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mercredi 28 novembre 2018

Chronique du Couchant- Novembre 2018

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Chronique mensuelle des évènements courants au Maroc, au Sahara Occidental, dans ces pays où le soleil se couche, mais pas les peuples, et sur les routes de l’exode.


par solidmar.blogspot.com  
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Le Maroc, le roi et son Makhzen ne vont pas bien, le peuple non plus !


 Mohammed VI, conscient de la dégradation de son image "met la pédale douce sur ses voyages à l'étranger, mais les commentaires d'un acteur célèbre sur sa vie privée ou sa montre à plus d'un million d'euros continuent de nuire à sa réputation", peut-on lire sur l’article d’Igniacio Cembrero : http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=24740

Pour compléter ce portrait du roi et de son Makhzen, lire l’excellent article 
Le Maroc face au retour de l'autoritarisme. C’est un pays de grands changements déclarés et de lents changements effectifs, y compris les dispositions libérales et pluralistes de sa  nouvelle Constitution de 2011 qui devaient calmer le bouillonnement des dangereuses idées démocratiques du mouvement du 20 février, et qui pour la plupart, n'ont pas été mises en œuvre. L’auteur analyse tour à tour les grands problèmes du moment : La répression dans le Rif ; le rétablissement du service militaire ; la traque aux migrants ; le raidissement des autorités.Lire https://www.francetvinfo.fr › Monde › Afrique

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 Une répression sans relâche a lieu contre les membres du Hirak dans le Rif et contre les mineurs de Jerada.

Dans son rapport couvrant la période entre janvier 2017 et juin 2018, l’AMDH répertorie de graves atteintes aux droits de l'Homme au Maroc, en particulier dans la région du Rif, où se sont déroulées de grandes manifestations contre la pauvreté, à la fin de 2016 et au début de 2017.
Le chef de la contestation du Rif, Nasser Zefzafi, et nombreux membres du Hirak sont condamnés à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison. Les violations des droits de l’Homme ont atteint un niveau jamais vu depuis 1990.

L'Association TAFRA pour la solidarité avec familles des détenus du mouvement populaire dans le RIF accuse le directeur de la prison de Bourkayz de torturer Radouane Afassi, puis de le confiner en isolement. 
Amnesty International demande aux autorités marocaines d’abandonner toutes les charges pesant contre El Mortada Lamrachen, qui a été sanctionné pour avoir pacifiquement exprimé son opinion sur facebook en faveur de manifestations non violentes. Il est scandaleux qu’un militant soit emprisonné sous prétexte d’application de la législation antiterroriste.

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La guerre du Rif pendant le « Protectorat » espagnol puis français

« Après l’hommage rendu par le président Macron, le 7 novembre à Charleville-Mézières, à Pétain et à ses “qualités de soldat”, Alain Ruscio rappelle que ce dernier, entre Verdun et Vichy, fut également responsable de la mort de milliers de civils marocains dans le Rif, en 1925 et 1926. 
"En 1921, Mohammed ben Abdelkrim El-Khattabi, couramment appelé Abdel-Krim, un Rifain issu d’une grande famille, vivant dans la partie du Maroc sous contrôle de Madrid, lève l’étendard de la révolte contre le colonialisme espagnol. Puis, en avril 1925, la guerre se généralise. La France coloniale, qui occupe la plus grande partie du pays, mène une guerre impitoyable contre les insurgés ". Lire https://www.investigaction.net/fr/petain-bourreau-en-chef-du-peuple-marocain-du-rif/

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Les services publics du Maroc manquent d’argent…et de volonté politique

L’enseignement


Mauvaise nouvelle pour les étudiants marocains qui espéraient rattraper un bon niveau en continuant leurs études en France, comme l’ont fait leurs ainés, sachant que le niveau de l’école marocaine, selon différents rapports, est catastrophique
Le gouvernement français s’attaque donc à un droit fondamental, « le droit à l’éducation » pour les étudiants étrangers. Seuls les plus riches pourront donc continuer à profiter de l’enseignement en France.
Lire l’article : amdhparis.org/wordpress/?p=4594

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La culture


Badr Mouataz et Mehdi Achataou ont été condamnés à un mois de prison avec sursis pour « refus d’obtempérer » et « violences à l’encontre de fonctionnaires publics ».Lire l’article : https://www.lemonde.fr/.../au-maroc-la-condamnation-de-deux musiciens-de-rue-relance-le-debat-...

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Les élections interdites aux MRE

Deux Marocains résidant en France dénoncent le fait que Rabat n’a pas organisé le vote de sa diaspora au scrutin législatif, contrairement à ce que prévoit la Constitution. Lire : https://www.lemonde.fr/.../maroc-pourquoi-je-ne-vote-pas-aux-legislatives_5009824_32...

