Chronique
mensuelle des évènements courants au Maroc, au Sahara Occidental, dans ces pays
où le soleil se couche, mais pas les peuples, et sur les routes de l’exode.
par solidmar.blogspot.com
*********
Le Maroc, le roi
et son Makhzen ne vont pas bien, le peuple non plus !
Mohammed VI, conscient de la dégradation de son
image "met la pédale douce sur ses voyages à l'étranger, mais les
commentaires d'un acteur célèbre sur sa vie privée ou sa montre à plus d'un
million d'euros continuent de nuire à sa réputation", peut-on lire sur
l’article d’Igniacio Cembrero : http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=24740
Pour compléter
ce portrait du roi et de son Makhzen, lire l’excellent article :
Le Maroc face au retour de l'autoritarisme. C’est un pays de grands changements déclarés et
de lents changements effectifs, y compris les
dispositions libérales et pluralistes de sa nouvelle Constitution de
2011 qui devaient calmer le bouillonnement des dangereuses idées démocratiques
du mouvement du 20 février, et qui pour la plupart, n'ont pas été mises en
œuvre. L’auteur analyse tour à tour les grands problèmes du moment : La
répression dans le Rif ; le rétablissement du service militaire ; la
traque aux migrants ; le raidissement des autorités.Lire https://www.francetvinfo.fr
› Monde › Afrique
***
Une répression
sans relâche a lieu contre les membres du Hirak dans le Rif et contre les
mineurs de Jerada.
Dans son rapport couvrant la période entre
janvier 2017 et juin 2018, l’AMDH répertorie
de graves atteintes aux droits de l'Homme au Maroc, en particulier dans la région du Rif, où se
sont déroulées de grandes manifestations contre la pauvreté, à la fin de 2016
et au début de 2017.
Le chef de la contestation du Rif, Nasser Zefzafi, et
nombreux membres du Hirak sont condamnés à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison. Les violations des droits de l’Homme ont atteint un niveau jamais
vu depuis 1990.
L'Association TAFRA
pour la solidarité avec familles des détenus du mouvement populaire dans le RIF
accuse le directeur de la prison de Bourkayz de torturer Radouane Afassi, puis
de le confiner en isolement.
Amnesty International demande aux autorités marocaines d’abandonner toutes les charges pesant
contre El Mortada Lamrachen, qui a été sanctionné pour avoir pacifiquement
exprimé son opinion sur facebook en faveur de manifestations non violentes. Il
est scandaleux qu’un militant soit emprisonné sous prétexte d’application de la
législation antiterroriste.
***
La guerre du Rif
pendant le « Protectorat » espagnol puis français
« Après l’hommage rendu
par le président Macron, le 7 novembre à Charleville-Mézières, à Pétain et à
ses “qualités de soldat”, Alain Ruscio
rappelle que ce dernier, entre Verdun et Vichy, fut également responsable de la
mort de milliers de civils marocains dans le Rif, en 1925 et 1926.
"En 1921, Mohammed ben Abdelkrim El-Khattabi,
couramment appelé Abdel-Krim, un Rifain issu d’une grande famille, vivant dans
la partie du Maroc sous contrôle de Madrid, lève l’étendard de la révolte
contre le colonialisme espagnol. Puis, en avril 1925, la guerre se généralise.
La France coloniale, qui occupe la plus grande partie du pays, mène une guerre
impitoyable contre les insurgés ". Lire https://www.investigaction.net/fr/petain-bourreau-en-chef-du-peuple-marocain-du-rif/
***
Les services
publics du Maroc manquent d’argent…et de volonté politique
L’enseignement
Mauvaise nouvelle pour les étudiants marocains qui
espéraient rattraper un bon niveau en continuant leurs études en France, comme
l’ont fait leurs ainés, sachant que le niveau de l’école marocaine, selon
différents rapports, est catastrophique
Le gouvernement français s’attaque donc à un droit
fondamental, « le droit à l’éducation » pour les étudiants étrangers.
Seuls les plus riches pourront donc continuer à profiter de l’enseignement en
France.
