1 600 migrants du nord de Paris ont été emmenés ce jeudi vers différents lieux d’hébergement. Le préfet de police a annoncé un dispositif inédit pour éviter tout retour sur place.
Un
dispositif hors-norme et une opération annoncée comme « définitive »
par les pouvoirs publics : pourtant l'évacuation ce jeudi matin de deux campements de migrants
qui s'étaient installés porte de la Chapelle (XVIIIe) et avenue du
Président- Wilson à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), est la 59 e depuis
l'été 2015, en plein pic de la crise migratoire.
« Des conditions d'une totale indignité »
Ils
se sont toujours reconstitués depuis. Mais cette fois, dans la foulée
des orientations gouvernementales énoncées ce mercredi, lors du comité
interministériel sur l'immigration, le préfet de police, Didier
Lallement, a annoncé un changement de braquet. Et un dispositif inédit
pour « éviter tout retour ». « Il n'est plus possible, a-t-il assené,
que des femmes, des enfants, s'exposent à un tel danger, au bord du
périphérique. Dans des conditions d'une totale indignité ».
Le
texte d'un arrêté préfectoral interdisant de nouvelles installations
dans le secteur a été placardé, et une batterie de mesures pour le nord
de Paris ont été prises, pour mettre à mal toute tentative de
reconstitution de camps : surveillance permanente, vidéo-patrouilles de
police 24 heures/24 assurées par des effectifs dédiés, appuyés par des
unités de forces mobiles.
«
Les personnes qui tenteraient de se réinstaller, complète Michel Cadot,
le préfet de région, coorganisateur de l'évacuation, seront
immédiatement contrôlées et leur situation administrative vérifiée, ce
qui pourrait donner lieu, en cas de séjour irrégulier sur le territoire,
à un placement en centre de rétention. »
La
Ville, de son côté, dans un souci de « reconquête du quartier par les
habitants », a proposé de réaliser prochainement un « aménagement
paysager » tout en précisant, par la voix de Dominique Versini, ajointe
d'Anne Hidalgo en charge de la solidarité et des réfugiés, qu'il ne
s'agira en aucun cas de « mobilier agressif anti-SDF ».
Bientôt la Colline du crack
Après
ces 1 611 mises à l'abri, le préfet de police a annoncé l'évacuation
dans les prochains jours, du campement de la porte d'Aubervilliers où
s'entassent quelque 2 000 personnes, puis de la tristement célèbre « colline du crack »,
porte de la Chapelle, où se croisent chaque jour une centaine de
dealers et toxicomanes. Elle aussi, après plusieurs évacuations dont la
dernière au mois de juin, se reconstitue inexorablement.
Est-il
raisonnable de croire, dans ces conditions, que les exilés ne
reviendront pas planter leurs tentes le long du périphérique ? Ou
ailleurs ?
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