus nomades et tombés en conflit avec les tribus voisines. Des guerres ont été éclaté à cause des frontières, source de conflit entre  tribus.

 Le conflit de la question des frontières, déclenché par décision administrative imposée par l'État en 2012 qui l’approuvait, et la lutte des paysan-nes de Sidi Ayad pour  récupérer les 10 000 hectares qu'ils avaient perdus est déclenchée.
Son grand-père, le dernier de ses ancêtres, à la fin du 19ième, est le leadeur défenseur du territoire de la tribu Sidi Ayad. Il a été soumis à la torture au cours de sa vie et a été maintes fois arrêté, traîné sur le dos, les mains ficelées et tiré par un cheval. Il est toujours sur le point de se battre contre ses ennemis, les autres tribus, pour le droit à la terre. Le militant Said Oba Mimoun lutte dans l’esprit de son ancêtre Sidi Ayad.

Sa vie :

Said Oba Mimoun est né en 1986. Privé d'école comme tout les enfants de Sidi Ayad, il n'a pas terminé ses études,il les a arrêtées ses études en première année du secondaire, branche scientifique, trèsqu'il fût intelligent et d'un niveau supérieur en mathématiques. Il s'est marié et a trois enfants.
Il a travaillé très tôt dans le secteur de la construction de bâtiments et a appris la technique de l'électricité en bâtiment. Il a fondé une petite entreprise et a travaillé avec des grandes entreprises en maintenance dans plusieurs villes du Maroc.
En 2012, il avait organisé les manifestations des paysan-nes de Sidi Ayad contre la décision administrative menée par l'État pour occuper leurs terres collectives et a été opprimé à cause de ses manifestations, où un paysan a été arrêté. Il a conduit la lutte des paysan-nes contre l’occupation de 4500 hectares de leurs terres par le projet Noor 4.
Depuis cet événement il est attaché à la question de la terre et a fondé l’association de développement agricole des paysan-nes de Sidi Ayad, pour mieux s’organiser.
En décembre 2016, il s’est intégré au sein du Syndicat Paysan et chargé du dossier foncier. Depuis lors il est contrôlé par l'État et s'efforce de prouver l'identité des paysans de Sidi Ayad en tant qu'habitants autochtones appartenant à la tribu des Ait Marghad.
Il est devenu l’esprit conscient des paysan-nes de Sidi Ayad et parmi ses paysans, y compris ses frères, il est le seul à avoir une culture qui a peut-être dépassé son niveau d’études. J'ai toujours pensé qu'il était passé par l'université.
Trésorier adjoint du bureau régional du Syndicat Paysan de Midelt. Le dossier de Sidi Ayyad, qui portait avec lui est l'axe de la lutte syndicale paysanne à Midetl où il a pu obtenir un consensus des paysan-nes autour de lui. Ils avaient participé au sit-in national du Syndicat Paysan le 28/12/2017 devant le parlement, symbole de la lutte syndicale de Sidi Ayad à la lumière du retard des autorités régionales.
Il avait déjà organisé plusieurs manifestations, des sit-in, des marches populaires et des rassemblements au nom du Syndicat Paysan en 2017 pour défendre ce dossier, et a contribué à plusieurs réunions syndicales nationales à Midelt sur la question de la terre.
La participation des paysan-nes de Sidi Ayad au sit-in nationale devant le parlement et le Conseil national au siège régional de l'UMT, à Rabat le 28/12/2017, est importante, le nombre des paysans a atteint les 32 participants. Après cet énorme événement dans la vie du Syndicat Paysan, les manifestants de Tamtatouchte ont été attaqués et 12 paysan-nes ont été arrêtés, poursuivis et condamnés, dont le détenu politique Zaid Tkriout, secrétaire général provincial du Syndicat Paysan à Tinghir.
Saïd a participé à plusieurs manifestations de protestation, de mutilation et d'ingérence en faveur des détenus politiques de Tamtatouchte. 
Il a assisté à l'audience en appel des détenus au tribunal d’Ouarzazate, représentant le Syndicat Paysan comme membre du comité administratif. Après la décision du jugement approuvant le même procès de condamnation, il a contacté le juge, le responsable du corps, se demandant pourquoi cette fausse décision, le juge a répondu : Je ne suis qu’un exécuteur des ordres. Il a maintes fois déclaré cette position du juge au cours des activités syndicales.
