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dimanche 29 septembre 2019

Comment la monarchie républicaine de la France couvre les violations de la monarchie absolue de droit divin du Maroc

CHESNOT VIA GETTY IMAGES
La collusion du pouvoir français avec le régime marocain n'est pas un scoop ou quelque chose à prouver, mais c'est un flagrant fait. Quelques exemples pour dénoncer cette complicité qui renforce l'autoritarisme.
«Le Maroc est une maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre», cette incroyable déclaration datant de 2013 n'est pas anodine, elle résume à elle seule la relation spéciale entre le pouvoir français et son homologue marocain, et devinez son auteur, c'est Gérard Araud, l'ex ambassadeur de la France aux États-Unis connu pour ses déclarations sans langue de bois et ses réactions peu diplomatiques qui ont souvent suscité de vives polémiques.

En effet, cette relation spéciale fignolée par une poignée de l'élite politico-médiatique française qui a des intérêts personnels, économiques et politiques au Maroc est souvent basée sur la corruption. «Le Maroc compte sur un impressionnant réseau de complicités étrangères, basé souvent sur la corruption, le chantage et les prébendes. En France, il y a Valéry Giscard d’Estaing, Hubert Védrine, Jacques Chirac, Jack Lang, Nicolas Sarkozy et d’autres personnalités devenues de véritables sentinelles au service du Maroc», note le journaliste Ali Lmrabet. La principale mission de cette élite peu scrupuleuse est de soigner et embellir l'image du régime marocain et couvrir ses brimades, ce qui affaiblit le courant démocratique au Maroc. «Le problème, c’est que cette influence affaiblit de nombreuses valeurs, comme la tolérance, le respect des libertés individuelles, la séparation du politique et du religieux… au profit des courants conservateurs, elle affaiblit le courant démocratique et laïc dans son bras de fer avec les mouvements conservateurs», analyse Omar Brouksi, l'auteur du livre "La République de Sa Majesté" qui qualifie également cette relation de «liaisons dangereuses».
«Cette relation, très sophistiquée, rappelle la connivence qui existait entre cette même élite française et le régime de Ben Ali. Souvenez-vous, quand, au début de la révolution tunisienne, Michèle Alliot-Marie, alors ministre des Affaires étrangères, avait proposé le savoir-faire français à la police tunisienne «pour régler les situations sécuritaires», relève Omar Brouksi.

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