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mercredi 31 juillet 2019

«Il y a actuellement au Maroc 527 prisonniers politiques, 7 disparitions forcées, 30 dénonciations pour torture»





Aziz Rhali, président de l'AMDH/ Francisco Peregil. El Pais
Selon le président de la principale ONG des droits humains au Maroc dans une interview avec le journal El Pais, il y a actuellement au Maroc 527 prisonniers politiques, 7 disparitions forcées, 30 dénonciations pour torture et 83 600 prisonniers. 
Aziz Rhali est le président de la plus grande ONG du Maroc, l'Association marocaine des droits de l'homme. (AMDH). Conscient du fait que ces jours-ci, alors que l'on célèbre le 20ème anniversaire de l'arrivée au trône de Mohamed VI, de nombreux journalistes lui ont demandé de faire le bilan, Rhali a préparé une série de données. Il explique que la ligne qui pourrait être utilisée pour tracer l'avance dans ce domaine n'est pas une flèche vers le haut mais une sorte de montagnes russes irrégulières.

mardi 30 juillet 2019

Hirak : Gracié par le roi, un militant de nouveau inquiété par la justice

Hirak : Gracié par le roi, un militant de nouveau inquiété par la justice
Source : Lesinfos.ma
27/07/2019 11:00


Ayant bénéficié d’une grâce royale il y a quelques mois, aujourd’hui il est à nouveau accusé d'incitation contre l'unité territoriale, et ce pour avoir brandi le drapeau rifain. Jamal Mouna sera jugé dans quelques semaines.    



Ce jeudi, dans sa demeure nichée à Al Hoceima, le militant rifain Jamal Mouna, âgé 39 ans, a été interpellé par la police ainsi que la gendarmerie locale. Selon ses dires, il demeurera 24h détenu dans le quartier général des autorités locales d’Imzouren, à quelques kilomètres au sud d’Al Hoceima, confie-t-il à l’agence de presse espagnole EFE.
Le militant qui avait fait plusieurs grèves de la faim en prison est accusé «d’incitation contre l'unité territoriale du Royaume». Ces accusations reposent sur sa participation dimanche dernier à un rassemblement près d’Imzouren, commémorant le 98ème anniversaire de la bataille d'Anoual, qui avait détonné le 22 juillet 1921, précise-t-il à EFE. Dans ce sens, la justice qui l’accuse d’avoir participé à une manifestation non-autorisée et d’avoir inciter d’autres à manifester, a décidé de le poursuivre, tout en le plaçant en liberté conditionnelle.
En 2017, Jamal Mouna avait justement été condamné à deux ans de prison pour avoir participé à des manifestations dans la ville d’Al Hoceima. Son cas sera jugé par le tribunal de première instance d’Al Hoceima le 12 septembre prochain.
Pour rappel, 107 détenus impliqués dans le cadre des évènements d’Al Hoceima et de Jerada, ainsi que 11 détenus ayant été condamnés dans des affaires liées à l’extrémisme religieux ou au terrorisme avaient bénéficié d’une grâce royale à l’occasion de l’Aïd Al-fitr. Selon l’association Tafra 63 détenus liés aux évènements d’Al Hoceima seraient toujours en prison.
 

Maroc : « Interdit de conférences académiques, censuré, diffamé, je vis sous la pression permanente de la police politique »









Communiqué de Maâti Monjib, historien, politologue marocain, journaliste et défenseur des droits de l’Homme. En, mai dernier, Mediapart soutenait l’universitaire « interdit de quitter le territoire et soumis à des pressions du Ministère de l’Enseignement marocain et à des «épreuves kafkaïennes» pour avoir participé à une soutenance à l’Ecole normale supérieure, à Paris. »
Un cas parmi des dizaines d’autres subit par Maâti Monjib qui dénonce par ce communiqué un bilan d’un an entre harcèlement, censure et diffamation. 

