SPS
24/03/2020 - 19:38
Paris,
24 mars 2020 (SPS) L'Organisation française d'amitié et de solidarité
avec les peuples d'Afrique a appelé le Comité international de la
Croix-Rouge et les Nations Unies à intervenir pour libérer les
prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines,
afin d'éviter une catastrophe, en particulier face à la terrible
propagation de la pandémie de coronavirus.
Dans une lettre envoyée mardi par le président de l'ONG, John Paul
Escovi, a mis en garde contre le danger que courent les prisonniers
politiques sahraouis dans les prisons marocaines, en raison de la
pandémie de coronavirus.
L’Organisation a également dénoncé "la détérioration de l’état de
santé de ces prisonniers politiques du fait des actes de torture et des
mauvais traitements auxquels ils sont continuellement soumis, ainsi que
le refus d’accès aux soins médicaux et les abus quotidiens qui ont
provoqué une diminution de leur immunité et, par conséquent, le risque
élevé d’infection par le nouveau Coronavirus qui sévit largement au
Maroc".
Dans ce contexte, le Coordonnateur pour la protection des prisonniers
politiques sahraouis dans les prisons marocaines a lancé lundi un appel
urgent aux organisations internationales, notamment à l'Organisation
mondiale de la santé (OMS), pour qu'elles prennent des mesures
préventives dans les prisons marocaines, et faire pression sur le régime
marocain pour libérer ces prisonniers afin d'éviter une catastrophe
humanitaire à l'intérieur des prisons.
Dimanche, le président de la République, Brahim Ghali, a appelé
l'ONU à intervenir en urgence pour la libération immédiate des
prisonniers sahraouis en "situation dangereuse" dans les prisons
marocaines avec l'escalade de la pandémie du nouveau coronavirus
(Covid-19).
--Les maintenir dans ces conditions est "carrément du terrorisme"--
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'Onu, Antonio
Guterres, le président de la République, Brahim Ghali a soutenu qu'"avec
l'escalade de la pandémie de Corona dans diverses parties du monde, y
compris le Royaume du Maroc, la situation de ces prisonniers laisse
présager une évolution dangereuse, en ce qui constitue une menace réelle
pour leur vie, en raison des conditions de vie difficiles dans les
prisons de L’État d'occupation marocain".
Le président Ghali a, en outre, alerté que la "propagation de
l'épidémie de ce virus dangereux et les mesures urgentes nécessaires,
notamment pour éviter les grands rassemblements et la surpopulation,
sont en totale contradiction avec la situation dans laquelle ces
prisonniers civils se trouvent dans des prisons marocaines réputées pour
leur surpopulation".
"Au fur et à mesure que l'épidémie de Corona se propage, les
maintenir dans ces conditions est carrément du terrorisme et une action
irresponsable, qui peut à tout moment entraîner des conséquences
imprévisibles", a dénoncé M. Ghali, soulignant que "la communauté
internationale ne peut rester indifférente à un tel mépris de la vie
humaine".
"Les autorités marocaines ont non seulement procédé à la détention
injuste de ces personnes, mais les ont exposées à des pratiques
illégales et immorales, notamment des procès militaires, des tortures et
des expulsions loin de leurs familles, ce qui a conduit à leur
détention aujourd'hui dans des cellules qui ne remplissent pas les
conditions sanitaires minimales", a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, Dans son rapport annuel de 2019 sur les droits de
l'Homme présenté au mois de janvier dernier, l’ONG américaine de défense
des droits de l'Homme, Human Rights Watch, a enregistré "la détention
continue de 23 Sahraouis par le Maroc après avoir été condamné à la
suite de procès inéquitables en 2013 et 2017 sur la base d'aveux forcés,
sans enquête sur leur torture physique dans les postes de police et de
la gendarmerie, après les affrontements qui avaient éclaté suite au
démantèlement violent et sanglant par les autorités marocaines du camp
de la dignité, Gdeim Izik, près d'El-Ayoun occupée, en 2010".
L'ONG a également souligné que le processus de paix supervisé par les
Nations Unies, entre le Front Polisario et le Maroc, pour
l'autodétermination du peuple sahraoui, est au point mort depuis la
démission de l'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara occidental,
Horst Kohler, et qu'aucun successeur n'est désigné pour le moment.(SPS)
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