La Chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Casablanca a rendu son verdict dans le procès d’Ismail El Ghazaoui, militant de Boycott désinvestissement et sanctions (BDS) au Maroc, ce soir 10 décembre 2024.
Ismail El Ghazaoui a été condamné à un (1) an de prison ferme et une amende de 5000 DH suite à un procès démarré le 26 novembre dernier et clôturé le 10 décembre, Journée internationale des droits humains.
Peine maximale
Après cinq heures d’audience et plusieurs plaidoiries, le verdict tombe comme un couperet vers 20h. La famille du détenu d’opinion est en larmes. Ses amis et soutiens sont restés tétanisés, sans mot devant le siège du TPI de Casablanca.
Dans les détails, les poursuites ont été engagées sur la base d’une vidéo qui n’a pas été rendu publique où l’accusé appelle « encercler l’ambassade américaine à Casablanca » et à verser « notre sang pour la Palestine ». La Cour a reproché à Ghazaoui la « provocation aux crimes et délit » (article 299-1 du Code pénal). L’article de loi stipule : « Hors les cas de la participation prévus par l’article 129 de la présente loi et à moins que des peines plus sévères ne soient prévues par la loi, est puni d’un emprisonnement de trois mois à un an et d’une amende de 5.000 à 50.000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement quiconque a directement provoqué une ou plusieurs personnes à commettre un crime ou délit, soit par discours, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, soit par des affiches exposées aux regards du public ou par tout moyen remplissant la condition de publicité y compris par voie électronique, sur papier et par voie audiovisuelle, si la provocation n’a pas été suivie d’effet ». Ainsi, la Cour s’est montrée inflexible en condamnant à la peine maximale le jeune prisonnier.
Avec ce verdict, le parquet a obtenu gain de cause. La défense, et ce malgré des plaidoiries fleuve et un argumentaire puisé dans le droit international, la Constitution et la jurisprudence pénale n’ont pu convaincre la Cour. La condamnation d’El Ghazaoui est interprétée comme « un signe de criminalisation quant au soutien à la cause palestinienne », commente Sion Assidon, membre dirigeant de Boycott Désinvestissement et sanctions (BDS) au Maroc.
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