Afin de limiter son mouvement qui a perturbé les autorités de Midelt et l'opportunisme au sein du Syndicat Paysan, un complot a été lancé contre lui par la mafia de la carrière. Il possédait une carrière suite à un contrat avec la commune de Mebladane et un employé de l'agence des bassins hydrographiques l'accusa de l'avoir insulté le 18/04/2018 avec de faux témoins de la mafia des carrières et il fut condamné à 4 mois de prison ferme, ce fut son premier procès à cause de sa lutte pour le droit des paysan-nes de Sidi Ayad à la terre.
Au cours de son arrestation, il s'est montré audacieux avec le procureur lors d'une question à son adjoint pour la vraie raison de son arrestation, qui a répondu : Vous êtes opposé au projet du Roi.
Après sa sortie de prison, il a été menacé à plusieurs reprises par les autorités, la gendarmerie et le parquet pour avoir exercé des représailles à son encontre.
Il a déclaré ces incidents lors de plusieurs réunions et activités syndicales.
Son affaire a été entachée par les luttes du Syndicat Paysan pour la libération des détenus de Tamtatouchte, jusqu'à ce qu'il pense que nous avons négligé son dossier. À plusieurs reprises il m’avait signalé cette suggestion.
Et, peut-être que sa récente arrestation donnera au Syndicat Paysan la bonne foi de ses militants à son égard ! Bien que certains opportunistes se laissent influencer.
Il a trouvé dans le Syndicat Paysan un vaste stade pour développer ses capacités de combat et bien qu'il n'ait pas participé au premier congrès du Syndicat Paysan ainsi que ses camarades paysan-nes où il est détenu, les paysan-nes de Sidi Ayad ont été absents.
Il a participé à plusieurs activités et en premier lieu à la cérémonie de l’accueil du Détenu politique Zaid Takrayout le 11/01/2019 à Tinghir et a été honoré comme détenu politique.
Il a participé à plusieurs activités  organisées en coordination avec l'Association Attac Maroc à Agadir, à Beni Mellal, et à Sidi Ayad.
Il a organisé le sit-in ouvert des paysan-nes de Sidi Ayad du 22 février 2019 au 10 mars 2019 pour leur droit à la terre. Il a pleuré lors de l’arrêt de cet événement, levé par une décision des paysan-nes. Il connaît la manœuvre des autorités et leurs fausses promesses, mais il a obéi à la décision de la majorité, malgré son incapacité à croire les fausses promesses de l'État.
Il a participé à la tente des femmes paysannes à Tamtatouchte, à l’occasion de 8 mars, organisée par le Syndicat Paysan les 15, 16 et 17 mars 2019 et portant le dossier de Sidi Ayad.
Le matin du 18 mars 2019 à 10:20, en se préparant à l’organisation de l’assemblée générale des paysan-nes, au siège de leur association, qu'il avait fondée conformément à la loi fondamentale, pour la fondation du bureau local syndical de Sidi Ayad, sur la base de ses convictions démocratiques en faveur de la participation des paysan-nes au prétendu dialogue avec les autorités provinciales de Midelt et avec le Comité préparatoire des paysan-nes,  surpris par l’offensive des autorités.
Le chef Caid, représentant des autorités aux communautés d’Ait Oufla, avec deux gendarmes et des agents de la force de répression s’attaquaient au siège pour tenter de l’arrêter. Ainsi, le dirigeant, le chef Caid, a déclenché sa chute et a prétendu avoir été battu par le détenu politique Said Oba Mimoun.
La résurrection des autorités et de la gendarmerie de Midelt, qui a mobilisé toutes ses forces pour l'arrêter à 16H, dans l'attente de l'arrivée de membres du bureau national qui souhaitent également les arrêter.
Les manifestations : sit-in et marches des paysan-nes ont été relancés dans les rues de Midelt lors de son arrestation par les gendarmes et après la décision du procureur de le mettre à la prison de Midelt le 19/03/2019 par des accusations lourdes : dossier 1131/2101/2019 insultant un fonctionnaire et violences à son encontre pendant et en raison de ses devoirs, crime de désobéissance,  premier jugement le 21/03/2019 et la seconde le 28/03/2019.
La lutte continue pour leur droit à la terre
Vidéos des manifestations :


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