***
La culture
***
Les élections interdites aux
MRE
***
Environnement :
Une décharge prête à exploser
Mauvaise nouvelle pour les
Casablancais. La décharge de Médiouna, qui tue les Casablancais à
petit feu, a encore de beaux jours devant elle, malgré les voix qui se sont
élevées du côté des militants environnementaux pour fermer définitivement et
rapidement cette dangereuse décharge publique. Ils avaient déjà tiré la
sonnette d’alarme contre le risque d’explosions et d’incendies et de pollution de l’air et de l’eau due au méthane des matières
organiques en décomposition.
***
La presse muselée
Il est toujours dangereux de dénoncer les exactions
commises par les forces de l’ordre ou par le pouvoir au Maroc. De nombreux
journalistes en ont fait les frais.
Par Maati Monjib « Le courageux journaliste Tawfik Bouachrine vient d’être condamné à
12 ans de prison ferme dans un procès ostensiblement politique et inique.
Il y a quelques jours, la jeune Afaf Bernani fut
condamnée à six mois de prison ferme pour avoir refusé d’accuser Bouachrine de
l’avoir violée. Celles qui ont accepté de l ‘accuser sont payées de retour.
Bouachrine est condamné à leur payer entre 500 000 et 100 000 dirhams chacune.
Ainsi, un régime politique corrompu, despotique et sans morale aucune, vient de
se venger minablement de l’éditorialiste marocain le plus brillant et le plus
critique de la
presse arabophone imprimée de ces dernières années. »
***
Les dépenses de
prestige insensées du monarque et de son entourage :
Macron et Mohamed VI inaugurent la version marocaine
du TGV financé par la France et le Golfe. Tout cela fait l'objet de vives
critiques dans un pays où la moitié de la population n'a pas accès à une
couverture médicale.
Al Boraq (Le Cheval Ailé), le train à grande vitesse
reliera Tanger à Kenitra (206 kilomètres) à 320 kilomètres/heure, mais ne
dépassera pas 180 dans le dernier tronçon de son parcours (90 kilomètres) qui
se terminera à Casablanca.
Quatre milliards de dh sont prévus pour les travaux de la gigantesque "Tour Mohammed
VI", la plus haute tour d'Afrique.
D'autres projets en sont encore à leurs débuts, comme le gazoduc qui pourrait un jour relier
le Nigeria au Maroc.
***
L’enfance et la
jeunesse marocaines, oubliées de ces budgets pharaoniques pour dépenses de
prestige
Au Maroc, la situation de l’enfance est difficile. Les
budgets alloués pour prendre en charge les enfants en situation de précarité
demeurent dérisoires.
Le taux de pauvreté et de vulnérabilité des enfants au
Maroc est alarmant : Il est de 18,8%, selon l’UNICEF, ce chiffre atteint 28,4%
dans le monde rural ! Le Maroc compte 11.400 enfants en situation difficile
vivant dans des établissements de protection sociale répartis sur 115 centres
créés pour la plupart par des associations. Ces enfants vivent dans une grande
précarité psychologique et matérielle, malgré les aides de l’Entraide
nationale, et du MFSEDS. En juin 2015 est créée une politique publique intégrée
pour la protection de l’enfance au Maroc (PPIPEM),réponse gouvernementale à
cette situation alarmante. Mais plus de trois ans après son adoption, cette
feuille de route souffre de retards dans sa mise en œuvre et de manque de moyens financiers. Un
communiqué signé par 80 ONG interpelle le gouvernement et plus particulièrement
le département de Bassima Hakkaoui sur l’avenir de la PPIPEM.
Cette campagne se veut un nouveau jalon dans la
protection de l’enfance. Est-ce une vraie prise de conscience de la situation
alarmante dans laquelle se trouve la jeunesse marocaine ? Il y a déjà eu
plusieurs campagnes pour la scolarisation et contre l’abandon scolaire qui
n’ont pas fait grand bruit quant à leurs résultats.
On trouve encore des informations alarmantes qui
donnent des chiffres situés entre 14 000 et 30 000 shemkara (enfants
des rues), filles et garçons, au Maroc. (7000 pour la seule ville de
Casablanca). Espérons que cette nouvelle campagne, parce que panafricaine,
portera ses fruits et que ces milliers de petits Marocains se retrouveront sur
les bancs d’école d'ici 5 ans... On peut rêver !