« Il y a ainsi une sorte de complicité obligée des censeurs et censurés. Et c’est dommage car cela empêche l’éclatement de la vérité : la presse est, dans sa grande majorité, sous contrôle. Ceux qui n’acceptent pas la censure, soit disparaissent, soit s’autocensurent. »

  Communiqué de Maâti Monjib

En l’espace d’une semaine, j’ai été interdit de conférence deux fois.
La première conférence organisée par une grande école d’ingénieurs de Casablanca qui est une université privée. Cette conférence devait porter sur l’Etat marocain à travers l’histoire.
La seconde intitulée: « Développement politique et système national d’intégrité en Afrique » était organisée dans le cadre d’une université d’été au bénéfice de quelques dizaines de jeunes activistes et intellectuels sub-sahariens.
Bravo la diplomatie parallèle chantée tous les jours par les médias de propagande officiels!
Cette même semaine, une interview dans un quotidien de grande diffusion a été censurée. Je tais le nom de la journaliste (d’ailleurs professionnelle et courageuse) ainsi que le nom du journal car j’ai été critiqué par des amis pour les avoir dévoilés il y a quelques jours. Cela représente des risques pour les concernés.
Il y a ainsi une sorte de complicité obligée des censeurs et censurés. Et c’est dommage car cela empêche l’éclatement de la vérité : la presse est, dans sa grande majorité, sous contrôle. Ceux qui n’acceptent pas la censure, soit disparaissent, soit s’autocensurent.
Dans cette petite interview censurée, j’avais essayé de montrer le caractère tendancieux et « sécuritaire » du rapport officiel sur le Hirak du Rif. Ce rapport soi-disant « droits-humaniste » justifiait honteusement et maladroitement la répression du Hirak et les lourdes condamnations de ses activistes et leaders (jusqu’à 20 ans).
Même pour le régime ce rapport était contre-productif puisqu’il était sans aucune valeur ajoutée par rapport aux communiqués de la Direction Générale de la Sûreté Nationale. Et que dire des décisions, manipulations et condamnations par une justice aux ordres contre les braves activistes pro-démocratiques du Rif, l’une des rares régions qui lève la tête courageusement pour dire non au despotisme et au système des copains et des ripoux.

Ce rapport officiel montre clairement que le régime se ferme de plus en plus, les voix de la raison sont étouffées même en son sein. Tout le monde à l’intérieur du système (y compris les institutions de gouvernance) se met au service des Services. C’est dangereux pour le pays, c’est dangereux pour les libertés publiques et c’est dangereux pour le régime lui-même qui n’a plus essentiellement que deux piliers de soutènement: la répression –comme moyen d’action et la corruption -comme ciment de l’élite au pouvoir.
Pour résumer, je viens de passer, chers ami-es une année universitaire très dure : un exemple, j’étais invité depuis octobre à sept conférences qui ont toutes été interdites. Sauf à Agadir où une personne courageuse a résisté aux pressions.
L’administration « universitaire » refuse aussi de m’autoriser à participer à des colloques ou soutenances de thèse à l’étranger, comme cela m’est arrivé plusieurs fois cette année. Or de telles activités scientifiques sont partie intégrante du travail de tout professeur de l’Enseignement supérieur et impacte énormément l’évolution de sa carrière et le jugement de ses pairs.
En même temps et comme par hasard, la presse des Srabs (Services) mène contre moi une abjecte campagne de diffamation et de mensonges qui dit entre autres que je suis un Fonctionnaire-Shabah (fantôme). Or mes étudiants, mes collègues et les administratifs de l’établissement où je travaille savent que je me suis acquitté cette année, et comme toujours, de mes devoirs professionnels normalement malgré les obstacles semés sur mon chemin par les collaborateurs des Services.
Imaginez ! Je suis actuellement, et cela depuis février, dans une situation insoutenable. L’administration centrale me considère (par écrit et par le moyen de missives officielles signées et cachetées) comme absent depuis cinq mois et demi. Quelques responsables de base, aussi professionnels que courageux leur répondent, parfois par écrit, que non, autrement dit que je suis présent…
Mais l’administration centrale continue à ignorer leurs réponses (officielles signées et cachetées) en leur demandant toujours si j’ai repris mon travail comme si j’étais en abandon de poste. Le but apparent est de me maintenir sous pression pour que j’arrête de m’exprimer sur la nature du régime qui est passé –je le redis ici à toute fin utile-, depuis les dernières élections législatives, du « statut » d’un régime semi-autoritaire à un régime, académiquement qualifié par les spécialistes, d’autoritaire.
Ils veulent aussi m’empêcher par le moyen de ces pressions lâches de m’exprimer en tant que responsable de l’Association Liberté Maintenant illégalement interdite (Freedom Now الحريةالآن) sur les abus de pouvoir et les violations des droits humains et des libertés d’expression et de presse.
A chaque fois que je prends position ou que je publie un article qui ne plait pas aux décideurs dans la presse qui parait à l’étranger, une campagne mensongère de dénigrement me « crucifie ».
Je suis aussi parfois objet de filature sans parler du fait, Ô combien gênant, que mon téléphone est sous écoute active depuis mai 2015. C’est d’ailleurs par ce moyen qu’ils savent que je suis invité par tel ou tel établissement ou que j’ai un entretien avec un périodique…. Aussi durant avril-mai derniers, des dizaines d’articles, de vrais articles pas des brèves, m’ont honteusement insulté et diffamé, photos à l’appui sur le plan de ma vie privée et publique, de mon travail, de mes convictions…etc.
Des caricatures calomnieuses de moi sont publiées, elles m’affublent des cornes de Satan, de costumes de mafieux avec des dollars tombant de leurs poches… Des centaines de pages Facebook y ont participé l’année dernière par exemple suite à un article que j’ai publié en mars 2018 sur l’affaire du journaliste Bouachrine. La campagne s’est ralentie depuis mi-juin 2019, et c’est bon à prendre. Tout y passe, du sexe à l’argent, du service de l’étranger à la trahison de la patrie, de la vaste ferme à la villa cossue…
Honte sur vous! Vous laisserez une mauvaise image de l’Etat marocain pour les générations futures. Vous contribuez par ces moyens vils à la dégradation de l’image de notre pays chéri qui pourtant nous lie tous. Je n’ai jamais su que dire la vérité vous met dans une colère aussi noire!