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Environnement : Une décharge prête à exploser


Mauvaise nouvelle pour les Casablancais. La décharge de Médiouna, qui tue les Casablancais à petit feu, a encore de beaux jours devant elle, malgré les voix qui se sont élevées du côté des militants environnementaux pour fermer définitivement et rapidement cette dangereuse décharge publique. Ils avaient déjà tiré la sonnette d’alarme contre le risque d’explosions et d’incendies et de pollution de l’air et de l’eau due au méthane des matières organiques en décomposition.

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La presse muselée

Il est toujours dangereux de dénoncer les exactions commises par les forces de l’ordre ou par le pouvoir au Maroc. De nombreux journalistes en ont fait les frais.

Par Maati Monjib « Le courageux journaliste Tawfik Bouachrine vient d’être condamné à 12 ans de prison ferme dans un procès ostensiblement politique et inique. 
Il y a quelques jours, la jeune Afaf Bernani fut condamnée à six mois de prison ferme pour avoir refusé d’accuser Bouachrine de l’avoir violée. Celles qui ont accepté de l ‘accuser sont payées de retour. Bouachrine est condamné à leur payer entre 500 000 et 100 000 dirhams chacune. Ainsi, un régime politique corrompu, despotique et sans morale aucune, vient de se venger minablement de l’éditorialiste marocain le plus brillant et le plus critique de la presse arabophone imprimée de ces dernières années. »


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Les dépenses de prestige insensées du monarque et de son entourage :



Macron et Mohamed VI inaugurent la version marocaine du TGV financé par la France et le Golfe. Tout cela fait l'objet de vives critiques dans un pays où la moitié de la population n'a pas accès à une couverture médicale.
Al Boraq (Le Cheval Ailé), le train à grande vitesse reliera Tanger à Kenitra (206 kilomètres) à 320 kilomètres/heure, mais ne dépassera pas 180 dans le dernier tronçon de son parcours (90 kilomètres) qui se terminera à Casablanca. 
Lire l’article : www.w41k.com/148402

Quatre milliards de dh sont prévus pour les travaux de la gigantesque "Tour Mohammed VI", la plus haute tour d'Afrique.

D'autres projets en sont encore à leurs débuts, comme le gazoduc qui pourrait un jour relier le Nigeria au Maroc.

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L’enfance et la jeunesse marocaines, oubliées de ces budgets pharaoniques pour dépenses de prestige

Au Maroc, la situation de l’enfance est difficile. Les budgets alloués pour prendre en charge les enfants en situation de précarité demeurent dérisoires.
Le taux de pauvreté et de vulnérabilité des enfants au Maroc est alarmant : Il est de 18,8%, selon l’UNICEF, ce chiffre atteint 28,4% dans le monde rural ! Le Maroc compte 11.400 enfants en situation difficile vivant dans des établissements de protection sociale répartis sur 115 centres créés pour la plupart par des associations. Ces enfants vivent dans une grande précarité psychologique et matérielle, malgré les aides de l’Entraide nationale, et du MFSEDS. En juin 2015 est créée une politique publique intégrée pour la protection de l’enfance au Maroc (PPIPEM),réponse gouvernementale à cette situation alarmante. Mais plus de trois ans après son adoption, cette feuille de route souffre de retards dans sa mise en œuvre et de manque de moyens financiers. Un communiqué signé par 80 ONG interpelle le gouvernement et plus particulièrement le département de Bassima Hakkaoui sur l’avenir de la PPIPEM.

Le Maroc lance la campagne panafricaine : Pour des villes africaines sans enfants en situations de rue à Marrakech, lors de la cérémonie de clôture des travaux du 8ème Sommet Africités, qui a eu lieu du 20 au 24 novembre, rapportent des médias locaux. https://africandailyvoice.com/2018/11/25/le-maroc-lance-la-campagne-panafricaine.
Cette campagne se veut un nouveau jalon dans la protection de l’enfance. Est-ce une vraie prise de conscience de la situation alarmante dans laquelle se trouve la jeunesse marocaine ? Il y a déjà eu plusieurs campagnes pour la scolarisation et contre l’abandon scolaire qui n’ont pas fait grand bruit quant à leurs résultats.
On trouve encore des informations alarmantes qui donnent des chiffres situés entre 14 000 et 30 000 shemkara (enfants des rues), filles et garçons, au Maroc. (7000 pour la seule ville de Casablanca). Espérons que cette nouvelle campagne, parce que panafricaine, portera ses fruits et que ces milliers de petits Marocains se retrouveront sur les bancs d’école d'ici 5 ans... On peut rêver !

