Mercredi
19 août, six heures, des policiers enfoncent à coup de bélier les
portes des chambres des habitants du Césaï, le centre social auto-géré
de Gap. Ils regroupent tout le monde dans une cour, effectuent des
vérifications d’identité. C’est le début de l’expulsion du Cesaï.
Bilan
: 43 personnes dehors, 20 hébergées dans des camping, 2 embarquées au
poste.
43 exilé.e.s et sans abris qui ont à peine eu le temps de prendre
leurs affaires, de ramasser de la nourriture avant que le Cesaï ne soit
muré. 43 personnes sur la place Saint Arnoux, devant la préfecture,
bientôt rejoints par des militant.e.s.
Un
campement s’organise en attendant une solution qui ne viendra pas de la
préfecture, celle-ci craignant toujours plus le fameux «appel d’air».
En attendant un endroit où dormir et poser leur sac, familles, jeunes
déminorisés, dublinés, sans abris, sont tous ébahis de se retrouver en
quelques heures sans logement.
Une
expulsion au mépris de toutes les règles, de toutes les lois. La
préfecture s’est bien gardé de dire qu’un délai supplémentaire de deux
mois était prévu par la cour d’appel de Grenoble après la visite
préalable de l’huissier, sans les forces de l’ordre, qui n’a jamais eu
lieu. N’ayant pas été prévenus, les habitants n’ont pas exprimé de
refus. Ce n’était pas une opération dans la loi mais une expulsion
violente et illégale, menée tambour battant. En bonus, le sarcasme de Mr
Scarcella, huissier assermenté, qui assure avoir remis le commandement
de quitter le lieu, puis ment sur la décision de la cour d’appel et
finit par déclarer : «c’est votre parole contre la mienne».
Et maintenant ? On a besoin de soutien.
43 personnes à la rue qui auront besoin d’un toit, de lits, de couvertures.
On dort ce soir devant la préfecture. Et demain ? Impro totale.
Communiqués expulsion Césai – 19 Août 2020URL: https://wp.me/p3g7T0-49H
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