Pauline Maisterra, Femmes du Maroc, 21/1/2025
La rougeole, maladie virale contagieuse, est de retour en force au Maroc. Depuis 2023, plus de 24 000 cas ont été recensés, comme l’alerte le directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé. Une course contre la montre est enclenchée pour freiner l'épidémie.
24 474. C’est le nombre de cas de rougeoles au Maroc depuis sa réapparition en octobre 2023 dans la région de Souss-Massa. Depuis, près de 120 décès ont été enregistrés et les campagnes de sensibilisation et de vaccination ne cessent de s’enchaîner. L’objectif est à chaque fois le même, comme on peut le constater dans les communiqués du ministère de la Santé : il est de rétablir les niveaux de vaccination des enfants aux niveaux observés avant la pandémie de la Covid-19, qui a entraîné une baisse des taux de couverture vaccinale dans la plupart des régions et provinces du Royaume.
La rougeole est caractérisée par une éruption cutanée et des symptômes tels que de la fièvre, la toux et un écoulement nasal. Elle peut aussi entraîner des complications graves (pneumonies, infections et dans les cas extrêmes, la mort). Les enfants non vaccinés, en particulier ceux de moins de 5 ans, sont les plus vulnérables face à cette maladie.
La rougeole se transmet facilement d’une personne à l’autre par les gouttelettes respiratoires. Une personne infectée peut ainsi contaminer jusqu’à 18 autres personnes, ce qui explique la rapidité de la propagation de l’épidémie. Pourtant, la vaccination contre la rougeole est gratuite et largement disponible au Maroc, dans les centres de santé et via les campagnes de vaccination nationales.
Face à une telle situation, le département de tutelle est sur le qui-vive et multiplie les initiatives, aux côtés d’organisations internationales telles que l’OMS et l’UNICEF ou également du système éducatif, encourageant vivement les parents à examiner les carnets de santé de leurs enfants et de les amener, si nécessaire, dans les centres de santé ou des cabinets médicaux pour recevoir les doses requises afin de prévenir la rougeole.
Rougeole dans les prisons marocaines : 47 cas recensés et une campagne de vaccination en cours
Actu Maroc, 10/1/2025
La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a annoncé une augmentation du nombre de cas de rougeole, localement appelée « Bouhamroun », dans neuf établissements pénitentiaires à travers le Maroc. Le bilan fait état de 47 cas confirmés à ce jour, avec des efforts intensifiés pour contenir la propagation de la maladie.
40 détenus encore en traitement
Selon un communiqué publié le vendredi 10 janvier 2025, 47 détenus ont été diagnostiqués depuis le début de l’épidémie. Parmi eux, 7 sont désormais rétablis, tandis que 40 autres restent en traitement, dont 38 en isolement médical au sein des prisons et 2 sous surveillance dans des hôpitaux publics.
Les cas sont répartis entre plusieurs établissements :
Prison locale Tanger 2 : 16 cas (15 en isolement, 1 à l’hôpital).
Prison locale Mohammedia : 9 cas.
Prison locale Ain Sebaa (Ain Borja) : 7 cas (6 en isolement, 1 à l’hôpital).
Prison centrale de Kénitra et prison locale Bourkayz à Fès : 2 cas chacune.
Prisons locales de Bouarfa, Kelaat Sraghna, Benslimane et Tétouan : 1 cas chacune.
Des employés également touchés
En plus des détenus, 5 membres du personnel pénitentiaire ont été contaminés. Parmi eux, un employé s’est rétabli, tandis que les autres suivent actuellement le protocole sanitaire recommandé.
Une campagne de vaccination en cours
Pour limiter la propagation de la rougeole, une campagne de vaccination volontaire a été lancée en partenariat avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale. 3 788 détenus et 84 membres du personnel ont déjà été vaccinés sous la supervision des équipes médicales régionales.
Une mobilisation constante
La DGAPR a assuré que toutes les prisons restent en état de mobilisation pour prévenir la propagation de la maladie. Les mesures mises en place incluent l’application stricte d’une circulaire interne et une coordination continue avec le secteur de la santé publique.
Cette annonce survient après une mise à jour précédente, qui faisait état de 41 cas au mercredi 8 janvier. L’augmentation rapide des cas souligne l’urgence d’une réponse sanitaire coordonnée et efficace.
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