On reparle des années de plomb

Actuellement sont annoncés régulièrement des décès de militants âgés qui ont souvent gardé jusqu’à leur mort des séquelles des terribles années de plomb. Ceux qui survivent à cette triste période se raccrochent sans trop y croire au « plus jamais ça ! » pour tenter de donner de l’espoir aux générations futures.
Le peuple marocain n’oublie pas ceux qui se sont battus pour la liberté et la justice : Au cours de ce mois de novembre 2018, hommages ont été rendus à Abraham Serfaty, Saïda Menebhi, Mehdi Ben Barka et Amine Tahani. 

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Les nouvelles du Sahara Occidental : 


Répression et torture continuent

 Mohamed Burial, l'un des prisonniers du groupe de Gdeim Izik, transféré de la prison de Bouizakarne à celle de Tiflit 2 le 12 octobre, a entamé, dans des conditions terribles, une grève de la faim le 16 octobre pour protester contre ses conditions extrêmes de détention (isolement total) et exiger son retour dans les territoires occupés, comme l'exige la quatrième Convention de Genève. Il a mis fin à sa grève le mardi 13 novembre, 29 jours plus tard, dans des conditions inhumaines. Il n'a rien obtenu.

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par Morgane Wirtz, Orient XXI , 7/11/2018

"Dans les camps de réfugiés sahraouis installés à l’ouest de l’Algérie, les générations se succèdent. Cela fait 43 ans que les habitants du Sahara occidental ont fui ici, 27 ans que le cessez-le-feu a été signé, mais le conflit n’est toujours pas résolu. Si la communauté internationale se félicite des dernières avancées, les jeunes réfugiés, eux, sont désabusés, hésitant entre la reprise de la lutte armée et l’exil. Reportage."

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Le Polisario réitère sa disposition à coopérer avec l'ONU pour la décolonisation du Sahara Occidental, mais le discours de Mohamed VI, "contradictoire" , tend à saper les efforts visant le règlement du conflit

Peut-on enfin croire à ces bonnes nouvelles pour le peuple du Sahara Occidental ?
Victoires du peuple sahraoui à l’ONU !


1) La majorité des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont appuyé sans équivoque le droit inaliénable du Sahara occidental à l’autodétermination.(Tlaxcala)

2) Le Parlement Européen nie toute reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
 
3) Panique à Rabat : Le lobbyiste français Gilles Pargneaux, soutien inconditionnel du roi et de ses œuvres, lâche le Makhzen ". La proposition de décision du Conseil relative à la conclusion d'accord, sous forme d'échanges de lettres entre l'Union Européenne (UE) et le Royaume du Maroc, concernant la modification des protocoles n 1 et n 4 de l'accord euro-méditerranéen d'association entre l'UE et le Maroc ne signifie point la reconnaissance d'une quelconque souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental.
Mais que penser de la parole de Gilles Pargneaux? Lire l'article publié par Tlaxcala le 29/11/2018 : Révélations sur le lobbying marocain à l'UE sur le Sahara Occidental comme faisant partie du Maroc. http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=24783
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L’affaire de l'exposition au Centre Pompidou à Paris


Le Maroc n’a pas supporté que ce prestigieux centre parisien installe une exposition sur le Sahara Occidental. Pour ne pas froisser le Maroc, l'exposition est retirée.
Le collectif d’artistes qui a présenté cette exposition, choqué par ce cas d’un établissement public culturel français obéissant à une injonction à caractère politique émanant d’un gouvernement étranger, a réagi par une lettre ouverte :

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Exil, exode : fuir la répression et la misère de son pays

En Belgique, Médecin du monde dénonce la violence policière envers les migrants .. Un quart d'entre eux ont été violentés, parfois très gravement par la police, selon une enquête

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Dans les Hautes Alpes, prison pour délit de solidarité

À Gap, sept militants, choisis pour l'exemple, sont poursuivis par la justice jeudi 8 novembre, pour avoir participé à une marche de protestation contre les Identitaires, marche qui a permis à des migrants de franchir la frontière.
160 CRS attendus, entre 700 et 1.000 manifestants annoncés, en réalité bien plus nombreux.

« Une Italienne (absente à l’audience), un Suisse, un Belgo-Suisse et quatre Français, âgés de 22 à 52 ans, encouraient dix ans de prison et 750 000 euros d’amende. Mais les peines réclamées par le procureur Raphaël Balland, au final, sont bien moindres : six mois avec sursis à l’encontre de cinq prévenus dépourvus de casier judiciaire ; et douze mois, dont quatre fermes, pour les deux autres. » (source Le Monde)

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