Par Lahoucine Amal, Secrétaire général du Syndicat Paysan,Agadir le 22/03/2019
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22/3/2019
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Maroc, Midelt : le deuxième jugement du détenu politique Said Oba Mimoun le 28/03/2019
Qui est le détenu politique Said Oba Mimoun ?
D'où vient-il ?
Son ancêtre Ayad, fondateur de la ville antique, douar
Sidi Ayad, est découvreur de la mine d’or à Ahouli au 17ième siècle. Il a fondé la ville, la Zawiya, l’ancienne école et a exploité la mine.
Tout
l’or qu’avait accumulé pendant un an de travail, grâce à ses
ouvriers/esclaves, a été volé par l’un des Sultans du Maroc. Selon
l’histoire circulant au sein des paysans, un sultan1 aurait demandé à
Sidi Ayad de collecter le produit en or pendant une année entière, une énorme quantité d’or. Le sultan avait besoin de
cette quantité d’or pour la construction de la route entre Meknès et
Fès. L’armée du sultan était venue pour
récupérer l’or, mais Sidi Ayad est mort et l'or a disparu. Sa famille
avait quitté le lieu après avoir installé un sanctuaire pour lui rendre
visite, et pour chercher l’or perdu/volé.
Sidi Ayad, l'ancêtre de Said Oba Mimoun qui avait fondé la ville antique dans une zone
stratégique de la vallée, est
devenu riche après la découverte de la mine d’or, mais tout l’or recueilli pendant un an fut volé par le sultan et sa ville fut détruite. Les membres de sa famille sont
devenus nomades et tombés en conflit avec les tribus voisines.
Des guerres ont été éclaté à cause des frontières, source de
conflit entre tribus.
Le conflit de la question des frontières, déclenché par décision administrative imposée par l'État en 2012 qui l’approuvait, et la lutte des paysan-nes de Sidi Ayad pour récupérer les 10 000 hectares qu'ils avaient perdus est déclenchée.
Son grand-père, le dernier de ses ancêtres, à la fin du 19ième,
est le leadeur défenseur du territoire de la tribu Sidi Ayad. Il a été
soumis à la torture au cours de sa vie et a été maintes fois arrêté, traîné sur le dos, les mains ficelées et tiré par un cheval. Il
est toujours sur le point de se battre contre ses ennemis, les autres
tribus, pour le droit à la terre. Le militant Said Oba Mimoun lutte dans l’esprit de son ancêtre Sidi Ayad.
Sa vie :
Said
Oba Mimoun est né en 1986. Privé d'école comme tout les enfants de Sidi Ayad, il n'a pas terminé ses études,il les a arrêtées ses études
en première année du secondaire, branche scientifique, trèsqu'il fût
intelligent et d'un niveau supérieur en mathématiques. Il s'est marié et a trois
enfants.
Il
a travaillé très tôt dans le secteur de la construction de bâtiments et
a appris la technique de l'électricité en bâtiment. Il a fondé une
petite entreprise et a travaillé avec des grandes entreprises en
maintenance dans plusieurs villes du Maroc.
En
2012, il avait organisé les manifestations des paysan-nes de Sidi Ayad
contre la décision administrative menée par l'État pour occuper leurs
terres collectives et a été opprimé à cause de ses manifestations, où un
paysan a été arrêté. Il a conduit la lutte des paysan-nes contre
l’occupation de 4500 hectares de leurs terres par le projet Noor 4.
Depuis
cet événement il est attaché à la question de la terre et a fondé
l’association de développement agricole des paysan-nes de Sidi Ayad,
pour mieux s’organiser.
En
décembre 2016, il s’est intégré au sein du Syndicat Paysan et chargé du
dossier foncier. Depuis lors il est contrôlé par l'État et s'efforce
de prouver l'identité des paysans de Sidi Ayad en tant qu'habitants
autochtones appartenant à la tribu des Ait Marghad.
Il
est devenu l’esprit conscient des paysan-nes de Sidi Ayad et parmi ses
paysans, y compris ses frères, il est le seul à avoir une culture qui a
peut-être dépassé son niveau d’études. J'ai toujours pensé qu'il était
passé par l'université.
Trésorier
adjoint du bureau régional du Syndicat Paysan de Midelt. Le dossier de
Sidi Ayyad, qui portait avec lui est l'axe de la lutte syndicale
paysanne à Midetl où il a pu obtenir un consensus des paysan-nes autour
de lui. Ils avaient participé au sit-in national du Syndicat Paysan
le 28/12/2017 devant le parlement, symbole de la lutte syndicale de Sidi
Ayad à la lumière du retard des autorités régionales.
Il avait déjà organisé plusieurs manifestations, des sit-in, des marches
populaires et des rassemblements au nom du Syndicat Paysan en 2017 pour
défendre ce dossier, et a contribué à plusieurs réunions syndicales
nationales à Midelt sur la question de la terre.
La
participation des paysan-nes de Sidi Ayad au sit-in nationale devant le
parlement et le Conseil national au siège régional de l'UMT, à Rabat le
28/12/2017, est importante, le nombre des paysans a atteint
les 32 participants. Après cet énorme événement dans la vie du Syndicat Paysan,
les manifestants de Tamtatouchte ont été attaqués et 12 paysan-nes ont
été arrêtés, poursuivis et condamnés, dont le détenu politique Zaid
Tkriout, secrétaire général provincial du Syndicat Paysan à Tinghir.
