5 mars 2020 20:32 (il y a 20 heures)
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En 2 mois et 5 jours, la France a épuisé tout le compte carbone dont elle dispose pour une année.
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En effet, en 2 mois et 5 jours, la France a épuisé tout le compte carbone dont elle dispose pour une année,
si elle respectait l’objectif de neutralité carbone qu’elle s’est
elle-même fixé. En d’autres termes, dès aujourd’hui et jusqu’à la fin de
l’année, la dette climatique de la France se creuse, et laisse une
trace indélébile sur notre planète.
C’est
ce que nous révélons aujourd’hui, avec les autres organisations de
l’Affaire du Siècle. Dans sa loi Énergie Climat de 2019, l’État s’est en
effet fixé un objectif : celui d’atteindre la neutralité carbone en
2050. Concrètement, cela signifie qu’à partir de 2050, la France ne
devra pas émettre plus de 80 millions de tonnes équivalent CO2 par an,
soit l’équivalent de ce que nos forêts, nos océans, etc, sont en
capacité maximale d’absorber pour que la nature puisse se régénérer.
Avec l’Affaire du Siècle, nous nous sommes posés la question : où en sommes-nous et quel chemin reste-t-il à parcourir pour tenir cet objectif en 2050
et limiter ainsi notre impact sur le climat, la planète et l’avenir ?
Le
constat est sans appel : aujourd’hui, au 5 mars 2020, la France a déjà
émis ces 80 millions de tonnes équivalent CO2, et s'achemine plutôt vers
450 millions de tonnes équivalent CO2 cette année.
En 9 semaines, nous avons donc dépassé l’objectif fixé pour une année entière !
Alors oui, il reste 30
ans pour atteindre cet objectif d’émissions. 30 ans, c’est une
génération. C’est à la fois trop peu, et beaucoup.
Trop
peu, car l’Affaire du Siècle a démontré que les progrès faits ces
dernières décennies existent mais sont bien insuffisants. Au rythme actuel, la France atteindra sa neutralité carbone non pas en 2050 mais en 2085 !
Et beaucoup, car il est encore possible d’obliger l’État français à tracer dès maintenant la voie de la neutralité carbone en l’obligeant
à respecter ses propres engagements, et de le contraindre à transformer en profondeur notre industrie, notre agriculture, notre système énergétique, etc. A force d’actions ambitieuses et coordonnées, il est encore temps de reculer ce Jour du dérèglement au 31 décembre.
Ce
Jour du dérèglement rappelle aussi la force de l’action collective.
Grâce au soutien de plus de 2,3 millions de signataires et 19 000
témoignages, l’Affaire du Siècle apporte des éléments probants au juge
administratif dans notre action en justice contre l’État français. A
l’issue de l’instruction, nous attendons donc une décision à la hauteur
de l’urgence climatique.
Ce Jour du dérèglement rappelle enfin la nécessité de poursuivre la mobilisation citoyenne à tous les niveaux.
Car le moindre retard dans nos actions a des conséquences directes sur
toutes et tous - en particulier les populations les plus vulnérables –
et compromet l’atteinte de la neutralité carbone. La justice climatique,
la justice sociale et la solidarité internationale sont une priorité
pour assurer un avenir durable et juste.
Merci pour votre engagement, hier, aujourd’hui et demain.
Solidairement,
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Noélie Coudurier,
Responsable de campagne climat et sécurité alimentaire
Noélie Coudurier,
Responsable de campagne climat et sécurité alimentaire
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