Sahara occidental: la brutalité des forces marocaines représente un véritable défi pour l'ONU

Abuja (Nigéria), 24 juil 2019 (SPS)

 Le Mouvement nigérian de solidarité avec le Sahara occidental a condamné mercredi les attaques violentes des forces d'occupation marocaines contre des civils sahraouis, vendredi dernier à El-Ayoun, soulignant que l'Union africaine (UA) doit faire preuve d'un plus grand engagement en faveur de l'indépendance du Sahara occidental et contre la poursuite du régime colonial.
"Le peuple sahraoui subit des attaques contre l'humanité de la part des forces d'occupation marocaines, notamment des policiers en uniforme, de la gendarmerie et des forces paramilitaires", a-t-on indiqué dans un communiqué, soulignant que le Mouvement nigérian "condamne les brutalités de toutes sortes, lancées par les forces marocaines contre le peuple sahraoui".
"Cette brutalité marocaine, commise en présence de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), doit constituer une source de profonde préoccupation pour tous les peuples du monde qui aiment les principes d'humanité, de liberté et de dignité", a déclaré le mouvement.
"La brutalité manifestée par les forces marocaines représente un véritable défi pour les Nations Unies: défendre les droits universels de toute l'humanité à la vie, à la dignité et au respect, ainsi que le droit de toutes les nations de se gouverner", indique le communiqué de presse.   

jeudi 25 juillet 2019

HRW interpelle l’Algérie sur l’incarcération de sahraouis opposants par le Front Polisario





