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samedi 7 mars 2020

Pourquoi je ne vote pas aux législatives marocaines

Il a quatre ans : Deux Marocains résidant en France dénoncent le fait que Rabat n’a pas organisé le vote de sa diaspora au scrutin législatif, contrairement à ce que prévoit la Constitution.


Pendant la campagne des élections législatives, à Rabat le 5 octobre 2016.
Pendant la campagne des élections législatives, à Rabat le 5 octobre 2016. FADEL SENNA/AFP
Entre 6 et 7,5 millions de Marocains résidant à l’étranger (MRE), dont 2,4 millions sont potentiellement électeurs. Mais l’État marocain en a vait décidé autrement : ils n'ont pas été invités à s’exprimer lors de ce scrutin. Cette privation d’un droit fondamental est presque unique dans le monde arabe. Les Algériens, les Tunisiens, les Egyptiens, les Libanais, les Syriens, les Irakiens,… qui vivent à l’étranger participent tous aux élections de leur pays à partir de leur lieu d’expatriation. Il s’agit d’un droit universellement reconnu et garanti par la Constitution marocaine dans son article 25.
L’État marocain, en refusant d’organiser cette élection pour les MRE, a agi avec mépris vis-à-vis de plus de 6 millions de citoyens, habitués à être des renforts sûrs et conséquents de l’économie marocaine en transfert de devises (5,66 milliards d’euros), soit 47 %, une manne équivalente à celle rapportée par le tourisme. Les devises intéressent donc plus l’État marocain que les voix exprimées.

Tous les pouvoirs au roi

A cela s’ajoute le processus électoral lui-même qui, malgré la réforme récente de la Constitution, laisse le roi aux commandes en tant que chef de l’exécutif. Il a tous les pouvoirs sur les institutions en place, et ce malgré les revendications de séparation des pouvoirs législatif et exécutif et la séparation de la politique du monde des affaires et de la religion.

Cette situation de privation devrait interpeller les démocrates des deux rives. Or ce que nous constatons est que peu d’écho est fait à la situation : les Marocains résidant à l’étranger n’intéressent personne. Il est fort de constater que, jusqu’à présent, le « Makhzen », c’est-à-dire le noyau central du pouvoir, ne souhaite surtout pas le changement, parce qu’il profite de ce statu quo.[et ne semble toujours pas le souhaiter...]
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