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Blog du Réseau de solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara occidental et d'ailleurs(RSPMSOA), créé en février 2009 à l'initiative de Solidarité Maroc 05, AZLS et Tlaxcala. Rejoignez-nous! Nous écrire: solidmarO5[at]gmail.com
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Jeudi 26 octobre sur Mediapart
À
minuit et demi, un voisin situé à 20 mètres de la maison de mon
beau-père a reçu un appel de l'armée israélienne lui demandant d'évacuer
sa maison, car ils ont l'intention de la bombarder et de la détruire.
Il a jusqu'à 16 heures pour partir. Tous les voisins autour de lui
commencent à partir, emportant tout ce qu'ils peuvent en termes de
besoins de base. Ma femme Abeer était en train de faire cuire du pain et
j’étais en train de laver ma mère lorsque nous avons appris la
nouvelle. Nous étions plongés dans la confusion : que faire ? Abeer m'a
demandé de me dépêcher et de préparer ma mère. Elle continue à cuire le
pain, tout en donnant l'ordre à ses sœurs de se préparer à partir. J’ai
mis les « sacs d'évacuation » que nous avions préparés auparavant dans
la voiture et je l'ai conduite à quelques rues de notre maison.
Tout
le monde bouge hystériquement dans toutes les directions, effrayé,
silencieux. J'ai mis ma mère dans son fauteuil roulant, et mon
beau-frère a mis notre belle-mère dans le sien. Abeer a terminé la
cuisson du pain, elle l’a emballé et nous sommes sortis de la maison. Le
père d'Abeer nous a dit de le suivre jusqu'à la maison de son ami, à 80
mètres de là. C'est une grande maison avec une cour d'entrée, un petit
jardin avec quelques arbres et plantes. L'ami et sa famille nous ont
accueillis à bras ouverts. Les femmes et les filles se sont assises sur
le côté gauche du jardin, les hommes sur le côté droit. Il est 14h22, le
propriétaire offre du café aux hommes, et du café accompagné de
biscuits aux femmes.
« Attendre » un des pires mots pour moi ! Je
déteste attendre ! Je dois trouver un endroit plus sûr. Retourner chez
moi à Gaza City est impossible, ce serait un suicide total. Au sud, à
Khan Younis ou à Rafah, je ne connais personne. De plus, les écoles qui
accueillent les réfugiés sont déjà surchargées, nous ne trouverions pas
de place du tout. Je me suis souvenu qu'il y a deux semaines (le 12
octobre, lorsque nous avons quitté la maison), un ami à Rafah m'avait
appelé pour me proposer un appartement, qui était vide après la mort de
son frère aîné. Mais c'était il y a 13 jours, et les choses ne seront
plus les mêmes maintenant. Je suppose qu'il a reçu des membres de sa
famille, et je ne voulais pas l'embarrasser, alors je lui ai envoyé un
message au lieu d'un appel téléphonique. Comme je m'y attendais, sa
maison est plus que remplie de parents déplacés, de tantes, d'oncles, de
nièces…
J'ai appelé un autre ami, et encore un autre, aucun endroit, toutes les unités d'habitation, toutes les écoles sont submergées de personnes déplacées. Après que l'armée israélienne a détruit 50 % ou plus des habitations de la bande de Gaza au cours des deux dernières semaines, entassant 2,1 millions de personnes dans un espace d'un million, à quoi puis-je m'attendre ?
Il est 16 heures, rien ne s'est passé. 16h30, rien ne s'est passé. Nous nous asseyons dans le jardin, je fume et je fume, ma capacité de réflexion est paralysée. La nuit va bientôt tomber et aucun mouvement n'est possible après la tombée de la nuit. La voix de ma mère se fait entendre. Elle raconte des histoires sur tout et rien. Elle est incapable de se rendre compte de la réalité de notre situation.
Le voisin ne nous indique pas qu’il serait possible de rester. Nous comprenons, nous voyons combien de personnes il accueille, tant de femmes sont venues nous saluer, tant d'hommes sont venus nous accueillir, tant d'enfants autour de nous… Ses fils avec leurs femmes et leurs enfants, ses filles avec leurs maris et leurs enfants.
