Le mur, construit à l’initiative du Maroc, contourne par le sud les « territoires occupés » par le Maroc de façon à rendre impossible tout accès à la mer aux Sahraouis vivant dans les « territoires libérés » par le Front Polisario. Mais il n’avait pas pour mission d’y bloquer vers les pays du sud les produits du pillage du Sahara Occidental. Le Maroc y a donc aménagé une large brèche. Cette région de Guerguerat constitue de ce fait un constant risque de départ de guerre, dont le dernier en date est la tension qui monte en octobre 2020.
« Nous avons appris ce matin, déclare le Front Polisario, que des militaires marocains déguisés en civils avaient pénétré par la brèche de Guerguerat dans la zone tampon où des dizaines de civils sahraouis manifestaient pacifiquement depuis trois semaines pour bloquer le trafic de camions et de voitures entre le Sahara Occidental occupé par le Maroc, et la Mauritanie. Il faut savoir que la « zone tampon », large de cinq kilomètres, est située dans la partie du Sahara Occidental libérée [par le Front Polisario], au sud du mur militaire marocain. Elle est sous la supervision de la MINURSO, les armées marocaines n’ont pas le droit d’y pénétrer, selon l’Accord militaire n°1 signé par les deux parties avec la MINURSO, en 1997 par le Front Polisario et en 1998 par le Maroc.
Il s’agit donc d’une violation flagrante de cet Accord militaire, partie intégrante du cessez-le-feu, d’autant que les mêmes forces armées marocaines ont encore creusé trois brèches pour encercler la zone de protestation des civils sahraouis. Le Front Polisario dénonce fortement cette violation comme une véritable déclaration de guerre. »
Le 8 novembre il alerte sur les risques que l’attitude marocaine fait encore une fois courir au peuple sahraoui, à la paix et la sécurité dans toute la région. Cette alerte s’adresse « à la communauté internationale, à l’ONU en particulier qui n’a pas su, depuis vingt-neuf ans qu’elle s’y était engagée, n’a pas su, organiser le référendum d’autodétermination, seule solution de paix pour les Sahraouis. Nous suivons attentivement les conséquences de cette action hostile » écrit l’Association des amis de la RASD.
Devant cette tension qui monte, plusieurs associations européennes appellent l’ONU à fermer la brèche illégale. La MINURSO doit se conformer au mandat qui lui a été confié, à savoir l’organisation du référendum sur l’autodétermination, et lle respect du cessez-le-feu, mais elle ne doit jamais empêcher les civils sahraouis de manifester pacifiquement contre l’occupation marocaine de son pays et le pillage de ses ressources naturelles. Les ONG ont critiqué « le comportement de certains membres de la MINURSO, agissant en tant que police de la circulation dans la brèche illégale, pour faciliter le transit et le commerce. Elles ont rappelé au Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, que la tâche principale de la MINURSO est de faire respecter l’accord de cessez-le-feu et d’organiser le référendum sur l’autodétermination, comme établi dans la résolution 690 du Conseil de sécurité par lequel cette mission est créée en 1991. La MINURSO doit exiger la fermeture immédiate de ce passage illégal. »
Depuis plus de trois semaines des Sahraouis civils (hommes et femmes) représentant notamment des associations de jeunesse, de femmes, de travailleurs et d’organisations de défense des droits de l’Homme et plusieurs ONG opérant dans le domaine socioculturel, observent des sit-in à différents endroits le long du mur de sable érigé par l’occupant Amnesty International a informé que les affrontements entre le Maroc et le Front Polisario s’intensifient, et des militants sahraouis des droits humains et les partisans de l’autodétermination « subissent une pression accrue » des autorités d’occupation. Des descentes contre des maisons ont lieu, ainsi qu’une surveillance accrue et des arrestations, dont une adolescente de douze ans qui a été torturée.
Dès le deuxième jour de la guerre, des manifestations sahraouies ont lieu dans les rues d’El Ayoun et d’autres villes sahraouies, malgré les mesures restrictives et l’augmentation du nombre des forces militaires et policières marocaines mobilisées où les civils sahraouis sont maintenant terrorisés.
Selon la présidente de Western Sahara Resource Watch, Sylvia Valentin , la brèche illégale d’El-Guerguerat incarne l’impunité permettant au Maroc de continuer de piller les richesses du Sahara occidental, et de violer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Elle précise que dès le début (20 octobre) les manifestations pacifiques des Sahraouis ont réclamé la fermeture définitive de la brèche de ce point de passage illégal et ont bloqué pour cela les camions en attente , tout en laissant passer les détenteurs de passeports mauritaniens. La présidente de WSRW regrette que la mission onusienne, présence sur le territoire depuis le traité de paix (1991), n’a pas encore rempli sa tâche, à savoir d’organiser un référendum permettant aux Sahraouis de choisir le statut de leur territoire et de ses ressources, «qualifiant l’exploitation par le Maroc des ressources du Sahara occidental d’infraction à l’État de droit et à l’esprit des accords de paix ».
Quelques sources
Lire
les nombreux témoignages effrayants sur
www.tlaxcala-lnt-org/upload/
http://www.tlaxcala-int.org/
https://minurso.unmissions.
Chahid
El Hafedh (SPS) extraitsCommuniqué de l’Association des amis de la
RASD, http://www.association-des-
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