    L’ONG de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, a dénoncé, lundi 15 juillet, la mise en détention par le Front Polisario de trois opposants alors que le juge d’instruction enquête sur une possible trahison et autres charges à leur encontre, interpellant l’Algérie pour « garantir le respect des droits humains à l’intérieur de ces camps ».
    « Entre le 17 et le 19 juin 2019, les autorités Sahraouies ont arrêté trois hommes – les activistes Moulay Abba Bouzid et Fadel Mohamed Breica, et le journaliste Mahmoud Zeidan. Breica détient également la nationalité espagnole », indique HRW, précisant que « les trois hommes sont connus comme dissidents dans les camps de réfugiés. Tout en prônant la résistance à l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, ils ont publié au cours des derniers mois de nombreux statuts sur Facebook critiquant sévèrement les dirigeants du Front Polisario ».
    « Les autorités sahraouies devraient établir de manière crédible que Bouzid, Breica et Zeidan pourraient avoir commis des actes véritablement criminels, et pas seulement avoir critiqué pacifiquement le Front Polisario », a déclaré Lama Fakih, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « En l’absence de preuves d’activités criminelles, les trois hommes devraient être remis en liberté », a-t-elle affirmé en outre.
    « Au 15 juillet, les trois hommes étaient détenus dans la prison de Dhaibiya près du camp de Rabouni, siège du gouvernement du Front Polisario près de Tindouf, en Algérie », précise l’ONG, qui ajoute que le frère de l’un des détenus a affirmé que ce dernier « n’a été autorisé à quitter sa cellule qu’une seule fois et a été interrogé à de multiples reprises les yeux bandés et les poignets menottées ». Le détenu Bouzid aurait également affirmé que « ses interrogateurs avaient tenté de le contraindre à signer des aveux écrits », indique Human Rights Watch.
    « S’il est avéré que des agents de sécurité ont interrogé Bouzid et Breica alors qu’ils étaient menottés et avaient les yeux bandés, et qu’ils les ont menacés ou intimidés pour leur extorquer des aveux, cela compromettrait gravement l’exigence du droit international selon laquelle les aveux doivent être faits volontairement », a affirmé l’ONG.
    « Il incombe à la RASD, qui administre les camps de réfugiés, et à l’Algérie, pays qui les accueille et où sont détenus les trois hommes, de garantir le respect des droits humains à l’intérieur de ces camps », a interpelé Human Rights Watch.
    « L’Algérie ne peut pas sous-traiter la protection des droits humains sur son territoire, et fermer les yeux si le Polisario les viole », a déclaré dans ce contexte Lama Fakih.

    Jeune sahraouie tuée: le président Ghali demande une enquête onusienne


    Bir Lahlu (Territoires sahraouis libérés), 22 juil 2019(SPS)  
    Le président de la République, Brahim Ghali a demandé au secrétaire général des Nations unies de mener une enquête indépendante sur les circonstances de l'assassinat de la jeune sahraouie, Sabah Othman Hmeida, suite à la répression des forces d'occupation marocaine d'une manifestation pacifique célébrant vendredi dernier la victoire de l'équipe algérienne en finale de la CAN 2019.
    Dans une lettre adressée au chef de l'ONU, le président de la République a exprimé son rejet et sa "condamnation de la répression marocaine et les violations persistantes des droits de l'Homme et a souligné la nécessité pour l'ONU de prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la répression et aux crimes de l'occupation marocaine, crimes qui se produisent devant une MINURSO amnésique".
    "La présence de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) en place sans intervenir dans ces événements dangereux rend un témoin passif à un crime avec toutes les règles", a ajouté le président Ghali  dans sa lettre au Secrétaire général de l'ONU.
    "Alors que le pays n'a pas encore pleinement exercé son droit à l'autodétermination et à l'indépendance, nous réitérons le besoin urgent de la MINURSO a un mécanisme efficace pour la protection et le suivi des droits de l'Homme au Sahara occidental", a soutenu M. Ghali.
    Le Front Polisario, dans des lettres similaires adressées au Conseil de sécurité et au SG de ONU, a déploré les actes brutaux et criminels commis par les forces d'occupation marocaines et a indiqué que le Maroc avait renforcé son appareil répressif et avait doublé ses opérations et se prépare à déclencher une nouvelle vague de répression brutale dans les territoires sahraouis occupés.
    La jeune sahraouie, Sabah Othman Hmeida, a été tuée par les forces de répression marocaines dans la ville d'Al-Ayoun occupée et plusieurs d'autres ont été blessés, en marge de la célébration pacifique de la victoire vendredi soir de l'équipe algérienne de football en finale de la coupe d'Afrique des nations (CAN) face au Sénégal qui s'est déroulée en Egypte.
    Le jeune fille, Sabah Othman, 23 ans, a été victime d'un accident mortel intentionnel par la police marocaine qui a foncé sur la foule à pleine vitesse, selon des sources médiatiques sahraouies sur place, soulignant que la police marocaine a également blessé plusieurs autres jeunes Sahraouis.