Saïd a participé à plusieurs manifestations de protestation, de mutilation et
d'ingérence en faveur des détenus politiques de Tamtatouchte.
Il a assisté à l'audience en appel des détenus au tribunal d’Ouarzazate,
représentant le Syndicat Paysan comme membre du comité administratif.
Après la décision du jugement approuvant le même procès de condamnation,
il a contacté le juge, le responsable du corps, se demandant pourquoi
cette fausse décision, le juge a répondu : Je ne suis qu’un exécuteur
des ordres. Il a maintes fois déclaré cette position du juge au cours des
activités syndicales.
Afin
de limiter son mouvement qui a perturbé les autorités de Midelt et
l'opportunisme au sein du Syndicat Paysan, un complot a été lancé contre
lui par la mafia de la carrière. Il possédait une carrière suite à un
contrat avec la commune de Mebladane et un employé de l'agence des
bassins hydrographiques l'accusa de l'avoir insulté le 18/04/2018 avec
de faux témoins de la mafia des carrières et il fut condamné à 4 mois de
prison ferme, ce fut son premier procès à cause de sa lutte pour le droit des
paysan-nes de Sidi Ayad à la terre.
Au
cours de son arrestation, il s'est montré audacieux avec le procureur lors d'une
question à son adjoint pour la vraie raison de son arrestation, qui a
répondu : Vous êtes opposé au projet du Roi.
Après
sa sortie de prison, il a été menacé à plusieurs reprises par les
autorités, la gendarmerie et le parquet pour avoir exercé des
représailles à son encontre.
Il a déclaré ces incidents lors de plusieurs réunions et activités syndicales.
Son
affaire a été entachée par les luttes du Syndicat Paysan pour la
libération des détenus de Tamtatouchte, jusqu'à ce qu'il pense que nous
avons négligé son dossier. À plusieurs reprises il m’avait signalé cette
suggestion.
Et,
peut-être que sa récente arrestation donnera au Syndicat Paysan la
bonne foi de ses militants à son égard ! Bien que certains opportunistes
se laissent influencer.
Il a trouvé dans le Syndicat Paysan un vaste stade pour développer ses
capacités de combat et bien qu'il n'ait pas participé au premier
congrès du Syndicat Paysan ainsi que ses camarades paysan-nes où il est
détenu, les paysan-nes de Sidi Ayad ont été absents.
Il a participé à plusieurs activités et en premier lieu à la cérémonie de l’accueil
du Détenu politique Zaid Takrayout le 11/01/2019 à Tinghir et a été
honoré comme détenu politique.
Il a participé à plusieurs activités organisées en coordination avec
l'Association Attac Maroc à Agadir, à Beni Mellal, et à Sidi Ayad.
Il a organisé le sit-in ouvert des paysan-nes de Sidi Ayad du 22 février
2019 au 10 mars 2019 pour leur droit à la terre. Il a pleuré lors de
l’arrêt de cet événement, levé par une décision des
paysan-nes. Il connaît la manœuvre des autorités et leurs fausses
promesses, mais il a obéi à la décision de la majorité, malgré son
incapacité à croire les fausses promesses de l'État.
Il a participé à la tente des femmes paysannes à Tamtatouchte, à l’occasion
de 8 mars, organisée par le Syndicat Paysan les 15, 16 et 17 mars 2019
et portant le dossier de Sidi Ayad.
Le
matin du 18 mars 2019 à 10:20, en se préparant à l’organisation de
l’assemblée générale des paysan-nes, au siège de leur association, qu'il
avait fondée conformément à la loi fondamentale, pour la fondation du
bureau local syndical de Sidi Ayad, sur la base de ses convictions
démocratiques en faveur de la participation des paysan-nes au prétendu
dialogue avec les autorités provinciales de Midelt et avec le Comité
préparatoire des paysan-nes, surpris par l’offensive des autorités.
Le
chef Caid, représentant des autorités aux communautés d’Ait Oufla, avec
deux gendarmes et des agents de la force de répression s’attaquaient au
siège pour tenter de l’arrêter. Ainsi, le dirigeant, le chef Caid, a
déclenché sa chute et a prétendu avoir été battu par le détenu politique Said Oba Mimoun.
La
résurrection des autorités et de la gendarmerie de Midelt, qui a
mobilisé toutes ses forces pour l'arrêter à 16H, dans l'attente de
l'arrivée de membres du bureau national qui souhaitent également les
arrêter.
Les
manifestations : sit-in et marches des paysan-nes ont été relancés
dans les rues de Midelt lors de son arrestation par les gendarmes et
après la décision du procureur de le mettre à la
prison de Midelt le 19/03/2019 par des accusations lourdes : dossier
1131/2101/2019 insultant un fonctionnaire et violences à son encontre
pendant et en raison de ses devoirs, crime de désobéissance, premier jugement le 21/03/2019 et la seconde le
28/03/2019.
La lutte continue pour leur droit à la terre
Vidéos des manifestations :
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