COVID-19: le Président de la République de la RASD interpelle Guterres sur la situation des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines
SPS
22/03/2020 - 19:06
Bir Lehlou,
22 mars 2020 (SPS)
Le président de la République, Brahim Ghali, a
attiré l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio
Guterres, sur la situation dangereuse dans laquelle se trouvent les
prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines, appelant l'ONU
à intervenir d'urgence pour les libérer immédiatement afin d'éviter une
tragédie humanitaire dans les prisons, à la lumière de la propagation
du nouveau coronavirus.
"Avec la plus grande inquiétude et préoccupation, nous vous adressons
dans cette lettre pour attirer votre attention sur la situation
dangereuse dans laquelle se trouvent les prisonniers civils sahraouis
dans les prisons marocaines", a indiqué le Président Ghali, dans une
lettre adressée dimanche à M. Guterres, soutenant qu'"avec l'escalade de
la pandémie de Corona dans diverses parties du monde, y compris le
Royaume du Maroc, la situation de ces prisonniers laisse présager une
évolution dangereuse, en ce qui constitue une menace réelle pour leur
vie, en raison des conditions de vie difficiles dans les prisons de
l'Etat d'occupation marocain".
M. Ghali a indiqué que la propagation de l'épidémie de ce virus
dangereux et les mesures urgentes nécessaires, notamment pour éviter les
grands rassemblements et la surpopulation, sont en totale contradiction
avec la situation dans laquelle ces prisonniers civils se trouvent dans
des prisons marocaines réputées pour leur surpopulation.
"L'absence de conditions sanitaires dans le cas normal a entraîné de
nombreux désagrément pour la santé de ces prisonniers civils sahraouis,
ce qui signifie que le développement du virus Corona laisse présager des
conséquences désastreuses et imminentes", a -t-il alerté.
Le président de la République a expliqué dans la lettre que "l'Etat
d'occupation marocain a arrêté ces prisonniers civils sahraouis parce
qu'ils défendaient le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à
l'indépendance, qui est garanti par la Charte et les résolutions des
Nations Unies. Les autorités marocaines ont non seulement procédé à la
détention injuste de ces personnes, mais les ont exposées à des
pratiques illégales et immorales, notamment des procès militaires, des
tortures et des expulsions loin de leurs familles, ce qui a conduit à
leur détention aujourd'hui dans des cellules qui ne remplissent pas les
conditions sanitaires minimales.
"Au fur et à mesure que l'épidémie de Corona se propage, les
maintenir dans ces conditions est carrément du terrorisme et une action
irresponsable, qui peut à tout moment entraîner des conséquences
imprévisibles", a dénoncé M. Ghali, soulignant que "la communauté
internationale ne peut rester indifférente à un tel mépris de la vie
humaine".
Dans son rapport annuel de 2019 sur les droits de l'Homme présenté au
mois de janvier, l’ONG américaine Human Rights Watch, a enregistré "la
détention continue de 23 Sahraouis par le Maroc après avoir été condamné
à la suite de procès inéquitables en 2013 et 2017 sur la base d'aveux
forcés, sans enquête sérieuse sur leur torture physique dans les postes
de police et de la gendarmerie, après les affrontements qui ont éclaté
suite au démantèlement violent et sanglant par les autorités marocaines
du camp de protestation Gdeim Izik près d'El-Ayoun occupée, en 2010".
L'ONG a également souligné que le processus de paix supervisé par les
Nations Unies, entre le Front Polisario et le Maroc pour
l'autodétermination au Sahara occidental, est au point mort depuis la
démission de l'envoyé spécial Horst Kohler, et qu'aucun successeur n'est
désigné pour le moment.
Dans un rapport sur l'état des droits de l'Homme au Sahara occidental
occupé, l'Association des défenseurs des droits de l'Homme des
Sahraouis (Codesa) a dénoncé les violations continues par l'occupant
marocain des droits fondamentaux du peuple sahraoui, en particulier le
droit à l'autodétermination et à l'indépendance.
Le Maroc a continué de confisquer le droit des civils sahraouis à
exprimer et manifester pacifiquement dans les villes du Sahara
occidental, assiégeant de nombreux sites et lieux avec divers appareils
répressifs et empêchant les manifestants sahraouis de les atteindre, en
utilisant divers outils et moyens avec des pratiques dégradantes de la
dignité humaine, a-t-on dénoncé dans le rapport.(SPS)
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