    Atteintes aux droits à la frontière franco-italienne

    Malgré les nombreuses alertes de nos associations, les violations des droits fondamentaux des personnes en migration se poursuivent à la frontière franco-italienne, de Menton à Briançon. Afin que cessent ces atteintes inacceptables, nos associations font aujourd’hui appel au procureur de la République de Nice ainsi qu’au rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des migrants.

    Privation illégale de liberté

    Fin juin 2019, treize signalements ont été déposés auprès du procureur de Nice par l’Anafé, Oxfam, WeWorld et Iris. Ces signalements concernent la privation illégale de liberté dont font l’objet des personnes avant leur refoulement en Italie. En effet, chaque soir, des personnes sont enfermées toute la nuit, dans des Algeco attenant au poste de la police aux frontières de Menton. Ces Algeco sont des containers de 15 m2 dépourvus de mobilier pour s’allonger, où des dizaines de personnes peuvent être maintenues en même temps, privées de nourriture, pendant des durées dépassant largement les quatre heures « raisonnables » de privation de liberté admises par le Conseil d’État.


    C’est le cas d’Alpha1, ressortissant nigérian âgé de 17 ans, qui a témoigné auprès des associations avoir été enfermé dans la nuit du 27 au 28 mai 2019 dans un Algeco, pendant plus de dix heures avec une dizaine d’adultes, dans des conditions exécrables avec des toilettes inutilisables. Il aurait pourtant déclaré sa minorité et exprimé son souhait de demander l’asile en France, sans que cela ne soit pris en compte par les forces de l’ordre.
    Les mineurs sont ainsi régulièrement enfermés avec des adultes, et les femmes ne sont pas toujours séparées des hommes. Marie1, ressortissante ivoirienne, a expliqué avoir été enfermée dans la nuit du 6 au 7 juin 2019 pendant près de onze heures et demie, avec une autre femme et deux hommes qu’elle ne connaissait pas, sans savoir pourquoi elle était détenue et jusqu’à quand elle le serait.