J'ai parlé avec mon beau-père et ma femme. Nous devons décider de ce qu'il faut faire maintenant, nous ne pouvons pas attendre la nuit car il sera trop tard pour agir. Il n'est pas certain qu'ils bombarderont ce soir. Le supermarché qui a été bombardé a reçu un avertissement similaire quatre jours avant. Nous décidons de rentrer chez nous, nous dormirons tous dans la pièce la plus à l'Est, loin des fenêtres, et demain nous chercherons une autre solution, si nous survivons à la nuit.
La nuit, c'est le cauchemar ici, sous les attaques, les bombardements s'intensifient pendant la nuit.
De retour à la maison, nous avons ramené le lit de ma mère du deuxième étage, nous l'avons mis dans un coin de la pièce. Il fait maintenant nuit. Depuis hier soir, ma mère a commencé à voir des images et des personnes, des hallucinations. Elle dit aux gens de sortir, elle demande aux danseurs d'arrêter de danser, elle demande aux enfants d'arrêter de l'asperger d'eau, elle ne cesse de dire à une dame de s'éloigner d'elle. Cette dame approche son visage trop près de celui de ma mère, ce qui la terrifie et la fait crier. Si l'on regarde le visage de ma mère à ces moments-là, ses yeux sont grands ouverts, fixant le vide. Son visage est rempli de panique. J'essaie de la calmer, rien n'y fait, surtout si je lui dis qu'il n'y a personne ici. Elle crie : « comment se fait-il que tu ne les voies pas, pourquoi tu ne m'aides pas, pourquoi tu ne leur demandes pas de partir, est-ce que tu prends parti pour eux ? » Je ne peux que pleurer.
A 2 heures du matin, c'en était trop pour tout le monde, je l'ai portée jusqu'au deuxième étage. Peut-être que ses cris et ses hurlements n'atteindront pas les autres et qu'ils pourront dormir. Les hallucinations continuent. Il est 6h30, c'est l'aube, la lumière du jour n'est pas encore complète, et ma mère a toujours les yeux grands ouverts. Je suis en train de m'effondrer. J'oublie le risque que je lui fais courir, à elle et à moi, en étant au deuxième étage, qui est vulnérable et serait en grande partie endommagé si l'attaque annoncée contre la maison du voisin avait lieu maintenant.
7h45. Enfin, ma mère est plus calme et plus silencieuse, elle demande un petit déjeuner. Abeer vient la servir. Je m'endors au deuxième étage.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
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Théâtre poétique d'utilité publique
Cette année, pour cette 3ème édition de la Fureur de Dire, Festival des arts de la parole, Le pas de l’oiseau s’associe à la radio “Ram05” pour proposer un stage de création radiophonique. Les jeunes se retrouveront durant une semaine pour découvrir l’univers de la radio, son langage, ses techniques. Ils auront l’opportunité de construire un magazine complet avec ses chroniques, ses entretiens, ses radios trottoirs et de l’animer en direct et en public sur les ondes de la Ram05 et en ligne.
Lieu : Centre de Ressources
● Deux otages libérées. Israël a confirmé hier soir l’arrivée sur son sol de deux otages américaines du Hamas, une mère et sa fille. Le mouvement islamiste avait plus tôt annoncé leur libération, une première, pour des «raisons humanitaires», suite à «une médiation du Qatar», pays dont il est réputé proche. |
Une bonne nouvelle! Par les temps qui courent c'est vraiment satisfaisant.
Jpl
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Publié le 19 octobre 2023
Nous exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires contre la Bande de Gaza.
L’offensive menée par l’Etat d’Israël contre la population de la Bande de Gaza, ses habitations, ses infrastructures est d’une violence sans précédent.
Nous condamnons les crimes de guerre commis par des commandos du Hamas contre des civils israéliens, crimes qui ont coûté la vie à plus de 1400 personnes dont des centaines de femmes et d’enfants. Comme tout peuple opprimé, le peuple palestinien a le droit de résister, mais rien ne peut justifier de tels actes.
Ces crimes ne peuvent en aucun cas justifier qu’Israël commette d’autres crimes de guerre avec l’aval de ses alliés. Chaque victime civile israélienne comme palestinienne est à déplorer.
Chaque vie compte autant qu’une autre à nos yeux. Nous exigeons la libération immédiate de tous les civils pris en otage.