On reparle des années de
plomb
Actuellement
sont annoncés régulièrement des décès de militants âgés qui ont souvent gardé
jusqu’à leur mort des séquelles des terribles années de plomb. Ceux qui
survivent à cette triste période se raccrochent sans trop y croire
au « plus jamais ça ! » pour tenter de donner de l’espoir
aux générations futures.
Le peuple marocain n’oublie pas ceux qui se sont
battus pour la liberté et la justice : Au cours de ce mois de novembre
2018, hommages ont été rendus à Abraham
Serfaty, Saïda Menebhi, Mehdi Ben Barka et Amine Tahani.
--------------------------------------------------------------------------------
Les nouvelles du
Sahara Occidental :
Répression et
torture continuent
Mohamed Burial, l'un des
prisonniers du groupe de Gdeim Izik, transféré de la prison de Bouizakarne à
celle de Tiflit 2 le 12 octobre, a entamé, dans des conditions
terribles, une grève de la faim le 16 octobre pour protester contre ses
conditions extrêmes de détention (isolement total) et exiger son retour dans
les territoires occupés, comme l'exige la quatrième Convention de Genève. Il a mis fin à sa grève le mardi 13 novembre, 29 jours plus tard, dans des
conditions inhumaines. Il n'a rien
obtenu.
***
"Dans les camps de réfugiés
sahraouis installés à l’ouest de l’Algérie, les générations se succèdent. Cela
fait 43 ans que les habitants du Sahara occidental ont fui ici,
27 ans que le cessez-le-feu a été signé, mais le conflit n’est toujours pas
résolu. Si la communauté internationale se félicite des dernières avancées, les
jeunes réfugiés, eux, sont désabusés, hésitant entre la reprise de la lutte
armée et l’exil. Reportage."
**
Peut-on enfin
croire à ces bonnes nouvelles pour le peuple du Sahara Occidental ?
Victoires du
peuple sahraoui à l’ONU !
1) La majorité des membres
du Conseil de sécurité des Nations Unies ont appuyé sans équivoque le droit
inaliénable du Sahara occidental à l’autodétermination.(Tlaxcala)
2) Le Parlement Européen nie toute reconnaissance
de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
3) Panique à Rabat : Le lobbyiste français Gilles Pargneaux, soutien inconditionnel du roi et de
ses œuvres, lâche le Makhzen ". La
proposition de décision du Conseil relative à la conclusion d'accord, sous forme
d'échanges de lettres entre l'Union Européenne (UE) et le Royaume du Maroc,
concernant la modification des protocoles n 1 et n 4 de l'accord
euro-méditerranéen d'association entre l'UE et le Maroc ne signifie point la reconnaissance d'une quelconque souveraineté du
Maroc sur le territoire du Sahara Occidental.
***
L’affaire de
l'exposition au Centre Pompidou à Paris
Le Maroc n’a pas supporté que ce prestigieux centre
parisien installe une exposition sur le Sahara Occidental. Pour ne pas froisser
le Maroc, l'exposition est retirée.
Le collectif d’artistes qui a présenté cette
exposition, choqué par ce cas d’un établissement public culturel français obéissant à une injonction
à caractère
politique émanant d’un gouvernement étranger, a réagi par une lettre ouverte :
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Exil, exode : fuir
la répression et la misère de son pays
En Belgique, Médecin du monde dénonce la violence
policière envers les migrants .. Un quart d'entre eux ont
été violentés, parfois très gravement par la police, selon une enquête
***
Dans les Hautes Alpes,
prison pour délit de solidarité
À Gap, sept militants, choisis pour l'exemple, sont
poursuivis par la justice jeudi 8 novembre, pour avoir participé à une marche
de protestation contre les Identitaires, marche qui a permis à des migrants de
franchir la frontière.
160 CRS attendus, entre 700 et 1.000 manifestants
annoncés, en réalité bien plus nombreux.
« Une Italienne (absente à l’audience), un
Suisse, un Belgo-Suisse et quatre Français, âgés de 22 à 52 ans,
encouraient dix ans de prison et 750 000 euros d’amende. Mais les
peines réclamées par le procureur Raphaël Balland, au final, sont bien
moindres : six mois avec sursis à l’encontre de cinq prévenus dépourvus de
casier judiciaire ; et douze mois, dont quatre fermes, pour les deux
autres. » (source Le Monde)