    lundi 22 juillet 2019

    Le FMI et l’autisme sévère du Makhzen par salahelayoubi


    Alors que la plupart des organisations  internationales,  instituts de sondages et  consciences nationales mettent en cause la détérioration des secteurs clés comme  l'éducation, la santé et l'emploi, dans les mauvais résultats économiques du royaume du Maroc, ses dirigeants persistent à travestir la réalité et vanter les chimériques mérites de leur  gouvernance.
    Auto-satisfecit
    Un rapport du Fonds Monétaire Internationale (FMI) publié en début de semaine, vient,  encore une fois, de battre en brèche l'auto satisfecit prononcé par le Chef du gouvernement marocain,  Saâdeddine El Othmani, le 31 janvier 2019,  en Conseil de  gouvernement et le 10 juillet 2019, lors de son interview sur France 24. Il contredit également  le contenu élogieux du numéro spécial consacré au Maroc, par le magazine français "Le Point".
    Le rapport en question pointe sèchement  du doigt les conditions socio-économiques désastreuses dans lesquelles se débattent les populations. Parlant de bombe à retardement susceptible d’exploser à tout moment, l’Organisation évoque une croissance économique indigente et une aggravation inquiétante des inégalités sociales.
    Le rapport fait également allusion au niveau alarmant atteint par la corruption et qui explique la rareté des investissements. Il met également en cause l'absence de stratégie pour combattre le fléau  et la prééminence accordée par le régime  à la loyauté aveugle plutôt qu’aux compétences.
    Propension à la  manipulation et autisme sévère
    Le Maroc, ajoutent les auteurs du rapport, présente la ligne de crédit accordée par le FMI, au cours de ces dernières années, comme une marque de confiance. En réalité, les sept cent vingt millions (720.000.000) de dollars qu’elle coûte au peuple marocain, est précisément la conséquence d’un  manque de confiance des institutions financières internationales dans la fiabilité du pays et dans sa capacité à respecter ses obligations et ses engagements.
    Le Fonds monétaire international (FMI), traditionnellement  discret voire silencieux, sur les errements de différents pays et gouvernements,  n’hésite plus à  agonir Rabat, , évoquant les risques encourus et lui reprochant ses performances médiocres, sa propension à la  manipulation et son manque d’écoute des signaux d’alarme,  envoyés par les consciences nationales préoccupées par la détérioration de la situation.
    On le sait, la monarchie a sombré dans un déni absolu de ses travers qui confine à un autisme sévère.  Le roi, sa famille et sa cour pléthorique s'éprouvent dans une sorte d'extraterritorialité matérielle et financière, s'exonérant de toute gêne et se comportant en citoyens d'une richissime principauté, dépensant sans compter les fruits de la prédation des richesses du pays et celles de la rente dont ils bénéficient alors que des régions entières du pays vivent au moyen-age.
    Au début de l'été, quand l'USAID accordait au pays une aide de quatre-vingt-quatorze millions (94.000.0000) de Dollars,  destinée à financer des projets sociaux,  le souverain marocain s'offrait un  yacht au  luxe indécent, à quatre-vingt huit millions (88.000.000) d'Euros à bord duquel il cabote désormais sur la même côte  méditerranéenne qu'empruntent ses propres compatriotes fuyant la misère, à bord d'embarcations de fortune, au péril de leur vie. 
    Pratiquement au même moment, l'ex-épouse du roi Salma Bennani débarquait en Grèce pour y passer ses vacances d'été à bord d'un yacht loué à six-cent mille (600.000) Euros,  la semaine.   
    Auparavant, le Prince héritier s'était vu offrir un jet privé pour environ soixante-sept millions  (67.000.000) de Dollars.
    Enfin,  il y a ces deux nouvelles qui s'entrechoquent et ne lassent pas de provoquer sinon  la colère,  du moins l'incompréhension des marocains. En début de semaine,  on apprenait que la France accorderait un prêt de cinquante-et-un millions (51.000.000) d’Euros au Maroc, destinés à un projet d'eau potable dans les provinces du Nord. Une initiative qui contribue à enfoncer un peu plus, le pays dans la dette et qui ne manque pas de nous renvoyer à ce  don de plusieurs millions d'Euros du roi,  en guise de contribution aux travaux de rénovation après l'incendie de Notre Dame De Paris. Un don qui aurait pu financer bien des projets au Maroc.
    La cocotte-minute marocaine
    Tant le  gouvernement marocain que les parlementaires sont murés dans un silence complice, en raison du train de vie indécent qu'autorisent  leurs fonctions et qui n'a plus rien à voir avec celui d'un pays du tiers-monde.   Bien des dirigeants et des responsables  ne semblent plus avoir pour seule préoccupation, que leur enrichissement personnel, au détriment de l’intérêt général. Ceux qui envoient leur famille s’installer en Occident ne autisme sévèreétrangère,  afin de se protéger d’une éventuelle explosion sociale qui pourrait emporter le pays. 
    Les observateurs étrangers s'accordent unanimement à penser que la prochaine éruption sociale pourrait bien  concerner le Maroc,  en raison de l'acharnement du Mohammed VI à ignorer  la réalité. Une situation  qui  rappelle, à plus d'un égard,  celle qui prévalait  en 1979, en Iran où le Shah, en raison  du même aveuglement, avait fini par perdre son trône et  quémanda des mois durant,  l'hospitalité de l'Egypte, du Maroc et des Etats-Unis.
    La cocotte minute marocaine qui bout depuis déjà bien assez longtemps,  pourrait bien exploser à la figure de ses cuiseurs. Mohammed VI qui en a alimenté avec arrogance le feu,  depuis plus de vingt ans,  ne pourra alors plus se prévaloir, comme son père le fit,   que "force doit rester à la loi", sous peine de ravager son pays !

