Hargneux et aboyant dans le vide, tel un roquet enragé et
convulsif face à la majestueuse et imperturbable sérénité de la caravane
qui passe : voici, campé en quelques mots, le portrait et le profil
psychologique du plus algérophobe de tous les ministres marocains des
Affaires étrangères. Comment expliquer son hystérie anti-algérienne ?
Comment interpréter ses errements psychotiques dès qu’il s’agit de
l’Algérie ?
Un bref retour sur son parcours professionnel, nous replonge dans les
années 2013, lorsque jeune et fringant secrétaire général du MAE
marocain , il avait atterri à Alger un certain 20 février, sur « les
hautes instructions de sa majesté » pour nous jurer, la main sur le
cœur, et sur un ton contrit et mielleux que son pays était décidé à
renouer avec le cercle vertueux du bon voisinage et de la coopération
amicale avec l’Algérie.(...)
Depuis, Bourita a fait du chemin et il pense titiller notre pays
lorsqu’il s’essaye piteusement à l’art difficile du sarcasme et de
l’ironie comme il vient de le faire récemment dans son dernier entretien
avec une feuille de chou chaperonnée par le cabinet royal. En fait,
derrière chaque saillie, irresponsable, irréfléchie et inappropriée pour
un ministre des Affaires étrangères, se cache un échec de la diplomatie
marocaine et plus précisément une bourde du ministre qui entreprend
aussitôt de trouver un dérivatif commode ou un exutoire pour faire
diversion.
Il faut dire que la longue liste des déboires a commencé dès sa prise
de fonction avec le désenchantement du Maroc d’intégrer la CEDEAO,
objectif pourtant érigé en priorité absolue par l’impétrant Bourita dès
l’entame de son mandat en 2017, mais qui a disparu complètement de
l’agenda des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats
d’Afrique de l’Ouest, soucieux de préserver leurs intérêts nationaux en
même temps que l’intégrité de leur organisation.
Le deuxième dérapage du chef de la diplomatie marocaine a eu lieu,
début février, au parlement marocain lorsque, dans une démarche à la
fois opportuniste et cynique, il a déclaré que le « Sahara reste la
première cause du Maroc et non la Palestine » contredisant ainsi
l’approche (de pure forme) de son Roi qui reste, tout de même, le
président (théorique) du comité Al-Qods. Ce même Président du comité Al
Qods qui, faut-il le souligner, reste muré dans un silence assourdissant
et dans l’inaction alors que dans les projections du Deal du siècle, le
« Jerusalem » promis aux palestiniens n’est rien d’autre qu’un lointain
faubourg poussiéreux et ceinturé par le mur de séparation.
Les propos irréfléchis du ministre Bourita ont poussé donc, Mohammed
VI à activer le carnet d’adresses du parti islamiste Justice et
Développement (PJD), et de son chef du gouvernement, Saâdeddine El
Othmani, appelé à intervenir urgemment pour jouer l’intercesseur auprès
du Hamas d’Ismaël Haniyeh, en vue de rattraper la énième crucherie de
son amateur de ministre des affaires étrangères.
Dans la longue série des balourdises, l’incorrigible Nasser Bourita a
été obligé, quelque temps plus tard, d’assumer le rôle humiliant du
pompier-pyromane lorsque, une fois de plus, il a tenu des propos
polémiques sur la qualité des relations qu’entretient son pays avec la
Mauritanie. Ces propos l’obligeront à faire pénitence en empruntant le
chemin de Canossa, le 18 février, pour essayer de dissiper ce «
malentendu » auprès du nouveau président mauritanien.
C’est donc dans ce contexte de rédemption professionnelle sur le dos
de l’Algérie, qu’il faut situer l’exercice d’esbroufe convoqué par le
ministre dans la ville sahraouie occupée de Laayoune pour débiter, l’air
goguenard et le sourire en coin (ou dois-je écrire plutôt, le rictus
bavant) ses fadaises sur l’Algérie et ses institutions.
Il faut dire que Nasser Bourita n’est pas à son premier délire
obsessionnel à l’égard de l’Algérie. Dans sa quête éperdue d’un
alignement géopolitique favorable aux thèses du Maroc sur la question du
Sahara occidental, et pour mieux complaire à l’administration
américaine et à certaines monarchies du Golfe, le ministre marocain
n’avait pas hésité à enfiler le costume du charlatan mystificateur pour
stigmatiser son « ennemi de l’Est » à coups d’élucubrations, aussi
loufoques que grotesques, sur de prétendus liens militaires entre le
Front Polisario, l’Iran et le Hezbollah libanais.
Les digressions indignes et méprisables dont se rend coupable l’agité
du bocal, Nasser Bourita, renseignent sur l’autisme d’un régime
moyenâgeux nourri à la méthode Coué et à l’autosuggestion à propos d’une
« cause nationale » qui n’est rien d’autre que l’occupation militaire
d’un territoire « distinct et séparé », qui échappe totalement à sa
souveraineté, selon l’arrêt de la cour de justice de l’Union européenne.
L’Algérie nouvelle, forte de ses hommes et de ses institutions, et de
son formidable mouvement citoyen, ne ménagera pas son soutien aux
causes justes à travers le monde et à la cause du peuple du Sahara
occidental qui lutte pour la réalisation de son droit imprescriptible à
l’autodétermination afin de parachever un processus de décolonisation
contrarié.
*Une contribution de Tarek B, ancien diplomate
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