C’est un de ces matins où il vous prend une nausée à nulle autre pareille à la pensée du destin tragique de ce garçon, brillant journaliste et interrogateur de son temps.
Après l'arrestation, l'opprobre, les salissures, le déni de justice et l'injustice, voici venu le temps du supplice et où l'on « trimballe » le prisonnier comme on le ferait d'un paquet de linge, au petit matin et au saut du lit, d’une prison à l’autre, au mépris du « confort » relatif que tout être humain enfermé ou maltraité se résigne, à son corps défendant, à se construire pour préserver sa santé mentale et se prémunir de l’adversité et des privations. Saccage indigne parce que s'en prenant à une existence rendue misérable par les verrous.
Il ne leur suffisait donc pas de sévir contre la liberté de parole et d’opinion. Il ne les contentait pas de faire taire par la violence judiciaire. Il leur fallait encore punir par l’éloignement les héros vaincus de ce pays en les bannissant tout comme le fit le colonialisme lorsqu’il exila ses contempteurs, à l’autre bout du pays.
J’ai une pensée compatissante et fraternelle pour ce héros vaincu qu’est Omar Radi. J’en ai une autre solidaire et amicale pour Driss et Fatiha dont on torture la chair de leur chair et auxquels on rajoute un chemin de croix à leur calvaire par l’éloignement. Espoir fou et vain des bourreaux de les user et estomper ou vaincre ainsi leur légitime détermination à soutenir leur fils. A moins qu'il ne s'agisse là d'une pitoyable mise en garde !
Aux tortionnaires de cette magnifique famille et de celles des Raissouni, des Bouachrine, des Zefzafi, des Ahamjik, des Boustati, des Ighid, des El Haki, des Adehchour, je rappelle ce postulat gravé dans le marbre de l'histoire que les héros vaincus ne le sont jamais qu’un temps, celui que dure l’injustice jusqu’à ce que se lèvent un jour prochain, les justes pour agiter l’étendard de la liberté.
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