    Le FMI et l’autisme sévère du Makhzen

    par salahelayoubi

    dimanche 21 juillet 2019

    Maroc : étalage de luxe royal en mer pendant que les Marocains émigrent en masse




    La diffusion de chiffres, en général tenus secrets, sur l’augmentation de l’émigration clandestine marocaine vers l’Espagne rappelle une douloureuse réalité qui contraste avec les vacances de la famille royale en Méditerranée, entre yacht et voilier



    Le roi Mohammed VI prononce un discours à Rabat, le 30 mars 2019, lors de la visite du pape François (AFP)
    Ils étaient à peu près une centaine de convives, le dimanche 14 juillet, à bord du Badis 1, le nouveau bateau du roi Mohammed VI, qui avait jeté l’ancre face à la résidence royale de M’diq, sur la côte nord du Maroc, pas loin de Tétouan.
    Le souverain âgé de 55 ans avait invité le gratin de Casablanca et de Rabat à venir assister, pieds nus pour que leurs semelles noires ne salissent pas le pont, à l’inauguration de ce voilier de 70 mètres de longueur, parmi les dix plus grands du monde.
    En fait, ces hôtes de marque ont dû se rendre deux fois à M’diq. D’abord le samedi, le jour fixé pour l’invitation. Une fois sur place, on leur a indiqué, sans autre explication, qu’elle était repoussée de 24 heures. Ils sont donc revenus, vêtus de leurs plus beaux costumes, le lendemain.
    Cette fois, le roi était bien là pour les accueillir, accompagné de ses trois fidèles amis depuis quatorze mois, les frères Azaitar, trois boxeurs allemands d’origine marocaine avec qui il passe le plus clair de son temps.




    Les frères Azaitar avec le roi Mohammed VI lors
     du Ramadan 2018 (Facebook/Abou Azaitar)

    Mohammed VI possédait déjà une vieille goélette retapée, El Boughaz 1, longue de 62 mètres, mais pour le vingtième anniversaire de sa montée sur le trône, il s’est offert un autre voilier encore plus long et bien plus moderne.
    Combien l’a-t-il payé ? L’hebdomadaire Tel Quel de Casablanca signale que son ancien propriétaire, le milliardaire américain Bill Duker, l’avait mis en vente pour 88 millions d’euros. On ne saura cependant pas son prix de vente car le palais royal ne communique pas sur ce sujet.
     te avec les ...

    Tlaxcala : Sahara Occidental : « Un pays converti en prison »



     

    ven. 19 juil.




    Par Eugenio García Delgado
    Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

    Url: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=26568

    Le Maroc a construit le plus long mur militaire du monde au Sahara occidental.

    Tindouf, Algérie - Avec 2720 kilomètres, la barrière qui sépare au Sahara Occidental les zones occupées par le Maroc et celles libérées par le Front Polisario, représente la plus longue muraille militaire en fonction  dans le monde et la deuxième de toutes celles existantes, derrière la muraille de Chine.

    Depuis la distance de sécurité obligatoire de cinq kilomètres imposée par un champ de mines, le mur séparant les zones libérées des zones occupées du Sahara occidental - seul territoire d'Afrique non encore décolonisé et dont la puissance administratrice internationalement reconnue reste l'Espagne - ne ressemble qu'à un grand monticule de sable en plein désert. Cependant, avec des jumelles ou un téléobjectif, vous pouvez voir les soldats marocains et leurs postes de garde.
    Ce mur militaire, inconnu et objet de silence, est le plus long du monde en service, avec 2 720 kilomètres, et le deuxième plus long de la planète, juste derrière la Grande Muraille de Chine (21 196 km).
    À une époque où l'actuel président des USA, Donald Trump, a remis les murs si en vogue avec son désir de continuer celui qui existe déjà entre son pays et le Mexique -avec une longueur de 1.123 km-, il faut signaler, pour comparer et situer à sa juste mesure celui qui divise le Sahara occidental, que la barrière israélienne en Cisjordanie palestinienne mesure 819 kilomètres ; le mur qui se dresse entre le Pakistan et l’Inde est de 750 kilomètres ; celui qui divise les deux Corée mesure 248 kilomètres ; la clôture de Melilla en fait 12 et  celle de Ceuta 8 . Le mur historique de Berlin faisait 155 kilomètres.
    Le mur du Sahara occidental n'est pas une construction linéaire, mais une succession de six barrières construites entre 1980 et 1987, en pleine guerre entre le Front Polisario et le Maroc, après l'occupation alaouite - avec la Marche verte, en 1975-, et le retrait définitif de l'Espagne de sa 53ème province, un an plus tard.