Des quartiers entiers de la Bande de Gaza ont été rasés, des écoles, des universités, des hôpitaux détruits. On compte ce 18 octobre, 3 478 personnes tuées dont 853 enfants et 6 journalistes, dont des centaines de morts dans le bombardement de l’hôpital Al-Ahli de Gaza, 12 500 blessés, et des centaines de milliers de personnes déplacées qui se trouvent sans abri. Du fait d’un siège inhumain, l’eau, l’électricité et la nourriture manquent cruellement. Déjà durement touchée, la population de la Bande de Gaza est au bord d’une catastrophe humanitaire majeure. Ce sont des crimes de guerre et qui visent aujourd’hui les hommes, les femmes et les enfants de la Bande de Gaza, au nombre de 2,2 millions.
Nous demandons d’urgence au président de la République de cesser son soutien inconditionnel à la politique israélienne. La France devrait porter la voix de la paix.
La France doit demander la levée immédiate du siège inhumain imposé à la population de Gaza, et l’annulation de l’ordre d’évacuation de la moitié du territoire de la Bande de Gaza.
Au-delà de la catastrophe humanitaire que nous dénonçons, rien ne peut justifier la destruction massive des infrastructures civiles qu’impliquerait une telle opération.
Nous exigeons l’arrêt des opérations militaires contre la Bande de Gaza, dont les populations civiles sont et seront les principales victimes, dans le cadre d’un cessez-le feu total et immédiat.
Depuis des dizaines d’années la communauté internationale est restée passive sans faire appliquer le droit international devant les dénis des droits du peuple palestinien : occupation sans fin et colonisation de la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est, blocus destructeur et inhumain de la Bande de Gaza depuis 16 ans...
Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien.
Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées.
Paris, le 19 octobre 2023
Membres du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israé-
liens signataires de l’appel
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) - AFD International - AILES Femmes du Maroc - Alternative Libertaire (AL) - Américains contre la guerre (AAW) - Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) - Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) - Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) - Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) - Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) - Cedetim / IPAM - Collectif des Musulmans de France (CMF) - Collectif Faty Koumba : Association des Libertés, Droits de l'Homme et non-violence - Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) - Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) - Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) - Confédération générale du Travail (CGT) - Droit-Solidarité - Ensemble! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fédération Syndicale Unitaire (FSU) - Génération Palestine - La Courneuve-Palestine - La France Insoumise (LFI) - le Mouvement de la Paix - les Femmes en noir (FEN) - Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Organisation de Femmes Egalité - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Parti de Gauche (PG) - Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) –Sortir du colonialisme - Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) - Union Juive Française pour la Paix (UJFP) -Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) - Union syndicale Solidaires
| 06:22 (il y a 2 heures) | ||
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Ensuite, plus rien, à part l'angoisse des enfants qui ont vu sur leur GSM qu'un tueur se dirige vers le stade. Est-ce à cause de la Palestine demandent- ils ? Un calme impressionnant s'installe. Les supporters lancent Sweden, Sweden, les supporters suédois répondent Belgium-Belgium. Le speaker félicite les supporters.
Nous sommes restés sur place jusqu'à minuit et demi quand on a évacué, tribune par tribune, dans une discipline impressionnante.
Aujourd'hui,
une pensée pour les deux supporters victimes de cette attaque meurtrière et pour leurs familles meurtries. Tués parce qu'ils sont suédois.
Une pensée pour tous ceux et celles qui, pour l'horreur commise, seront pointés du doigt en tant que demandeur d'asile, immigré ou musulman.
Une pensée pour Wadea, petit de six ans mort poignardé aux États-Unis. Tué parce qu'il était palestinien.
Une pensée pour la population palestinienne massacrée en ce moment-même.
L'attaque meurtrière ne peut pas servir pour briser la solidarité avec une résistance légitime, qui grandit de jour en jour pour la Palestine occupée.
Tant que notre monde restera tel qu'il est, monstrueux, inégal, inhumain, raciste, injuste, la folie meurtrière frappera des deux côtés : les Breivik d'un côté, les Lassoued de l'autre.
NDLR Solidmar: Même si l'attaque du Hamas ne semblait d'abord qu'un résumé des cruautés que les Palestiniens ont subi eux-mêmes depuis des décennies par Israël, on ne peut accepter que cette organisation cible des civils , femmes et enfants, de manière aussi atroce.
Commentaire
Il nous appartient, à nous adultes, de continuer à donner de l’espoir à nos enfants, petits enfants afin qu’ils puissent continuer à rêver !