     
    Le soldat Mohamed Ouleida montre, au Musée de la Résistance de Tindouf, une maquette du mur construit par le Maroc qui divise le Sahara occidental. Photo Eugenio Delgado






    Une idée israélienne

    « Lorsque la Mauritanie a abandonné le conflit en 1979, le Front Polisario avait réussi à récupérer 80% du territoire sahraoui et nous avons dû nous concentrer sur un seul ennemi : le Maroc. En 1980, seul ce qu'Hassan II appelait " le triangle utile " était sous son contrôle, formé par El Ayoun, pour la pêche ,  Bou Crâa, pour les phosphates, et Smara, plus la pointe de Dakhla, au sud, également très riche en poisson. 

    samedi 20 juillet 2019

    Sahara Occidental : des manifestants écrasés par les voitures de la police du Maroc






    Depuis les événements de Jerada*, au Maroc s’est ajouté une nouvelle "exception" : écraser les citoyens avec les voitures de police.
    Ainsi, les pratiques de torture font des « progrès » et « évoluent » selon le changement de la situation.  
    Il y avait déjà une pratique de torture très aimée par les bourreaux des forces de police qui définit les grandes lignes de la mentalité de la hogra qui habite dans l’esprit de chaque marocain. Cette pratique est l’introduction d’une bouteille dans l’anus de la victime.
    Acculé de plus en plus par la question des droits de l’homme, le Makhzen tente d’éviter l’arrestation des manifestants en « enrichissant » les méthodes de la répression. C’est ainsi que depuis les événements de Jerada, la police écrase les manifestants avec ses voitures. Une pratique barbare qui rappelle la nature du régime marocain et qui rappelle celle de l’État Islamique. Le Maroc est le seul pays au monde qui écrase les citoyens avec les fourgons de la police et des forces auxiliaires. Il s’agit d’un cas de terrorisme d’État sponsorisé par le soutien inconditionnel de la France et des Etats-Unis.
    Hier, à l’occasion de la victoire de la sélection algérienne dans la coupe africaine des nations, des centaines de manifestants sahraouis sont sortis pour exprimer leur joie. Une voiture des forces de sécurité marocaines a écrasé un groupe de jeunes dans les rues d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental.
    La jeune Sabah Othman est décédée dans cette opération de terreur policière. Lorsqu’elle a quitté ce monde, elle n’arrêtait pas de crier « J’ai mal, j’ai mal ». Ce n’est certainement pas de la part des marocains qu’elle aura une lueur de pitié.
    La violence du régime marocain exprime l’aboi dans lequel se trouve le Makhzen face à la décision des Sahraouis de combattre l’occupation à tous prix et par tous les moyens. Leur courage rend les marocains hystériques. Cela n’empêchera pas la victoire contre l’occupation et l’injustice.
    Sabah est morte. Elle fait partie d’une longue liste de militants qui ont donné leur vie pour libérer ce pays de ce mal qui le ronge depuis plus de 43 ans.
    La cruauté et sauvagerie marocaines s’est heurtée à la détermination de tout un peuple. Désespérés, les Marocains sortent de leur intérieur le plus vilain des sentiments qu’ils savent cultiver si bien et qui reflète la nature d’un régime et d’une société bâtie sur l’injustice, le crime et l’humiliation.

    * Le 14 mars 2018, à Jerada, 5 véhicules ont foncé sur  une manifestation, faisant de nombreux blessés, dont un garçon de 14 ans qui a perdu l'usage de ses jambes.[ndlr]